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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

vendredi 19 mars 2010

Time will tell, at the end... the end of the tale

With patience, if given time, victory can be achieved. Who is the enemy in Love combat? Who is the enemy in war for Love? Often may happen that we walk to the point that it becomes clear that self is the problem. And it is not sufficient to just hope, or good wish, or whatever dreaming this can be -- to 悟 together.

时间将证明一切,最后...在故事的结束。

只要有耐心,如果有时间,胜利可以实现的。谁是爱作战敌人?谁是为爱情战争的敌人?通常会发生,我们步行到一点,这样就很清楚,自己就是问题所在。这是不够的希望,或使良好的意愿,或任何做梦这可以-----以悟在一起

mercredi 17 mars 2010

La Chine m'inquiète --Jean-Luc Domenach, Éd. Perrin, coll. Asies

1

Les nouveaux fondements du régime

La sortie du totalitarisme - Une recette chinoise : l'autoritarisme relâché - Naissance d'une opinion publique ? - Au pays des micro-climats - Les serfs sont devenus des individus ! - Une nouvelle lutte des classes ? - La classe plouto-bureaucratique - L'énigme centrale de la Chine post-maoïste

La sortie du totalitarisme

Contrairement à des stéréotypes bien établis, le régime politique chinois s'est à la fois renouvelé et consolidé : il y paraît peu probable que de graves difficultés y trouvent naissance. Le fait essentiel est la sortie, non pas du communisme, mais du communisme totalitaire : le pays demeure certes dirigé de façon dictatoriale par un Parti communiste, mais cette dictature ne se donne pas autant de pouvoir sur les homes et sur les choses qu'autrefois le régime maoïste.
La manière dont Deng a sauvé le régime que les délires maoïstes avait plongé dans la désordre et l'inefficacité est aujourd'hui connue. Une fois revenu au pouvoir en décembre 1978, il a immédiatement promis de concentrer ses effort sur une croissance concrète, et pris de premières mesures en faveur des revenus. Pour consolider la confiance que son prestige lui valait, il a d'emblée supprimé les aspects les moins supportable du totalitarisme maoïste et libéré de nombreux prisonniers politiques. Puis, dans les années 1980, tout en réaffirmant le monopole politique du PCC, il a institutionnalisé le régime, décentralisé l'économie, démantelé les communes populaires et autorisé l'émergence d'un secteur on étatique. Cette transition graduelle a paru menacée par les événements tragiques de Tian'an-men en 1989. Mais, au lieu de se laisser emprisonner politiquement par la répression sanglante qu'il avait ordonné, Deng a su en profiter pour accélérer les réformes économiques et l'ouverture sur le monde sans que quiconque dans le PCC puisse craindre que les "ennemis de classe" en tirent profit.
Deng accordait la priorité au développement économique dans le but de sauver le régime communiste et de l'inscrire dans la durée. Mais, pour remettre au travail la population, il fallait mettre fin à son étouffement. Le passage du totalitarisme à ce que l'universitaire américain Minxin Pei appelle une "autocratie développementale" a donc entraîné une transition de la terreur de masse à une répression de plus en plus sélective et à un contrôle plus souple.(1) Après trois décennies, les résultats sont considérables.
Les prisons et les camps de travail n'abritent aujourd'hui qu'une faible minorité de prisonniers politiques -probablement quelques milliers : autant de trop, certes, mais cela ne place plus la Chine parmi les leaders mondiaux de la répression. Le goulag chinois n'a pas été démantelé et la situation varie suivant les lieux entre le très mauvais, le mauvais et le presque correct, mais l'arbitraire recule et l'espace d'application de la législation officielle s'élargit.
(...)
Le changement fondamental est que le Parti communiste a abandonné toute ambition de transformation globale. Les campagnes de masse se sont espacées et affaiblies, le quadrillage de la population s'est relâché et la surveillance de la vie privée a été abolie en milieu urbain. C'est ainsi que le premier octobre 2003 a été supprimé à Pékin (après la plupart des autres villes), dans l'indifférence de presque toute la presse étrangère, un ressort essentiel du totalitarisme : l'obligation pour les candidats au mariage de présenter un certificat de bonne conduite dressé par leur unité, qui assurait aux comités du Parti un pouvoir sur la vie privée -- de fait, les mutations de l'habitat et de l'organisation économique en réduisaient de plus en plus l'application. Peu après, tous les citadins ont reçu le droit à un passeport sans certificat préalable de la police ou de l'employeur. Ces deux mesures ont symbolisé la sortie définitive du système totalitaire.
Mais cette évolution positive n'a pas empêché une augmentation massive des violations des droits sociaux qui est due à l'importance nouvelle de l'économie et donc de l'argent pour les cadres communistes.
La situation difficile des femmes chinoises est en effet largement due au fait qu'elles sont l'objet de commerces de toutes sortes. Cette situation est très mal connue à l'étranger car elle est peu apparente et souvent niée en Chine, y compris par les intéressées. Pourtant, ce pays est à la fois l'un des rares où les femmes se suicident en plus grand nombre que les hommes, où la proportion de femmes parmi les responsables de toute catégorie est la plus faible et où les ouvrières subissent la domination la plus brutale(2). Cette situation est entretenue à la fois par les habitudes prises avant le communisme, par les "novations" de l'ère maoïste (qui n'a libéré la femme que comme travailleuse) et par la "marchandisation" récente du sexe féminin. Mais il est certain que les autorités publiques, surtout dans les villages, portent une très lourde responsabilité en la matière.
En outre, c'est en tant que travailleur que le citoyen chinois est aujourd'hui le plus mal traité. Malgré la campagne de presse organisée durant l'été 2007 par les autorités et la publication des peines qui ont été infligées aux entreprises, rares sont celles qui respectaient alors la législation officielle. Quatre entreprises sur cinq ne signaient pas de contrats de travail avec leurs employés avant qu'une loi ne fût adoptée, applicable en janvier 2008 -- mais les entreprises s'emploient d'ores et déjà à la tourner : du moins sont-elles désormais dénoncées par la presse. L'irrespect de la législation contribue à expliquer le nombre incroyable des accidents du travail -- 127 000 décès en 2005 -- et le mécontentement ouvrier qui règne dans plusieurs secteurs industriels, en particulier celui des mines : en de nombreux endroits, particulièrement au Shanxi, les fonctionnaires locaux investissent à titre privé dans des mines de charbon illégales où les accidents sont fréquents et meurtriers. Cependant, les employés osent rarement s'organiser car ils sont surveillés par des nervis au service des patrons. Les entreprises s'arrogent en effet souvent des pouvoirs de police (...). Les travailleurs migrants sont soumis à des traitements autoritaires, voire à des formes d'esclavage, ainsi que l'ont montré plusieurs scandales en 2007. Dans tous ces cas, les entreprises bénéficient de la complicité des autorités locales.

Une recette chinoise : l'autoritarisme relâché

De la période maoïste, il reste certes quelques traits inimitables. Ainsi kes dirigeants logent-ils dans le même parc impérial qu'avaient occupé Mao Zedong et ses compagnons en 1949, à deux pas de la Cité interdite. Seuls de rares visiteurs y sont admis et les plus hauts responsables n'accordent jamais d'interviews. Et pourtant, le régime a réduit ses objectifs politiques -- il promet que la Chine restera plus de cinquante ans dans la "phase primaire du socialisme". Le principe de nationalisation du sol a perdu de sa substance en ville, où l'on est en principe propriétaire pour soixante-dix ans. De plus, les autorités ont décollectivisé toute la production agricole et dénationalisé, pour plus de la moitié de leur production, les autres branches d'activité -- en conservant bien sûr la domination des secteurs essentiels et la maîtrise indirecte de l'ensemble de l'économie...
Le contrôle politique sur le corps social n'a pas disparu, mais il s'est relâché. Sont encore réprimés les activités d'opposition, son les opinions individuelles, lesquelles circulent librement dans l'espace familiale et, avec quelques précautions, dans le cercle des amis et des collègues. Il en va autrement de la publication des opinions non conformes. Le contrôle du cinéma, de l'édition et de l'information est constant et sophistiqué, quoique beaucoup moins étroit que par le passé. Chaque projet de film doit être soumis à l'avance aux autorités ; seuls vingt films étrangers par an reçoivent une autorisation de diffusion, mais la censure est moins dure dans l'ensemble. L'édition, elle, est beaucoup plus diverse et ouverte à la littérature étrangère, En 2005, plus de deux cent mille nouveaux titres ont été publiés, soit une progression globale de 6,8% - et de 20% dans les sciences humaines et sociales. De plus en plus de livres contribuent à la mémoire de la Chine ancienne et à celle des héros fondateurs du régime mais aussi au souvenir des souffrances récentes, et en particulier des tragédies familiales(3).
De même, le régime maintient un contrôle de l'information solide et le concentre sur un certain nombre de secteurs stratégiques : les titres de première page, les éditoriaux et les journaux télévisés -- tous les mêmes ! Ce contrôle est si puissant et si omniprésent qu'il ne nécessite généralement pas de mesures répressives. Les emprisonnements de journalistes que dénoncent les organisations de défense des droits de l'homme -- et qui touchent une trentaine des cinq cent cinquante mille journalistes chinois -- sont en général des règlements de comptes commandités par des mafias locales. De fait, la presse critique de plus en plus souvent les erreurs des autorités provinciales : ainsi a-t-on vu à l'automne 2006 celles du Fujian laisser éclater leur colère contre l'agence Chine Nouvelle pour ses reportages jugés négatifs sur la façon dont elles avaient dirigé la lutte contre de graves inondations.
En outre, le contrôle de la presse fonctionne dans chaque organe à travers des circuits hiérarchiques qui laissent leur place aux rivalités de personnes, aux désaccords professionnels et aux nuances éditoriales. Si donc l'information est en général biaisée, c'est de façon inégale. Elle laisse percer des fragments de vérité qui permettent aux lecteurs ou aux auditeurs de se former un jugement (...).
Il arrive même de plus en plus souvent que le pouvoir central trouve avantage à la révélation de certains scandales locaux. Ainsi, en janvier 200, c'est un quotidien du Sichuan qui a révélé le scandale du sang contaminé au Henan et, dans l'été 2007, des journalistes ont "sorti" une affaire d'esclavage industriel. Mais la liberté ainsi concédée est réduite et transitoire. (...)
Les nouveaux moyens d'information sont bien plus difficiles à contrôler. Récemment, à Davos, le PDG de China Mobile révélait ingénument qu'il fournit aux autorités toutes les informations qu'elles demandent sur ses clients. On sait par ailleurs que la propagande officielle peut dans beaucoup d'endroits être automatiquement diffusée sur les téléphones portables. Mais il paraît tout de même difficile de surveiller les SMS et les conversations des six cent millions d'usagers, et l'expérience prouve que de nombreuses protestations populaires sont organisées grâce aux téléphones portables(4).
Il en est de même pour internet, dont les usagers sont environ quatre cent millions. Sans doute les autorités se sont-elles dotées, a l'intérieur du bureau d'information du Conseil des affaires de l'Etat, de remarquables équipes techniques qui ont été capables en octobre 2007, durant quelques heures, de bloquer les moteurs de recherche américains de Google, Yahoo et Live pour réexpédier automatiquement les internautes sur le site du moteur chinois Baidu. Mais les manœuvres de ces derniers sont adroites et sans cesse renouvelées. Les campagnes de répression n'en sont que plus brutales : fermetures de cybercafés, destruction de certains sites ou d'adresse électroniques, descentes de police... Les protestation internationales contre les tentatives récurrentes du pouvoir chinois d'affirmer son contrôle et d'intimider les sites étrangers ne doivent pas cacher, cependant, que la Toile chinoise est devenue une extraordinaire fenêtre sur le monde en même temps qu'une vraie plate-forme d'opinion.
Sur cette scène mouvant et multiple se préparent sans doute les grandes mutations de l'avenir. D'après une enquête récente, 53% des internautes chinois estiment s'y exprimer plus librement que dans la vie réelle et 50% reconnaissent que l'usage d'internet a modifié leur personnalité(5). Les autorités le savent et s'inquiètent des mutations souterraines de l'état d'esprit populaire. C'est sans doute à ce phénomène que Hu Jintao faisait allusion quand il s'est plaint dans son rapport au XVIIe congrès du PCC en octobre 2007 que "nos succès... ne répondent pas toujours aux attentes du peuple... les gens sont aujourd'hui plus indépendants, plus sélectifs et plus changeants.".
Comme ailleurs, donc, internet est en Chine un espace d'information et de socialisation, mais aussi de circulation des opinion. Des mobilisations spontanées s'y produisent, soit sur les inquiétudes sociales du moment (par exemple le coût des logements dans l'été 2007), soit très souvent sur des thèmes nationalistes (...). Le courrier électronique permet aussi la constitution de listes d'interlocuteurs qui sont autant d'amorces d'associations : j'en témoigne, pour avoir été membre de plusieurs d'entre elles, dont les animateurs sont surveillés, certes, mais n'ont jusqu'à présent pas été sérieusement inquiétés. Les blogs se multiplient et la plupart de leurs auteurs parviennent à rester anonymes. Au total, ce sont des masses d'informations qui circulent par ces canaux. Face à ces phénomènes massifs, l'arrestation d'une cinquantaine de cyberdissidents est un fait scandaleux mais secondaire.


__________
1. Cf. Mixin Pei, China's Trapped Transition, the Limits of Developmental Autocracy
2. Cf. Pun Ngai, Made in China : Women Factory Workers in a Global Workplace, Hong Kong, Durham et Londres, Hong Kong University Press et Duke University Press, 2005.
3. Elles sont admirablement restituées dans la revue Lao Zhaopian ("Vieilles photos"), que l'on trouve dans toutes les bonnes librairies chinoises.
4. AFP, Pékin 27 janvier 2008.
5. Aujourd'hui la Chine, 27 novembre 2007.

mardi 16 mars 2010

La création comme autothérapie

...l'art de vivre, qui est aussi l'art de créer, ne fait qu'un avec l'acte d'éprouver, de questionner, d'être étonné, de voir et d'apprendre sans cesse au fil des instants. C'est dans cette dimension invisible, inévaluable, laissée pour compte par tout pont de vue nécessairement extérieur -- dimension que l'on ne peut décrire que bien imparfaitement puisqu'on ne peut le faire qu'à partir d'une distance et qu'en l'extériorisant -- que se trouve la vraie vie ou la vraie réalité. Par l'acte de créer, nous cherchons à nous donner une grande santé, une fois dit que celle-ci n'est jamais acquise, mais qu'il faut sans cesse la reconquérir. Je parle de l'acte de créer et non de l'œuvre en tant qu'elle est l'aboutissement de cet acte. Certes, c'est l'œuvre qui est remarquée, mais ce qui fait du bien, c'est l'acte même de créer. C'est pourquoi il nous faut créer encore. De même qu'on ne peut pas dire "J'ai vécu" -- la vie ne se conjuguant vraiment qu'au présent. L'acte de vivre et de créer est un défi toujours nouveau. Il ne faut donc pas nous fier aux apparences. L'œuvre donne souvent l'apparence de la force. Mais la source de la création est la fragilité. L'acte de créer est souvent une façon de faire face à des événements ou a des épreuves qui nous dépassent. C'est parce que nous nous sentons perdus, que nous ignorons, que nous nous trouvons dans une impasse, que nous ne pouvons résoudre telle énigme vitale, que nous sommes aux prises avec des forces plus grandes que nous -- que nous n'avons pas le choix et devons enfourcher la ligne de création. Nous créons pour être plus vivants, car tant d'éléments de la situation dans laquelle nous nous trouvons ont pour effet de réduire ou d'étouffer la vie. Certains de ces éléments sont incontournables et tiennent à notre finitude. Nous sommes sur ce plan limités de mille façons, aux prises avec mille contraintes. L'acte de créer permet de produire un espace de liberté au sein de ces limites et de ces contraintes. D'autres éléments appartiennent au contexte historique et culturel dans lequel nous nous trouvons. Créer est une manière de résister, de faire entendre notre voix au milieu des consensus préfabriqués. D'autres éléments encore tiennent à nous-mêmes, aux limites que nous nous imposons. Créer consiste alors à nous mettre nous-mêmes au pied du mur, à nous dépasser. L'acte de créer n'aboutit a aucune fin, à aucune conclusion, à aucune vérité qui pourrait être formulée. Il fait lui aussi partie du mystère de la vie ou de la réalité. Il n'occupe aucune position de survol, mais appartient de plain-pied à l'immense processus de création de la nature dont l'être humain n'est qu'un fragment minuscule. L'acte de créer n'est qu'une manifestation de la vie, l'une des plus intenses sans doute, car se trouvant au plus près du mystère de la réalité même.

Sagesses chinoises II

La culture chinoise demain ?

Après les guerre de l'Opium, des générations de défenseurs chinois de la culture chinoise ont lutté pour résister aux vagues déferlantes de l'influence culturelle occidentale. Résistance que fortifiait la légitimité patriotique ru refus de céder à la force par laquelle l'Occident prétendait dicter ses vues, la diplomatie de la canonnière à l'appui. Du jour où, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, colonialisme et semi-colonialisme ont été liquidés, tant dans leur forme native que dans leur succédané japonais, c'est de son propre mouvement que la Chine s'est lancée à corps perdu dans l'occidentalisation, mais en optant alors pour ce qui, aux yeux des révolutionnaires chinois, apparaissait comme l'aboutissement le plus avancé de la culture occidentale : le communisme soviétique.

Refusant net de verser dans l'anticommunisme, les partisans les plus fervents du renouveau du confucianisme cessèrent du cop de s'opposer à l'antitraditionalisme : Xiong Shili (1884-1968), Liang Shuming (1893-1988), Feng Yulan (1895-1990) crurent voir dans les communes populaires une renaissance du communautarisme traditionnel. Mao Zedong ne prétendait-il pas adapter le marxisme à ce que la tradition chinoise comportant de meilleur ? Si quelque équivoque a peut-être été temporairement entretenue, par exemple par les références classiques dont Mao émaillait ses discours et par son goût de la calligraphie, la Révolution culturelle a brutalement déchiré le voile d'ambiguïtés qui pouvait cacher ce que le maoïsme recélait de radicalement réfractaire à toute culture, en détruisant tout ce qu'il était possible de détruire du patrimoine culturel chinois.

Une sous-culture internationale

Aujourd'hui, tandis que cette destruction paraît irrémédiable et que, d'autre part, le reste de formalisme marxiste-léniniste maintenu en façade par la régime a partout perdu toute crédibilité, plus rien ne fait obstacle à l'idéologie capitaliste dont on assiste à l'inexorable montée en Chine comme sur le reste de la planète.

Mais il ne faudrait pas confondre la culture occidentale avec l'idéologie capitaliste. Celle-ci n'est guère que l'écume de la civilisation industrielle -- écume malheureusement acide qui corrode toute culture authentique, à commencer par celle même de l'Occident. Ce qui est menacé, ce n'est pas simplement la culture chinoise, ce sont toutes les cultures du monde, y compris la culture occidentale, partout dénaturées en une unique sous-culture pétrie d'une même bouillie télévisuelle, relevée se star-system et sucrée de publicité euphorisante, que sécrète un idéologie du productivisme effréné, de la surconsommation et de la mercantilisation de tous les rapports humains.

Il est vrai qu'il y a toujours eu partout des sous-cultures. Sous-littératures, sous-peintures, sous-musiques... Ce qui distingue cependant le phénomène actuel, c'est que, fabriquée industriellement, notamment par les multinationales de médias, il n'y a plus qu'une seule sous-culture, uniforme sur toute la planète, d'une épaisseur de plus en plus étouffante. Qu'il suffise d'évoquer l'invasion de la Chine, patrie d'une des plus grandes traditions de l'art des jardins, par la pseudo-architecture paysagiste à finalité purement commerciale des parcs d'attractions qui se répandent sur toute la planète. Dans la province de Canton, entre autres à Shenzhen, près de Hong Kong, un Splendid China Park réunit une mini-Grande Muraille et des répliques en miniature de toues les types de villages de la Chine, han et non-han, cependant que, non loin de là, le Window of the World Park, qui reçoit de six mille â dix mille visiteurs par jour, présente à ceux-ci la tour Eiffel, les Pyramides, le mont Fuji et les chutes du Niagara.

Ce qui menace les cultures dans la richesse de leur diversité n'est assurément pas le rayonnement des grandes œuvres étrangères, qui stimulent au contraire l'originalité créatrice par-dessus les barrières culturelles et linguistiques. N'est-ce pas chez Gogol et Maupassant que le plus grand et le plus chinois des écrivains de la Chie d'après le mouvement du 4-Mai, Lu Xun, a trouvé l'inspiration de ses nouvelles inimitables ? Et dans l'autre sens, d'où vient le souffle du Soulier de satin ou du théâtre de Brecht, sinon du théâtre chinois ?

La véritable menace est celle de la pollution, de plus en plus épaisse sur toute la planète, des ersatz commerciaux de la culture qui étouffent l'authenticité.

Vers un renouveau culturel ?

La culture chinoise, plurimillénaire mais atteinte jusqu'au tréfonds par les séismes successifs d'une révolution à multiples rebondissements, pourra-t-elle triompher de l'asphyxie ? On peut l'espérer, si du moins l'esprit de création n'a pas à continuer de subir la formidable pression politique que lui inflige la régime. N'A-t-il par suffi de la réapparition d'un minimum d'espace de liberté d'expression personnelle, dans la faille que provoquait au sei du totalitarisme la crise latente de l'idéologie officielle, pour que se rouvrent les voies d'une rénovation culturelle créatrice ?

Dans le domaine littéraire, A. Cheng (Le joueur d'échecs) et Mo Yan (Le chant du sorgho rouge) ne retrouvent-ils pas l'esprit de création grâce auquel, dans l'entre-deux guerres, Lu Xun, Lao She ou Ba Jin avaient été les refondateurs d'une nouvelle littérature chinoise ?

Dans le domaine si spécifiquement occidental du cinéma, n'a-t-on pas pu assister, à la fin des années 80, dans les studios de Xi'an, à l'éclosion d'un cinéma d'auteur profondément chinois, avec des films comme La Terre jaune (1984), de Chen Kaige, ou Le Sorgho rouge, de Zhang Yimou (Ours d'or du festival de Berlin 1988), adaptation du roman de Mo Yan ?

Dans le domaine de la peinture, ne peut-on reconnaître une remarquable renaissance de la culture zen, bien plus significative que tout ce qui se manigeste au Japon (où le zen est resté pris au piège duconformisme de son propre anticonformisme), dans certaines tendances sarcastiquement contestataires de la jeune école des années 90, que ce soit chez Fang Kijun, dans la déformation grotesque des portraits prolétariens, ou chez Wang Guangyi, dans l'afficahge dérisoire d'images publicitaires au-dessus des scènes de la Révolution culturelle ? N'est-ce pas le même esprit retrouvé du zen qui donne un ton bien plus chinois qu'américain au rock vitriolique du chanteur Cui Jian ?

En tout cas, si en Chine finit par s'ouvrir, grâce à la mutation en valeurs politiques des valeurs purement sociales traditionnelles, un véritable espace de libertés publiques, ce sera certainement bien moins sous l'effet des protestations hypocrites de l'Occident en faveur des droits de l'homme -- un Occident qui a oublié qu'il a, pendant plus d'un siècle après l'installation à Canton de la Compagnie des Indes, obligé les Chinois a consommer de l'opium (que la géographie d'Élisée Reclus signale comme la première importation en valeur du port de Tianjin encore en 1911)-- que par le travail de l'opinion qui s'opère en profondeur à partir de ces foyers de vrai renouveau de la culture chinoise.

Jean de Miribel et Léon Vandermeersch Sagesses chinoises, Dominos, Flammarion, 1997, pp. 107 à 118.

lundi 15 mars 2010

Sagesses chinoises

UNE VISION DU MONDE RÉARTICULÉE PAR L'IDÉOGRAPHIE

La clé de toute culture est la langue dans laquelle celle-ci s'exprime et qui est l'instrument primordial de sa manière de déchiffrer le monde. Pour la Chine, cet instrument a été très savamment réélaboré dans une écriture idéographique raffinée, au point que la langue naturelle a été transmuée dans ce que l'on peut à bon droit considérer comme une langue graphique sui generis.

Une écriture idéographique

En Chine, l'écriture fut inventée à l'époque des Yin (les trois derniers siècles de l'avant-dernier millénaire av. J.-C. marquant la fin de la dynastie préhistorique des Shang) par les devins en vue d'enregistrer des protocole de divination. La divination en usage était une forme particulièrement sohistiquée de scapulomancie(interprétation des os éclatés à la chaleur), pratiquée sur des omoplates de bovidés ou des écailles de tortue, sur lesquelles furent dès lors directement notées les protocoles de divinisation sous forme de courtes notices caractéristiques de ce que l'on appelle les inscriptions oraculaires. Le lexique de ces inscription comporte près de quatre mille idéogrammes. Une telle quantité de graphies n'aurait pu être maîtrisée sans une rationalisation très poussée du sustème de l'éciture idéograpique. Les devins y réussirent si bien que, à la différence des autres écritures, qui ont toutes évolué de l'idéographie à l'écriture alphabétique, l'écriture chinoise a achevé de se perfectionner dans sa forme idéographique, qu'elle a conservée jusqu'à nos jours.

Ce perfectionnement a été opéré par le moyen d'une remarquable réorganisation de la structure des graphies, toutes ramenées à une combinaison de guère plus de deux ou trois des quelques deux cents strutures graphiques identifiées comme élémentaires, qu'on peu appeler sous-grpahies. Ces sous-graphies sont elles-mêmes composées d'un petit nombre de traits de pinceau (trait horizontal, trait oblique de droite à gauche, trait oblique de gauche à droite, trait en crochet..., en tout huit traits de pinceau) dégagés comme pertinents par Cui Ziyi (fin du IIe siècle - début du IIIe siècle de notre ère), un des premiers spcialistes de l'analyse de la calligraphie. De plus et surtout, la recomposition de chaque idéogramme a été traitée de manière à faire apparaître une de ses sous-graphies comme radical sémantique (significatif de telle ou telle classe de choses : eau, air, feu, arbre, main, etc.) et une autre comme discriminant phonétique (indiquant plus ou moins exactement la prononciation de l'idéogramme par celle, similaire, d'une autre graphie).

À travers cette systématisation de tout le corpus des idéogrammes (qui a fini par s'élever à quelque cinquate milliers, quoique jamais plus du dixième n'ait été usuel), c'est tout le lexique des mots de la langue, que les idéogrammes précisément servent à représenter, qui a été restructuré. Et comme la syntaxe même du discours noté idéographiquement est restée profondément marquée par l'extrême concision et le parallélisme (la parfaite symétrie terme à terme de deux propositions couplées) des formules oraculaires originelles, s'est en définitive opérée dans la Chine ancienne la formation d'une langue graphique spécifique, bien plus éloignées de la langue parlée que ne l'est en général la langue écrite.

Lillérature, calligraphie et peinture

Lorsque, après Confucius, au terme de près de dix siècles d'usage purement rituel et administratif, cette langue graphique s'est ouverte à une utilisation proprement littéraire, elle a donné naissance à une littérature totalement détournée des genres qui ailleurs sont les premiers piliers de la création littéraire (ceux de l'épopée, du thâtre, du roman), mais qui n'en a pas moins extraordinairement brillé dans ce qui faut considérer comme les deux grands genres de la littérature chinoise : la prose d'idées, où la langue graphique est apte à procurer à la pensée une force d'expression incomparable, et la poésie du sentiment de la nature, où elle peut atteindre un lyrisme sans égal.

C'est que la langue graphique est, littérairement, un instrument bien plus perfectionné que tout ce que peut prêter à la création littéraire une écriture alphabétique, en cela qu'elle double le registre des effets phoniques (ici d'autant plus riches que les prononciations des graphies sont affectées de tons : le chinois est une langue tonale, c'est-à-dire une langue où les oppositions de hauteur dans la prononciation des voyelles ont valeur distinctive) d'une extraordinaire palette d'images sémantiques, dont le déploiement aussi bien que la très forte prégnance sont assurée par la remarquable systématisation du lexique des idéogrammes.

Sans doute la langue graphique est-elle aujourd'hui tombée en désuétude, entièrement remplacée parce que l'on appelle la langue parlée écrite, laquelle n'est plus une traduction en langue graphique du discours parlé mais la transcription mot à mot de ce discours. L'écriture idéographique a été pliée à ce nuvel usage à partir de la fin des Tang, vers le IXe siècle, ce qui a d'ailleurs bientôt entraîné le développement de l'épopée, du théâtre et du roman chinois, précédemment inexistants.

Mais elle n'a pour autant rien perdu de sa vitalité comme art, un art que les Chinois continuent de placer au premier rang des arts plastiques : la calligraphie, art d'exalter plastiquement les images sémantique de l'idéographie. Et si, à la différence de la calligraphie arabe, la calligraphie chinoise n'est pas simplement ornementale mais a toujours été cultivée par et pour elle-même, c'est que son registre n'est pas seulement celui de la trentaite de lettres d'un alphabet, fussent-elles traitées au second degré comme celles d'une écriture sainte, mais celui du sens même des choses, déchiffré par l'idéographie.

Observons encore que la peinture chinoise par excellence, la peinture à l'encre, est fille de la calligraphie : avec la même technique de pinceau que le lettré calligraphe, le peintre lettré ne fait rien d'autre que de substituer, sur son rouleau de papier, aux idéologrammes déchiffrant la réalité du monde, les représentations des objets déchiffrés, peintes en traits de pinceau répondant au même code que celui qui règne sur la calligraphie. En somme, dans la peinture à l'encre comme dans la calligraphie, comme dans la littérature, c'est une même culture idéographique qui décrypte le monde.

samedi 13 mars 2010

- Parce que... / - Because...

you are so idealistic
your heart is so big
your soul is so large
your consciousness so wide
your self is so deep (nobody can see those roots at bottom)
your spirit is so strong and compassionate
your mouth is so wise (but even more your words and speeches)
your lips are so sweet
your attention so delicate
your face is so expressive
your expression so subtle
your smile so gentle
your long nose so noble in aspect,
so fierce and sensitive

your love so dear, unexpected ;
heavenly rose, like a gift of life from God

Because, also, then, you are not afraid to be alone :
this is great strength, rarely seen, and I share this with you.

All that is (partly) why, dazzled . .... ...

mercredi 10 mars 2010

feel real good

printemps hâtif pourquoi ne pas se réjouir el ninio fut de notre bord encore survécu un hiver mais la joie éclate sans raison les premières fleurs percent même la neige qui dit que la vie n'est pas magique je chauffe une bouteille de saké au bain-marie le canadien gagne toutes ses parties mon amour chinois me donne la chance de m'exprimer de me faire valoir peut-être ma dentiste est super gentille je vais gagner quelque chose peut-être pas le gros-lot mais si par magie oui je connecte avec Yezi alors oui la vie est magique l'amour la femme celle-là la plus difficile et la plus merveilleuse! j'ai une chance encore de vivre et d'être heureux alors I drink to that ce soir et je te salue aussi toi mon cher ami patrick mais ne me parle jamais plus de tes perversions il n'y a rien qui m'intéresse moins au monde que tes perversions le saké chaud est divin il a été donné en cadeau par matthieu le fils de mon ami daniel autotte je ne pourrai pas me payer ça normalement mais je sais comment y faire il faut chauffer ce sublime alcool de riz mais doucement comme j'ai dit plus haut au bain-marie c'est-à-dire dans une casserole de pyrex remplie d'eau la bouteille est plongée le feux moyen-faible une bouteille se boit sans problème mais c'est un alcool assez fort quand même plus qu'un vin régulier 16% d'alcool oop peu laye! ouin visite de mireille petite discussion elle accepte mon verre de saké sinon on n'aurait pas pu discuter je l'aime bien sûr elle est belle elle n'a qu'à demander pour gagner son point pourquoi elle gagne toujours sur moi c'est parce qu'elle sait quelque part que je l'aime et que moi aussi je sais qu'elle m'aime d'une certaine manière et aussi surtout je sais qu'elle le sait alors c'est winner en général et surtout en particulier ce genre de relation-là toutes sortes de formes d'amours se répandent en tous sens et la vie ne serait pas vivable sans ça déjà que les sociétés et les compagnies les entreprises le sont invivables mais la vie finalement c'est tout ce qu'il nous reste et je peux vous le dire moi spécialement qui ai renoncé au travail à la patrie à l'amour et aux femmes à cause de la consommation la questions des femmes est intimement liée à mon point de vue avec la question de la consommation et du mode ou style de vie lifestyle disent les chinois je suis heureux maintenant parce que c'est le printemps mais aussi parce que tout espoir n'est pas perdu pour moi pour mon coin de pays bafoué ma province négligée ma ville méconnue ma présence impossible inaperçue contestée loup solitaire encore heureux que je m'abstienne de mordre je ne veux le malheur de personne seulement la cessation du mien mais je vais prendre des mesures tout ne se passe pas si mal après tout et finalement peut-être que ça ira mieux demain parce que la conscience fait son chemin dear yezi your business is perfectly okay my life is strange but look at this in some way I am perfectly happy to be me i think that you feel the same about yourself you approve you this is common ground not so many people nowadays partakes this sense of genuineness ultimately good or wrong who knows first step is to be truthful thank you my dear for being you

lundi 8 mars 2010

Équinoxe (du printemps)

Le moment de l'équinoxe survient autour de 13h30, samedi le 20 mars, cette année.

Mais c'est cette fin de semaine que l'on replace l'heure pour l'été.

WHY?

Pourquoi ce calme ?
Pourquoi cette plainte ?
pourquoi la nuit ?
pourquoi l'amour ?
Pourquoi pourquoi ?

équinoxe

le printemps arrive à 13h30 environ cette année officiellement l'équinoxe moi je n'entends plus son chant ce sont peut-être mes acouphènes qui m'empêchent de l'entendre mais je ne crois plus quelle m'aide ni même qu'elle pense à moi voilà je pense qu'elle s'occupe maintenant de quelqu'un d'autre malheureusement d'une autre histoire d'amour j'ai laissé passer le moment l'occasion? en jouant stupidement aux échecs je crois bien que mes voisins m'ont encore gâché ma nuit de sommeil puisque j'ai été réveillé avant cinq heures ce matin mais maintenant c'est officiellement le printemps alors je refuse de me laisser désespérer ce soir grande soirée je vais fêter la nuit de l'équinoxe amour ou pas et d'ailleurs ma belle vivi m'a appelé hier me redonnant quelques espoirs je vais jouer au loto 41 millions le gros lot au 6/49 puis un petit pari sportif sélection des gagnants au hockey petite sieste après lecture agitée de lu yi magnifique roman de la chair à l'extase ou la chair comme natte de prière ce sont les deux titres des éditions françaises manifestation de santé? non excitation malsaine mais je ne veux plus retomber dans l'ornière de la perte d'un amour il faudra que je m'aime un peu et mieux et je n'aurai à me plaindre de perdre l'amour parce que celui-ci sera moins exclusivement attaché à un objet extérieur c'est une étape importante du chemin spirituel pas seulement l'égoïsme ou son dépassement mais un ancrage intérieur comme l'œil du cyclone la pensée se contrôle nous calmons et dépassons le mental éprouvons notre rattachement au tout le fameux sentiment océanique auquel freud ne disait attacher aucune foi mais c'est un calme du yoga confirmation de la personnalité spirituelle du sage l'amour de yezi est aussi l'amour de dieu et c'est pourquoi seulement et uniquement pourquoi il ne peut manquer je crois bien que je vais me faire des patates à l'eau petites pommes de terre rouge en pelure à l'eau la marguerite dans un grand chaudron et l'écriture est pour parler de l'amour dorénavant non plus de la déprime du mal de vivre et autre douleur de ne pas souffrir assez les séries s'en viennent et ce soir nous rencontrons une équipe qui ne les fera pas mais qui s'arrange toujours d'une manière ou d'une autre pour nous faire mal ce sont des ennemis de longue date les maples leafs de toronto affrontent mes canadiens équipe méconnaissable après le grand ménage de l'été dernier je ne sais pas trop à quoi m'attendre mais je pense bien j'espère que les leafs vont en manger toute une ils vont probablement essayer de nous bousculer cela va commencer à l'instant dans mes bons moments comme maintenant je trouve que je suis chanceux d'être moi

you see yezi this text is an example of my writing in my first novel with continuous stream of thoughts like spitted in the paper bit by bit letter by letter inspiration come from joyce in some parts of ulysses but more like finnegan's wake i saw on you rprofile you read portrait of the artist as a young man and i know that you can understand some good part of christian psuche heavy load of guilt for sin especially regarding flesch phenomonon of the flesh affairs desires longing for affection love and anguish lust wicked wishes masturbation and need for sexual intercourses seduction young stephen dedalus is a typical western man for this time when intellectuals began to shake up grip of traditional catholicism for example very good example also for conflicts in any male teen ager tring hard and harder coming of age

mais la partie commence i take a typical sample of current montreal living this sathurday night watching hockey by tv sorry my dear i drink beer fiesta printannière halak fait le boulot iaroslav halak is the best goaltender for my team il faut une savante violence au lit la femme est heureuse quand son homme sait diriger son ouragan maintenant oui je peut le dire je suis heureux le bonheur avant d'être un état que l'on aurait réussi par miracle à rendre permanent est un moment des moments puis une succession de moments qui s'appellent les uns les autres enfin peut-être un état d'esprit qui se joue des difficultés et des problèmes qui se rit des aléas de la vie se moque des épreuve et poursuit son chemin comme le sage qui monte à la montagne la joie au coeur la beauté partout contemplation de la merveilleuse unité de l'univers

pour le moment ce que je vois c'est que toronto est averti du brio montréalais et tente de ne pas avoir l'air fou déclassé côté hockey c'est facile après tu vois yezi je laisse filer j'ouvre les vannes et puis s'il le faut je peut ensuite revenir corriger les textes et inclure une ponctuation pour les exigences de la lisibilité conventionnelle mon équipe est en contrôle mais ils n'ont pas encore marqué au milieu de la première période je me concentre pour étirer dans le temps la joie concentré d'un cri que je n'ai pas pleinement poussé halak assure reste calme et domine pleinement la situtation je ne sais pas quel est le nom du gardien du côté leafs pas le grand et gros suédois en tout cas i am happy my dear yezi is it because of you your influence no yes yes no but yes your presence/absence this particular type of longing in my life now your withdrawal you remain anyway like an huge sign milestone in my road and i admire very mcu the wonderful scenery yes rest assured that my openeness to you is large

les leafs comptent le premier but j'en suis à la deuxième bière et j'ai pris aussi du vin blanc pour fêter ce soir spécial du blanc avec un idée de poisson cette prose détaillée peut-être un peu raffinée ou capricieuse mais on pas maniérée sera je pense aussi difficile à traduire que tes plus ésotériques poèmes de l'antique tradition chinoise fin de la première période mais c'est à eux de gagner leur match et c'est à moi de réussir ma vie yezi je te le jure je veux très fort intensément que d'une manière ou d'une autre tu fasses partie de ma vie il le faut en tout cas il me le faut à toi voir cependant comment nous allons interagir selon tes règles respectant tes rythmes je t'aime mais je veux tenter d'ouvrir mon amour aux dimensions de l'univers les miens comptent un but juste avant la fin de la première période et c'est maintenant jeu égal 1 à 1

oops j'ai envoyé un email à savitri felicia lauw savitri lukito à 20h30 j'appelle pour lui dire en substance c'est ce dont je rêve mais je ne le dirai pas comme ça écoute chérie viens ici je vais te carresser et te faire très plaisir si tu veux ok? l'allégeance affective aux faibles degrés d'intensité est une question de choix framing mais quand la passion s'empare d'un individu celui-ci devient une partie entité dépendante d'une relation plus large parfois parcelle d'un vaste réseau ben oui c'est gustavsson le grand et gros gardien suédois celui des leafs this is all about emotion but yes with this new surge in tension i feel like anew living i feel intensely alive again this is a token in this moment of what spring can do sometimes to me but i have to decide for myself plus de 12000 parties entre ces deux équipes

tout un tir! les leafs nous font tout un match il faudra augmenter cadence intensité kessel talent de marqueur mais j'avoue que maintenant je pense à tout autre chose qu'au hockey et à scorer puisqu'il le fait tout autrement! un être humain qui n'est pas en amour n'est pas un humain activé et un écrivain ne peut pas être pas en amour il est passé neuf heures et je n'ai pas encore appelé mais oui je le veux deuxième but de gionta en avantage numérique cette fois il reste cinq minutes en temps régulier et c'est 2-2
oh oh on va perdre en fusillade! eh… problème! ils ne sont pas capables de gagner contre la plus faible équipe de la conférence! my dear yezi je n’ai pas encore osé appeler dès ce soir une amoureuse pour me calmer les sens

mercredi 3 mars 2010

Désert

Mais le soleil insiste, le printemps est en bon chemin, la neige va achever de fondre. Je vais sortir mon vélo. Nous avons encore survécu un hiver !

Ces jours-ci, ce mois-ci, je ne fête pas, en fait, car c'est un amer anniversaire. Cela fait 10 ans que je n'ai pas touché une femme. Bien oui, sexuellement, je veux dire. Notez que pour autant je ne me suis pas privé entretemps d'éjaculer, plus ou moins irrégulièrement. Je dois dire que sous cet aspect, l'appareil fonctionne normalement. Cela m'inspire quelques réflexions.

Mais oui, bien sûr, je suis d'un abord difficile, le plus souvent très timide, avec une nette tendance à l'isolement, à l'attitude dominante introvertie, évitante souvent, avec de longues périodes anti-sociales. Je me complaît dans ma solitude. C'est vrai.

Mais je peux être aussi séduisant, avec des journées de sourire. Je n'ose pas trop pousser ma chance mais quand je sors dans de bonnes dispositions je vois assez facilement se multiplier les signes positifs, presque invitants. Je pourrais tenter d'aborder et de parler aux femmes qui ne semblent pas toujours si mal disposées à mon égard. Mais simplement sur la foi d'une apparence à distance.

C'est quand je me rapproche que la peur s'installe : "Oups! (se disent-elles) ici on a affaire à un marginal! Attention!" Le conformisme instinctif, si fort particulièrement parmi la gent féminine, s'alarme et la réceptivité diminue très rapidement. Ce gars-là n'est pas normal !

Ben non, cela fait trop longtemps que j'ai eu des rapports détendus, confiants, relax, une bonne communication affective, jusques-et-y-compris des rapports sexuels normaux avec des femmes ! Bien sûr que je ne suis pas normal ! Je suis même pauvre ! Ce qui n'est pas pour arranger les choses !

Non seulement je ne suis pas riche, mais en plus je suis mesquin, radin, près de mes rares sous, très économe. Donc pas vraiment fréquentable dans une société de consommation. Cela devient le facteur le plus lourd quand nous vivons dans cette période du capitalisme sénile, en décadence avancée, sous la dictature de l'image dans la société du spectacle.

Le profil du consommateur y est le plus immédiatement sensible à l'attention discriminante. Je ne suis pas "look high class". Anyway, fuck you! Je suis heureux de pouvoir me contenter de peu. Matériellement s'entend, parce spirituellement je ne me contente que du meilleur : dans les domaines intellectuels et artistiques. Et je méprise toutes ces larves dites humaines au moignon d'esprit englué dans la matière.

Je ne me sens aucune fidélité envers cette société, qui permet la dégradation de telle situations personnelles. Mais en même temps je profite perversement de cette liberté d'indifférence. On m'a depuis longtemps laisser tomber entre les mailles du filet et des réseaux sociaux. Je me rattrape comme je peux, avec des périodes fastes, d'autres nettement plus difficiles.

Je n'ai aucune allégeance à cette société corrompue, presque entièrement et je trouve que c'est dommage. Qu'y puis-je ? Je pourrais bien sûr tenter des efforts pour tâcher d'améliorer un petit peu au moins un petit coin de l'univers, celui où le hasard, sinon la nécessité, m'a parachuté. Mais qu'est-ce que cela me donnerait, à part bien de la peine ? J'avoue que je suis un peu, des fois beaucoup... très paresseux. Puis je préfère concentrer mes efforts sur l'écriture, mes quelques plaisirs, de lecture etc. Meubler mon temps : il est libre ! C'est ma très grande richesse. Meubler mon temps de la manière pour moi la plus agréable.

Eh bien, le croiriez-vous, à ma manière, je suis heureux ! Puis je travaille, dans l'ombre, à ma manière encore à l'avènement, peut-être, d'un monde meilleur.

Bon sommeil à tous, dormez bien.