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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

jeudi 10 mars 2011

prison de fer noire

la joie se transporte elle-même, les peines sont lourdes, les portes se ferment ou s’ouvrent, nous nous rendons malheureux en nous empêchant de voler et nous cadenassons ou laissons enfermer dans des prisons mentales, la geôle de fer noire ; le désir contraint se consume ou tombe court, le lyrisme interdit se glisse sur les ailes du chant, un moment nous planons et tombons aussi vite ; nous habitons des enfers préparés que nous accommodons à notre sauce tous tant que nous sommes, complices de notre détresse, déchéance, chute : il n’y a que la chute qui soit libre et la vitesse s’accélère selon les lois de la pesanteur… non, la physique ne viendra pas à notre secours, son quantique nous est inconnu et à peine les autres sciences parce que nous sommes prêts toujours à mésuser des trouvailles, les recherches sont viciées au départ et les applications qui tombent nous deviennent autant de pièges, fils aux pattes, ficelles du pouvoir qui nous enserre toujours plus dans ces liens étroits ; respirer, respirer, il nous reste encore la ressource de respirer… lorsque les liens ne sont pas trop resserrés sur notre pauvre carcasse, mais alors, pour combien de temps ?

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