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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

samedi 27 août 2011

Adieu Jack

Il nous faut encore penser à l'avenir, et aussi agir, autant que possible, dans le sens, je crois, beaucoup, que tu indiquais, Jack. Vers plus d'égalité et de justice sociale.

Jack n'a eu que récemment du succès dans son engagement politique au niveau fédéral canadien, mais il n'a jamais lâché, convaincu de la valeur de ses choix pour l'avenir. Une grande part des sentiments profonds et si largement partagés dans la population tient à une certaine forme de sentiment de culpabilité de ne pas avoir plus voté pour lui plus tôt. Par soi-disant "réalisme politique", calcul sceptique en fait, manque d'imagination.

Certaines idées demeurent essentielles. On peu choisir de les voir sous l'angle d'un rêve irréalisable, de l'utopie du paradis sur terre et autres imaginations. Il est de bon ton dans certains milieux proches du pouvoir de se moquer de l'attitude du "daydreaming", du rêve éveillé comme une attitude immature et/ou nostalgique de l'enfance.

L'Idée communiste est une telle idée. Elle ressemble à un fantôme mais qui traverse les siècles. Comme la taupe elle se creuse un trou et souterraine, dans ses couloirs cachés, l'on n'entend plus parler d'elle pour longtemps. Mais occasionnellement elle ressurgit avec force parce qu'elle est aussi inévitable que le besoin qui la suscite.

Or aujourd'hui un grand besoin d'égalité et de plus de justice hante notre réalité cruellement despotique, inégalitaire en faveurs des pouvoirs de l'argent, réalité débalancée et qui ne peut se continuer sans passage à travers de grands moments de rupture.

Aujourd'hui on a vu, si l'on veut bien regarder et tâcher de comprendre ce qui arrive sous nos yeux, combien le capitalisme qui se cherche toujours des ennemis, parce qu'il est essentiellement mobilisation totalitaire des forces productives et qu'il cherche des défis, des motivations et prétextes à une telle folie (qu'est aussi cette forme de tendance vers les extrêmes), tend à s'autodétruire quand il ne lui reste plus d'ennemi extérieur identifiable. comme les dinosaures, c'est son trop grand succès qui risque maintenant de lui être fatal.

La concentration de la richesse atteint de telles proportions qu'elle semble créer de l'instabilité dans tout le système mondial. Le plus atteint est le cœur de l'impérialisme occidental car l'hyper-puissance américaine est en chute libre.

La diversité et les multiplicités sont des garde-fous. Il y a la montée de plusieurs centres qui concurrencent la puissance déclinante. L'avenir n'est pas joué, aucun résultat n'est fatal. Mais la débâcle américaine est une tendance lourde maintenant et longtemps préparée, par un sens injustifié de l'"exceptionnalisme", par la jouissance aveugle et excessive d'une situation extrêmement privilégiée. Cette tendance lourde l'est à tel point qu'elle sera extrêmement difficile à renverser et cela prendra pas mal de temps. Certainement plus qu'une décennie.

Le monde qui émergera au milieu du siècle sera par bien des côtés très différent de celui dans lequel nous vivons encore maintenant. Mais il y a des époques de changement si profonds que c'est le manque d'imagination, sous prétexte de "réalisme" qui se révèle la plus grande tare. Je suis intimement convaincu que nous en sommes rendus à une telle période cruciale, charnière, de profonde transition.

Transition entre deux modes de production ? Hum... difficile à dire. Mais une chose est certaine, je crois. Nous ne pouvons plus nous payer le luxe ruineux de laisser dicter le destin de nos sociétés par la domination exclusive d'intérêts économiques extrêmement irrationnels.

vendredi 5 août 2011

ridicule canicule

(19.07.2011) La panne de courant m'a surpris en plein... action, mettons... Désâmé, je ne savais plus quoi faire de mon corps. Apparemment incapable de me retrouver en relation avec un être humain. Moi qui aurait pourtant bien besoin de sexer! Cette panne est illustrative. L'imprévu me laisse complètement désorganisé. J'ai lu hier... je n'ai pas trop bien dormi. J'ai pu étudier un peu mais après avoir mangé j'avais besoin de me reposer. Puis j'ai décidé de voir du sexe sur internet mais après une heure, tout a foiré. Toute l'électricité de l'appartement a manqué d'un coup. Puis j'ai vu que c'était une panne de secteur. Deux camions de pompiers sont venus. Une si belle journée... pas encore toute manquée mais je suis dans de mauvaises dispositions. Prendre le vélo, sortir! aller voir à la boutique qui garde mon vélo #1 depuis presque deux semaines déjà. Hum, hum! Et pas de nouvelles depuis samedi soir de la semaine précédente. avant de démarrer la "navigation privée" j'ai vu que Ruby avait laissé un petit message pour moi sur le site ChineseLoveLink. Même pas une phrase complète, en anglais grossier pour dire qu'elle s'était acheté un écran pour écrire à main et qu'elle allait m'écrire bientôt. Ne se doute-t-elle pas que cela compliquera de beaucoup la traduction, si elle écrit en caractères chinois. Ne sait-elle pas que son anglais très approximatif sera encore plus imbuvable lorsque écrit à la main? Je ne sais pas trop ce qu'elle pense. Son retard à répondre à mon dernier message m'avait fait croire que le lien, d'espoir, était rompu. Si la panne se prolonge j'aurai le temps d'écrire tout un chapitre. Je continue aussi ce texte, ce test d'un nouveau modèle de crayon, par cher, qui écrit bien et très fin mais je veux aussi me rendre compte de sa durabilité. Pour 1,50$ les dix crayons, stylos au gel, je crois bien, s'étend bien plus uniformément que l'encre, on ne va tout de même pas dire que c'est cher. Trouvé au Dollarama près du site du tournoi la semaine prochaine. J'avais commencé ce test hier en recopiant des passages du livre de Günther Anders, L’Obsolescence de l'homme, qui transmet une philosophie dont j'ai tout de suite senti la justesse. Il aurait très largement influencé Sartre, sur ses concepts centraux, dès 1930. Il conclut plus tard cependant à la détresse de l'homme et à l'impuissance écrasée, malheureusement, de la notion de liberté en ce terrible vingtième siècle, pour en faire un monde. La saisie d'un monde, corrélatif d'une présence, échappe désormais à l'homme... qui peut aller se rhabiller sur toutes les scènes imaginaires, ontologiquement ineptes maintenant. Le travailleur, le consommateur, s'acharnent, mais plus qu'aliénés, sur la touche, ils sont privés de monde, de la possibilité même de faire sens. L'engagement, n'importe lequel, devient une farce jouée dans un théâtre d'ombres. Dans les représentations sportives le spectateur assiste à des simulacres d'actes glorieux. Je viens de copier une fiche: "détresse", op. cit, p. 52.

Mais rapidement je m'aperçois qu'il y a quand même quelque chose de désespéré, pas seulement exagéré mais aussi perdu et à côté, décalé dans le tableau qu'il nous dépeint et sinon dans son diagnostic. La bière n'avait pas bon goût hier et encore moins le vin. J'avais pris un petit comprimé de colchicine dans l'avant-midi au même moment et en plus de mes médicaments habituels. Quotidiens. tous les jours. Aténolol, allopurinol et petite aspirine (acide acétylsalicylique) . J'ai remarqué que la colchicine donnait un goût inintéressant à l'alcool sous toutes ses formes, gâchant le plaisir. et le relent dure : je ne peux même pas dire que le plaisir est rétabli cet après-midi. La bière que je viens de terminer, une Beck's, pourtant, que j'aime bien habituellement, ne m'a pas vraiment plu. Mais là, que faire? Je suis accidentellement dans une situation où il me faut, en quelque sorte, sinon "tuer le temps", du moins la frustration qui accroît le poids, intolérable par moments, de son passage. Bon, voilà maintenant que par la radio dans la chambre je viens de constater que le courant est rétabli. Il est 14h43, la panne aura duré près de une heure et quarante-cinq minutes.

Le soleil se perd déjà dans la brume et va se coucher. J'ai manqué cette journée parfaite par un simple déséquilibre sexuel. Le manque de contrôle n'a été que renforcé par l'accident de la panne de courant. J'étais déjà à "l’œuvre du diable" lorsqu'elle est survenue. Au moins je me dis que c'est la dernière incartade avant le tournoi. Je recommence déjà à empiler de l'énergie.


RIDICULE CANICULE

Ils me font rire avec leur canicule. Canadienne? À Montréal!!?? La plus chaude journée de l'année. Attention aux morts! par insolation ou quoi?! Actuellement (9h20, 21.07.2011) le ciel est couvert. Les crevards devront trouver d'autres excuses. (-- en fait, je ne m'en fais pas, je suis certain que l'on s'en chargera pour eux... -- ) Quand je pense aux pays qui croulent sous un soleil de plomb qui leur file 40 degrés à l'ombre la majeure partie de l'année. Non, il n'y a pas à pavoiser, le canada est vraiment un pays nordique. 34 degrés annoncés pour aujourd'hui à Montréal. À cela il faudrait ajouter un "facteur humidex"... Non, mais, sans rire! En fait d'humidex nous avons toute l'eau désirée et encore bien plus. Non, la véritable épreuve c'est d'avoir à traverser le désert, sans! ...

Cela montre à quel point nous sommes peu habitués à la chaleur, comme à n'importe quel inconfort. Et quand je dis "nous", quelques Inuits, oui et quelques québécois de souche. Mais bien des immigrants doivent se bidonner quand ils voient ces alertes dans les médias qui viennent des pays chauds! Nous ne réalisons pas à quel point il fait bon vivre au Canada --ou alors, nous voulons le cacher..., et par dessus tout, nous sommes chanceux d’habiter au Québec. Montréal est une des plus belles grandes villes du monde, au tout premier rang dans les villes agréables à vivre (sauf pour les nids-de-poule sous les roues des automobiles et vélos! nous n'avons pas à nous plaindre.) Nous n'avons à nous plaindre, occasionnellement, que de la piètre qualité de l'air. Le smog, trop souvent s'installe. Il arrive, quelquefois, que l'air soit véritablement pénible à respirer. Là il y a lieu de s'alarmer. Mais là, que faire?... problèmes globaux, effets locaux. Fatale combinaison. quand faudra-t-il payer son oxygène, se promener avec des masques purificateurs d'air ou carrément en scaphandres... "autonomes"... Alors, on comprendra qu'il est temps d'émigrer vers d'autres planètes.

Non, cette ridicule alerte à la canicule illustre ce besoin de se plaindre, quitte à exagérer s'il le faut pour avoir sa ration de malheur. On aurait mauvaise conscience à admettre que nous sommes trop bien. On se sentirait capables, devant les souffrances du monde, bien plus réelles mais à l'écran et surexposées... cela nous fout des complexes! On devient paranoïaques d'imaginer que tout le monde nous envie. Une petite dose de malheur, petite goutte distillée, artificiellement au besoin, rétablit l'équilibre, et nous rend apte à tolérer tous les malheurs du monde !

Bon, par ailleurs il est vrai que nous sommes incommodés par la chaleur, et qu'un fort de gré d'humidité accompagnant cette chaleur nous devient vite désagréable. Mais cela se produit si rarement, ne dure pas longtemps. C'est idiot de se plaindre de l'été. Nous aurons tout un long hiver pour le regretter.

En résumé, la chaleur est accablante parce que nous n'y sommes pas habitués et parce qu'elle est accompagnée (effet d'étuve) d'humidité et de smog. La chaleur en elle-même, par temps sec et clair, par exemple, serait un moindre problème : nous nous y habituerions.

(4 août 2011) Myriade de pensées, pluie déposée de lectures abondantes, nuages, sur des sujets divers, comme la faillite de l'économie américaine, qui tente d'entraîner le monde entier dans sa chute, l'idée communiste, Nietzsche, l'obsolescence de l'homme, phénoménologie d'un monde hanté par la possession médiatique ; mais je cherche le croisement de ces trajectoires, gouttes ou flèches... ici, vers 12h24, intrusion du facteur local : l'alarme se déclenche... je mets un certain temps à m'habiller et trouver mes bouchons de mousse-plastique pour les oreilles. Maintenant même las stridence du bruit est supportable. cela commence à être un problème et nous devons trouver le défaut du système ou tout connement qui s'amuse ainsi à emmerder tout le monde dans l'immeuble. c'est la fable de l'appel au loup. Quand il y aura un vrai problème plus personne n'y croira.

De pensée, ChineseDancer n'est pas dépourvue mais elle joue surtout un rôle dans un réseau. Je me suis mis presque complètement à l'écart des réseaux... mais je déborde de pensées. c'est-à-dire que mon réseau n'est pas surtout contemporain. Il consiste surtout en une longue chaîne de transmission à travers le temps.

J'aurais dû me servir de ces bouchons pour mieux dormir lors du tournoi d'échecs. Question à poser à Boutin, sus son site à propos de la défaite par défaut. J'ai été victime de son injustice mais c'est la moindre. Je me suis surtout fait tort à moi-même.

Les pompiers sont là mais c'est de la frime. deux camions cette fois-ci et juste pour arrêter l'alarme à 12h39. Demain mon anniversaire de naissance, 57e, Hiroshima est partout.

Benson a amené hier le résultat de son travail sur le rapport d'impôts de Viviane. LA voie de Morin est intermédiaire entre la désespérance de Günther Andres et la renaissance perpétuelle de l'idée communiste. Mon désir, mon esprit et mon cœur vont à l'extrême-gauche. seule ma paresse est à droite, alors que mon manque de courage, détermination est petit-bourgeois, vacillement qui veut se faire croire, avec Morin, dialectique. Pensée toujours immature, de journaliste en fait, hétéroclite, éclectique.

quand l'urgence échoit de la menace, il n'y a plus de troisième voie, plus d'atermoiements. Il faut alors résister ou se rendre à l’ignominie, esclave! Il faut vaincre ou mourir !

Serait assez terrifiant d'être sourd, Puis apaisant finalement. Je me demande si j'entendrais toujours mes acouphènes qui maintenant (que je n'ai pas encore retiré mes bouchons) dominent mon paysage sonore. Les poètes revitalisent le dicible.

Si je répondais maintenant ou demain, solennellement, à cette question du moine bouddhiste (version plus rationelle des 3 souhaits au génie de la lampe), de choisir trois souhaits à réaliser en trois ans, je mettrais, je crois 1) devenir écrivain reconnu, 2) maître aux échecs et 3) amoureux d'une merveilleuse compagne. Je crains que si je mettais 3 en premier lieu, j'affaiblirais mes chance pour l'ensemble.

Mais il fait encore beau, il faudrait bouger.

(envers de la feuille) Irrésolution. Je ne crois pas en la voie de Morin, 2) j'ai des doutes sur l'idée communiste et 3) Nietzsche est mort et enterré, pas de quoi partir une religion. Il ne me reste que la phénoménologie, un peu de temps et espoirs en souffle de vie.

Me rapproche de Anders (Stern) la honte d'être humain. et je ne suis pas loin de suivre son chemin jusqu'au bout, lui qui écrivait : "Même si elle n'a jamais lieu, la possibilité de notre destruction définitive constitue la destruction définitive de nos possibilités." L'erreur, poétique, tient peut-être à l'usage mécanique d'une formule dialectique. Mais je persiste à croire que que cela fasse toute une différence que l'on échappe durablement à l'autodestruction. Je sais qu'il ne faut pas être naïf mais je crois que cette attitude parfaitement désespérée est outrée, au fond complaisante et paresseuse. Il y a probablement un désir, histrionique, de trouver le style parfait, l'attitude, d'incarner le cas de figure qui correspond aux pires traits de l'époque, pris comme essentiels, de se poser en champion dans la compétition des mauvaise nouvelles, en développant un humour grinçant au-delà même de Kafka. C'était sa marque de commerce et il était obsédé par la gloire, même posthume, un peu comme certains antiques prophètes Juifs, sans doute, Jérémie...

Mais je veux toujours croire que l'humain, une part en lui lutte vaillamment, pour trouver une voie, pour progressivement desserrer les liens du pièges qu'il s'est lui-même forgé et tissé. Je ne dis pas que nous y arriverons, je connais la profondeur abyssale, la suffocante atmosphère du problème. Je dis que nous pourrons toujours tenter le coup, l'échec n'est pas fatal. L'avenir n'est pas consommé. Pas complètement, même si et lorsque largement hypothéqué.

dimanche 17 juillet 2011

ending

HELLO Jacques, you have new girlfriend now, right? Could you talk something about your love with me when you are free?
bo7172008@yahoo.cn: love story
jpsoleilsdautomnejp: Hello, dear Bo. I hope you had a nice birthday anniversary.
jpsoleilsdautomnejp: Sure we can discuss any topic at a given time. Why not write an email on your question?
jpsoleilsdautomnejp: because for now I am not sure when I will be willing to chat. Mood, see?, other things to do, so many qustions...
jpsoleilsdautomnejp: But I have not a new girlfriend. In fact maybe I do not want any girlfriend anymore. I must accept to go beyond that.
jpsoleilsdautomnejp: I realized that probably this whole enterprise of searching for love in the Chinese side was a mistake.
jpsoleilsdautomnejp: Chinese are not really concerned about others than them. They may like to dream sometimes but bottom line they seek their own advantage.
jpsoleilsdautomnejp: Romantism is just a new foreing territory to explore to profit, not a real Chinese endavour.
jpsoleilsdautomnejp: For me, but with less urgency, I continue to study chinese people as an other version of mankind.
jpsoleilsdautomnejp: Chinese do not believe in the existence of universal values. This is a real philosophical challenging of Western beliefs.
jpsoleilsdautomnejp: My attitude from now on towards your people is more of a cold thinker and inquiring scientist, than a warm and loving fool.
jpsoleilsdautomnejp: Chinese are only concerned about themselves. Others become interesting to them only when they can become useful to them.
jpsoleilsdautomnejp: I am fed up with love for Chinese women. I think I shouldn't need that no more.
jpsoleilsdautomnejp: It is only an accident we live on the same planet. China is a world in itself.
jpsoleilsdautomnejp: We all must learn to be self sufficient. I would prefer to do this with less lies.

bo7172008@yahoo.cn (2011-07-18 08:34:50): Thank you for my birthday greetings.
bo7172008@yahoo.cn (2011-07-18 08:39:36): I saw the offline messages you left. your attitude seemed have changed a lot towards mixed-marriage with Chinese woman. and also towards Chinese nation? but you spoke your true feeling, so i appreciate. I think we still can chat many topics as before, as good friends, right?
bo7172008@yahoo.cn (2011-07-18 08:42:43): yes, we are all longly human beings in this planet, so we all must learn to be self sufficient.
bo7172008@yahoo.cn (2011-07-18 08:44:19): i said your new girlfriend, that was because i saw your new updated blog, you mentioned Ming in your blog, so i said so.
bo7172008@yahoo.cn (2011-07-18 08:46:49): Anyway, how about this Ming? Did you have good conversations?
bo7172008@yahoo.cn (2011-07-18 08:51:00): i am not feeling well the few days. being not in peaceful mind, and as you said, the mood...
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:08:18): Dear, peaceful and sweet Bo... I am sorry to have hurt your feelings that way. expressing my thinking and resentment I was careless. this is not refined, civilized behavior.
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:09:50): This "Ming", in fact, is still the same Ling, but she asked me to hide traces from our involvment on the net. Her mate is policeman, so inquiries could be easy to find unwanted interactions... see ?
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:11:00): Chinese think their culture is superior to all others... and maybe they are right !Anyway, for them it is not a problem at all.
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:11:36): For me, as a Western thinker, yes, it is a problem, and even a huge challenge ! see?
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:14:55): So, before thinking about marrying thousands of Chinese women, we, gentlemen, should ought to understand better this Chinese culture. So, for now, I would change my position to a "moratorium" for such hasty attempts of interbreeding...
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:16:26): Yes, dear, of course we can remain friends. And I will be availaible for you, if and when you care... do not take me lightly, and do not try to perform other tasks when you are with me. (This I am angry for).
jpsoleilsdautomnejp (2011-07-18 11:17:56): Okay then, bye for now. I hope you can take care of yourself.

jeudi 26 mai 2011

facettes ?

PERSONNAGES INTÉRIEURS

a -- le rescapé du monde du travail
‘marché’?, hum, de dupes, oui : ‘on perd sa vie à la gagner’

b -- l’adolescent attardé qui vieillit comment ?

c -- Éric Fantasio, poète de l’imaginaire

d -- le gentil naïf qui s’impressionne énormément de la présence d’un autre…

e -- le grand Ego bouffi d’orgueil

f -- le joueur d’échecs mais qui prend trop de risques pour être vraiment fort

dimanche 15 mai 2011

lisant "Le dit du Genji"

Plages de Temps
plaisir immobile

la pluie des lettres
verse dans l'océan du Sens

mercredi 4 mai 2011

maîtriser le chaos ?

repris de http://draftdirty.wordpress.com/

Alors que le capitalisme est en voie d’implosion, la caste dirigeante chinoise entend faire de l’engeneering social un garant efficace de sa survie dans la fuite en avant qui devrait la mener vers l’hégémonie convoitée pour le contrôle complet de la planète.

La vocation du régime totalitaire est de totaliser sa domination, géographiquement, géométriquement, vérifiable sur orbite géostationnaire s’il le faut.

Il n’y aura, virtuellement, plus de recours quand l’extension du contrôle stabilisé de la base matérielle et de la domination idéologique excèdera l’extension du domaine de la lutte réelle. Quitte ensuite à s’occuper des nouveaux domaines de l’imaginaire.

C’est du moins la croyance à laquelle se raccroche un régime qui est condamné au succès, sur tous les fronts, dans tous les domaines et sur toute l’extension des espaces offerts à l’appréhension : le perfectionnement jusqu’ici seulement rêvé par tous les amoureux à tout prix de l’ordre exclusif, du totalitarisme dans son essence idéelle, intellectuelle, quasi-scientifique en cette mouture chinoise à laquelle la préparait toute cette histoire plusieurs fois millénaire de la Chine.

La faiblesse chinoise, je crois rédhibitoire à ce projet, est le manque de créativité. Quand elle n’aura plus l’apport de l’aliment de la conquête des idées nouvelles des autres, ladite domination, de par la nature même du régime étouffant devrait rapidement finir par manquer.

C’est après la chute de ce second grand corps malade que se posera véritablement le problème et la perspective réelle de maîtriser le chaos.

jeudi 24 mars 2011

Ludwig, Carl-Gustav, Frederic, Philip, Jean-Paul et les autres...

Avant l'Être, il y avait le Néant. Avant le Néant, il y avait... le Créateur. Avant lui, on ne sait pas. En fait le Néant est le doute qui s'insinue dans l'esprit du Créateur. C'est pourquoi sa Création sera parcourue de spasmes, sera un combat incessant... Il n'y a pas de septième jour, pas de repos. Toute force va à la limite d'elle-même et revient sur soi. C'est la solidité, la résistance, la note de sa résonance.

Beethoven, Jung, Nietzsche, Dick, Sartre... mes inspirateurs de génie, mes idoles gravifiques, des attracteurs étranges agissant dans mon continuum pour rassembler des matières et unifier le divers. Ludwig, Carl-Gustav, Frederic, Philip, Jean-Paul et quelques autres... Ils me pourvoient en structures fortes... L'univers est un chaos de forces et de structures déjà marquées au sceau des volontés de puissance. C'est une vaste cacophonie qui se résout pourtant en une note pure, lorsque l'on atteint en un instant, mais celui-ci vaut pour l'éternité, la position transcendante. Le sujet créateur se dépêtre de l'informe, des intuitions irrésolues et cherche à imposer sa volonté au-dessus des résonances chaotiques. Le domaine de l'esprit est la cinquième dimension, qui donne accès à plusieurs autres. Mais c'est la mystique indienne qui me permet de replacer cette explosion des forces et des formes dans un cadre global de référence.

Le domaine physique et ponctuel, local. Être piégé dans un lieu, une existence, jeu de forces, une tige, une racine, des torons et la vie, codée, acide désoxyribonucléique. Degré zéro, le tissu de la maya de lîla. Existence : diverses formes d'illusions plus ou moins prégnantes et fortes.

Le dur désir de durer, l'impression subordonnée, fatigue, inertie éprouvée. Tamas. Premier niveau d'existence, Sat, second dans l'absolu : Être. Prescription rigoureuse et application spontanée de persister dans son être.

Les émotions, sensations, impressions, mouvements internes, organes et désirs, souffrance et joies, travail sur soi. Paix ou rages ? Rajasiques. Second niveau d'existence, déjà troisième dans l'absolu. À ce niveau naissent les plasmes.

La constitution de l'objet, corollaire de la position du sujet. Abstraction, idées. Calculs et plans, considérations, contemplations. Le mental, troisième niveau d'être. La dominante actuelle dans la culture humaine et contemporaine. Sattva. La clôture et la porte vers le terrain des envols. Ouverture ou fermeture. Imaginaire est la vie du mental. Une stratégie se prouve et s'éprouve dans le temps qi est plus que la somme de ses parties, qui est plus que la succession des espaces et des extases. Liberté ? La question est posée dans la quatrième dimension absolue. Niveaux, noms, notes, une vaste symphonie.

Mais la réponse ne peut être trouvée que dans l'esprit. Atman Brahman. SatChidAnanda. AOM!

Le loup fait AOUUUUUUUU!!! appelant dans la nuit, chantant les gouffres terribles de la faim et du froid.

L'homme fait AOMMMMMMMM!!! chantant la gloire de la lumière et du savoir.

jeudi 10 mars 2011

prison de fer noire

la joie se transporte elle-même, les peines sont lourdes, les portes se ferment ou s’ouvrent, nous nous rendons malheureux en nous empêchant de voler et nous cadenassons ou laissons enfermer dans des prisons mentales, la geôle de fer noire ; le désir contraint se consume ou tombe court, le lyrisme interdit se glisse sur les ailes du chant, un moment nous planons et tombons aussi vite ; nous habitons des enfers préparés que nous accommodons à notre sauce tous tant que nous sommes, complices de notre détresse, déchéance, chute : il n’y a que la chute qui soit libre et la vitesse s’accélère selon les lois de la pesanteur… non, la physique ne viendra pas à notre secours, son quantique nous est inconnu et à peine les autres sciences parce que nous sommes prêts toujours à mésuser des trouvailles, les recherches sont viciées au départ et les applications qui tombent nous deviennent autant de pièges, fils aux pattes, ficelles du pouvoir qui nous enserre toujours plus dans ces liens étroits ; respirer, respirer, il nous reste encore la ressource de respirer… lorsque les liens ne sont pas trop resserrés sur notre pauvre carcasse, mais alors, pour combien de temps ?

vendredi 25 février 2011

uchronie : introduction à mon commentaire


Pendant que le monde cogne à ma porte en ces temps de transition et de changement j'ai jonglé avec plusieurs manières d'approche d'un sujet délicat et parce que complexe en même temps que subtil : difficile !

Il s'agit de rendre justice à ce grand chef-d'œuvre de la littérature universelle qu'est ce pauvre petit roman, en apparence, à l'allure chétive mais qui est en fait une perle (une de plus!) cachée dans l'écrin aux sombres recoins de l'œuvre complète d'imagination de ce grand écrivain, comparable aux plus grands mais qui n'a réussi à se faire valoir "que" dans le domaine réhabilité pourtant depuis longtemps de la science-fiction.

Pour moi la cause est entendue : je révère cet auteur préféré et je le considère à la hauteur des plus grands, sur des hauteurs similaires en fait à un Dostoïevski, voire Shakespeare. En même temps je sais que cela n'apparaît pas évident pour beaucoup. Alors, ceux qui comprennent vraiment de quoi il s'agit n'ont pas besoin de grands arguments pour se convaincre, mais pour les autres, il est très difficile il me semble de leur faire voir la lumière. C'est un peu un paradoxe : comment chanter les mérites de la lumière comme jusqu'au point de la "faire voir" aux aveugles ?

Mais il y a plusieurs sortes d'aveuglement. Pour les sophistes, les hypocrites, tous ceux qui sont de mauvaise foi, je ne peux rien, je sais que c'est vain et donc pour eux je ne veux pas perdre mon temps. C'est pour les autres, ceux qui voudraient bien comprendre, qui ressentent un malaise, ont de vagues suspicions, et parce qu'il leur manque des éléments nécessaires à la pleine compréhension : pour eux je veux consentir à un effort raisonnable ou conséquent.

À ceux-là, je leur dit : "Oui, prenez votre malaise comme fil conducteur. Interrogez-vous, sur le problème et sur vous-mêmes. Ne vous hâtez pas de condamner ce que vous ne comprenez pas entièrement, et oui, s.v.p., faites l'effort d'y revenir, en gardant l'esprit ouvert, remettez le problème sur le métier." À ces lecteurs de bonne foi je vais tenter d'expliquer, mentionnant peut-être des aspects qui leur auraient échappés ou des éléments qui leur manquent.

C'est dans cet esprit que je démarre avec une thèse volontairement provocatrice : si vous n'appréciez pas ce livre, Le maître du Haut Château / The Man in the High Castle comme un chef-d'œuvre, c'est que vous ne comprenez pas vraiment, au fond, de quoi il s'agit. J'en fait un article de foi pour moi : si je me trompe, je vais en enfer.

Je n'ai jamais vu une argumentation solide et fondée condamnant ce texte de la part de quelqu'un qui aurait manifesté une véritable compréhension de ses enjeux. Eh... malheureusement, cela n'est pas immédiatement à la portée de tout le monde, quoique... Mais je le répète, le lecteur de bonne foi ressent comme un malaise. Il s'interrogera au moins avant d'en disposer. Le lecteur de mauvaise foi détestera et s'empressera de rejeter. De peur, dirais-je, de jeter un coup d'œil sur son cloaque intérieur.

Parce que c'est une œuvre révélante. Révélante pas seulement riche en aperçus sur le monde mais révélante aussi de la nature de celui qui regarde le monde. À la fin je crois qu'il faut reconnaître que c'est un roman philosophique. Au début de la lecture on ne dirait pas ça. Les personnages, la situation, sont introduits par petites touches et c'est pourquoi j'ai toujours dit que ce livre était un grand chef-d'œuvre impressionniste. Monet, Manet, Gauguin, Van Gogh, cela vous dit quelque chose ? Ou Mahler, Brahms... ?

C'est d'amour qu'il s'agit, et du rapport à l'Être. Il y a une esthétique en jeu, mais elle se fait modeste ici car elle est au service, on le voit finalement, du "message". Cependant ce "message" comme on dit, n'est pas une simple thèse. Il est ouverture infinie (indéfinie?) sur l'Être. "Oh Grand Être!" disait Jean-Jacques (Rousseau, bien sûr).

À suivre...

référence : http://rsfblog.canalblog.com/archives/2011/01/29/20220833.html
(je ne comprends pas pourquoi je ne parviens pas à introduire ce lien comme actif sur ce blog, ni sur mes autres sur WordPress, d'ailleurs... j'y travaille! En attendant je le donne en pâture au copier-coller)

mercredi 23 février 2011

Fleurs de Chine

Je sens déjà venir les prémisses du printemps, les températures se réchauffent par moment. Le soleil se lève avant les sept heures du matin maintenant, je me réveille dans la lumière... Bien sûr le froid s'accroche, quitte et revient précipitamment. Il n'est pas rare de vivre l'équivalent thermique de trois saisons en une seule journée... Mais il n'est pas encore temps de sortir ma bicyclette. Alors en attendant, je reste chez moi à explorer des univers quelquefois étrangers.

Je veux parler aujourd'hui d'un livre qui m'a beaucoup ému. Fleurs de Chine de Wei Wei, une merveille de roman en morceaux. Les chapitres narrant les histoires de vie d'autant de femmes, diverses, de Chine, portant chacune le nom d'une fleur. J'ai souvent pleuré.

Wei Wei est est née au Guangxi, dans le sud de la Chine, donc, en 1957, soit un peu avant la grande famine qui est venue sanctionner la politique catastrophique de la période dite du "grand bond en avant". Elle a subi la "révolution culturelle" en rééducation à la campagne mais après des études de français, elle a réussi à aller vivre à Paris, puis ensuite en Angleterre, près de Manchester. Elle persiste à écrire en français, et avec, je dirais, un talent éblouissant.

Mais ce ne sont pas les grands effets de styles qui m'ont retenu dans ce livre. Humble toute entière l'écriture se met au service du dévoilement de ses personnages. Ceux-ci, des femmes de Chine, présentées à différentes époques de leur vie et dans le contexte de la situation globale souvent tourmentée de cette torturante histoire de la Chine au vingtième siècle, prennent vie sous nos yeux et leur cœur nous est révélé, dans son ingénuité mais aussi dans son incroyable résilience et l'émotion est toujours poignante, du moins pour moi, qui me veut ami de la Chine mais surtout amoureux de ces femmes de Chine, qui sont à mes yeux les plus désirables du monde.

Ma participation à ce livre, par une empathie intense, a certainement été aidée par l'expérience de quelques histoires d'amour avec mes correspondantes de l'autre bout du monde. J'ai aussi apprécié l'habileté de la construction du livre composé de ces divers récits. Magnolia, enfant-fleur du plateau de Lœss, berceau de la Chine antique, à la recherche de sa sœur, amoureuse ayant fui avec son amant le village aux conventions traditionnelles, soit étouffantes, une contrainte matrimoniale viscéralement insupportable, cette petite sœur nous apprend que le fameux dragon, rutilant de toutes ses écailles, est le Fleuve Jaune lui-même, finalement, qui charrie le riche limon de ce grenier où l'on cultive, au prix d'un très dur travail, le riz pour nourrir une immense population. C'est la source de la vie de tout un peuple, mais aussi l'esprit descendu sur les eaux, le reflet, quelque part, de la volonté même du Ciel.

Ketmie, tout à tour fleur-solitude quand elle peine à se libérer d'un mariage devenu indifférent, fleur-liberté lorsqu'elle s'invente une autre vie, fleur voyageuse, fleur-errante et fleur-cerf-volant lorsqu'elle déploie ses ailes, constitue un lien entre toutes ces histoires. Elle les a recueillies et commentées, sur la trace des drames du passé, de joies aussi, oh, inexplicable joie! en tant que photographe et journaliste, écrivaine finalement, qui est comme un reflet de l'auteur.

Chrysanthème, fleur-soldat de l'Armée rouge qui se compte au nom des rares survivants parmi ceux qui entreprirent la Longue Marche, nous fait partager son calvaire, les péripéties ultérieures aussi, puis la difficile rédemption, et enfin la vieillesse...

Gardénia illustre les conditions, exécrables, bien sûr de détention du tout venant lors de la révolution culturelle et jusqu'en 1973, après cinq ans sans jamais avoir été jugée, puisque emprisonnée pour une vétille, comme beaucoup d'autres en ce temps-là. Les familles détruites, les fils que l'on tente, après la catastrophe, la longue souffrance, de renouer. "La vie continue, vous voyez, malgré tout." (p. 170)

Armoise, la vieille tante, qui avait été une enfant ramassée sur le bord de la route, sauvée par une famille qui avait perdu les siens... et les obscures vois du désir. Orchidée la marchande d'âge mûr, elle aussi contemplant son passé, et philosophant sans le savoir, la simple sagesse, grave, d'une vie vécue, dans les tourmentes de la grande histoire où les personnes balayées comme des fétus de paille tentent simplement de s'accrocher :

Je m’assieds sur une pierre grise. Le vent embaumé d’encens me caresse le visage et les bras nus. Il y a toujours du vent ici. C’est très agréable. À travers les troncs bruns des pins je peux voir la colline d’en face. Ses versants sont recouverts d’une végétation touffue, son sommet est dominé par une pagode à neuf étages. Je viens ici une fois tous les deux ou trois mois, quand j’en ai marre des bruits et des odeurs de la ville. J’aimerais pouvoir venir plus souvent. Du temple s’exhale toujours une paix indescriptible, et ces moments de calme me sont indispensables à la décantation des choses de la vie. Non, je ne m’attendais pas à rencontrer Lusheng aujourd’hui. Mais avoir parlé avec elle m’a permis de mettre derrière moi un passé pénible, de tourner cette page, définitivement. Oui, j’ai été réhabilitée en 1978. On m’a rendu ma carte de membre du Parti. Je l’ai encore. Mais ce n’est plus par conviction. J’ai cru jeune à la cause communiste, sincèrement, naïvement, passionnément. J’ai vécu pour elle. Je n’y crois plus. Justice sociale, je travaille pour tous et tous pour moi, pas de faim, pas de misère, études gratuites, soins médicaux gratuits, enfance protégée, vieillesse soutenue, chacun sa place dans la société, tout le monde égal, tout le monde riche, tout le monde heureux… Tout cela est très beau. tout cela est très noble. Mais à l’usage, ce n’est pas du tout la même chose. Peut-être que c’est trop beau. Peut-être que c’est trop noble pour la nature humaine. Je ne sais pas. Je n’y crois plus. Je viens régulièrement brûler de l’encens au temple, mais ça, c’est peut-être moins par conviction que par un besoin impératif. Quand tout s’écroule autour de moi, je m’accroche au bras compatissant de Bouddha, par instinct de survie. comme on s’accroche à tout ce qu’on peut dans un naufrage. Je ne pense pas que je crois vraiment à une vie future après la mort, à un recommencement au-delà de la fin. En approchant de mes soixante-dix ans, je recherche plutôt une sagesse pour mieux vivre la vie qu’il me reste encore à vivre. Pour être en paix à l’intérieur de moi-même. Bref, pour être bien dans ma peau, et dans mon cœur.


Cela n’a l’air de rien, mais je pourrais souscrire à presque tout ce qui est énoncé ici. Seule la croyance est différente. Je me fais une religion influencée principalement par l’hindouisme rénové par Aurobindo. Du bouddhisme je retiens surtout certaines pratiques méditatives et un sens aigu du néant. Les deux courants considèrent que notre réalité n’est qu’une forme particulièrement endurante et comme solide d’illusion. Il faudrait s'en libérer...

Jasmin nous dit : "J'ai épousé Ming parce qu'il m'avait violée. Incroyable ? Mais c'était comme ça." Délaissée par son mari, elle gagnera beaucoup d'argent à la Bourse et trouvera un amant Anglais et le courage de divorcer. Azalée et Qihui, des histoires tragiques et inoubliables.

À la fin le dragon, omniprésent qui plane sur tous ces gens, est un cerf-volant qui s'envole :

Soudain le dragon se met à grimper en mugissant. Tu t'arrêtes, à bout de souffle, au bord de l'eau. Le moulinet tourne et tourne fébrilement dans tes mains, tandis que le dragon s'élève de plus en plus haut. tu te cramponnes au moulinet contre la terrible force de l'animal qui, furieux d'être retenu, tire le fil par saccades brutales.
Tu lèves la tête et regardes. Arrosé de la lueur prodigieuse de la lune et voguant entre les étoiles, voilà le dragon, triomphant, impérial, épanoui dans toute sa gloire. Tu es bouleversée. Jamais tu n'as rien vu de plus beau.
Fen Fen et Vieux Lin viennent s'arrêter près de toi, haletants, excités.
Vieux Lin sort le canif de sa sacoche, et, d'un coup sec, coupe le fil.
Va! dit-il d'une voix pleine de tendresse.
Le dragon s'élance. Il vole contre le vent, il danse, il secoue sa tête orgueilleuse.
Suffocant d'émotion, tu le suis du regard. Dans un instant, le dragon sera hors de vue. Non. Il ralentit. Il amorce un demi-tour. Il reprend de la vitesse et, braquant vers la terre, fonce droit sur toi.
Tu ne respires plus. Tu entends ton cœur galoper comme un cheval débridé.
Une seconde plus tard, le dragon passe à quelques centimètres au-dessus de ta tête, effleurant tes cheveux de sa longue gueule béante, te fait tressaillir. De longues minutes durant, le dragon riant plane au-dessus de ton visage tendu, puis, tout à coup, il secoue ses reins et darde à nouveau vers le firmament.
Emporte toutes nos maladies ! crie Vieux lin. Emporte tous nos malheurs !
Emporte toutes nos maladies ! répétez Fen Fen et toi. Emporte tous nos malheurs !
Le dragon vole vers le zénith. Il s'éloigne avec une telle rapidité qu'il devient bientôt un petit point sombre. C'est alors qu'un formidable grondement de tonnerre se fait entendre. La voûte profonde semble remuer. On dirait un tremblement de ciel."

Wei-Wei, Fleurs de Chine, éditions de l'aube, 2001, 505p.

mercredi 5 janvier 2011

Situation matrimoniale floue en Chine.

Sur un article mis en ligne par la Presse Canadienne, consulté sur Yahoo!, que je cite intégralement, j'ai produit le commentaire suivant, premier publié, à ma connaissance, que vous pouvez lire après le texte de l'article.

Chine: une base de données sur les mariages
LA PRESSE CANADIENNE

PÉKIN, Chine - C'est presque devenu culturel en Chine: de plus en plus de nouveaux riches prennent maîtresses et secondes épouses dans le plus grand secret. Pour aider les femmes bafouées et essayer d'enrayer ce phénomène, les autorités sont en train de mettre en ligne des bases de données sur les mariages qui devraient permettre de repérer les tricheurs.

Les médias d'État ont annoncé mercredi que Pékin et Shanghaï feront partie des premières villes à mettre en ligne des bases de données sur les mariages cette année. L'objectif est de généraliser ce système à toute la Chine d'ici 2015.

Il y a quelques années, le ministère des Affaires civiles avait assuré qu'un tel projet serait opérationnel l'an dernier. Les autorités n'ont pas expliqué ce retard, mais il est clair que toutes les régions n'ont pas encore à leur disposition de telles bases de données.

La bigamie est illégale en Chine. Or, selon des inspecteurs chargés de la lutte contre la corruption qui sont à l'emploi de l'État, plusieurs dirigeants ont été reconnus coupables de bigamie.

L'ouverture de l'économie chinoise, ces dernières décennies, a provoqué un important niveau de mobilité dans les villes et les régions du pays, créant ce qu'un avocat basé à Pékin, Chen Wei, a qualifié de «société d'étrangers» dans une interview accordé au quotidien «China Daily» sur ce projet de bases de données sur le mariage.

Selon une étude sur les relations extraconjugales en Chine, publiée aux Etats-Unis en 2005, 20 pour cent des 1240 hommes mariés interrogés dans des zones urbaines en Chine et 3,9 pour cent des 1275 femmes mariées ont avoué avoir eu une liaison au cours des 12 derniers mois.

Les détails de certaines romances secrètes, publiés en ligne, ont suscité l'attention d'un vaste public. L'un des responsables de la province centrale du Hubeï est notamment soupçonné d'avoir tué sa maîtresse, qui était enceinte de jumeaux, après qu'elle lui eut demandé de l'épouser ou de lui donner 2 millions de yuans — environ 300 000 $CAN. Il a été incarcéré le mois dernier.

Dans ce contexte, le nombre de divorces est en augmentation. Selon le ministère des Affaires civiles, 2,47 millions de couples se sont séparés en 2009, ce qui représente une hausse de près de 9 pour cent par rapport à l'année précédente.

D'après le «Shanghai Daily» et d'autres médias publics, la troisième région à mettre en ligne sa base de données sur les mariages sera la province du Shaanxi, dans le nord du pays.

JE COMMENTE : La "société d'étrangers" amène, pour le meilleur et pour le pire, une transformation importante dans la psyché chinoise. Je remarque que de plus en plus de femmes Chinoises refusent de faire confiance à des hommes Chinois et cherchent leur amour à l'étranger, ou avec des étrangers vivant en Chine. Voilà une problématique relativement importante. Les hommes sont tiraillés entre la reconnaissance d'un statut moderne plus égalitaire de la femme et les avantages de leurs habitudes traditionnelles où le modèle confucéen, par exemple, leur permettait d'en mener très large. Les femmes honnêtes, la vaste majorité, cherchent l'amour de plus en plus hors de la Chine. L'amour romantique à l'occidentale est ce qui leur fait le plus envie. Cette situation tendue peut évoluer dans différentes directions et je salue le flair des autorités de chercher des moyens pour au moins voir plus clair en ce problème, prélude à l'élaboration de différentes solutions. J'aime le peuple Chinois et je ne tiens pas à les voir ajouter davantage aux déséquilibres mondiaux. Je crois que le développement durable d'une Chine en santé peut contribuer à la sortie de la crise de civilisation à laquelle aujourd'hui, partout, nous sommes confrontés.

Jacques

samedi 1 janvier 2011

bienvenue en 2011 (Journal interruptif!)

Samedi, le premier janvier 2011.

J’ai chatté avec Ming hier soir, c’était son matin du premier jour de l’année nouvelle. Maintenant moi, j’y suis, au matin tôt levé sans trop de dommages, et pour elle c’est son soir. Je crois bien qu’elle doit travailler demain, c’est pourquoi je ne m’attend pas nécessairement à lui reparler tout de suite. Il n’y a pas de soucis de ce côté-là.

Épais brouillard devant ma fenêtre. On ne voit presque plus à 20 mètres. Cela ne dure pas… Mais je suis bien et conscient, ouvert au nécessaire devenir, dans de bonnes dispositions pur faire ma part, ayant bien récupéré des libations de la veille.

Modeste, en cette année, je sais que tout ne dépend pas de moi. Il ne me reste que quelques faibles moyens d’influencer sur ma destiné. Il y a pourtant encore une certaine marge de manœuvre qui pourra faire, pour moi, une grande différence. Alors que la liberté se restreint, son domaine se précise.

Malheureusement, je ne saurais en dire autant pour mes amis Chinois. J’ai copié cet aphorisme sur Internet (sur le site consacré à « La philosophie pour tous ») et dont la frappe me semble irréprochable :
« Le groupe crée la personne à condition qu'il respecte l'individu. »

Je dis malheureusement car cette condition n’est pas systématiquement remplie en Chine, qui se développe de manière accélérée, bien sûr, mais sous la coupe de ce pouvoir autocratique dont s’est emparé, sous la direction de Mao Zedong, le Parti Communiste Chinois (plus de 50 millions d’adhérents!)

S’il n’a pas encore perdu le « mandat du ciel » cela ne tient qu’à la nature même de cette convention. Le pouvoir asiatique ayant toujours été autocratique, il est réputé en vigueur tant qu’il s’impose par la force et surtout parvient à convaincre. Ce n’est que lorsqu’il est renversé que l’on peut rétrospectivement conclure qu’il avait perdu le mandat du Ciel.

Mais le groupe chinois, par exemple, la famille, ne respecte certainement pas l’individu en tant que conscience autonome. Cependant la locution, conscience autonome, en deux mots accolés, a l’air toute simple. Il faut bien pourtant remarquer que la condition là aussi est très rarement remplie.

Toujours modeste, j’espère et de plus en plus… mais je veux réussir au moins une chose cette année : Être en paix avec moi-même.