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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

samedi 18 avril 2009

comédie du sexe

Le sexe(malheureusement) est dénaturé. (La racine est pourrie! d'où nous provenons. Mais le flux continue de la vie : où allons-nous?) Quand la pulsion ressentie trouve un "objet" de substitution tout préparé, mis en boîte, scellé sous le cliché, présenté pour un "soulagement rapide et efficace", comme le dit la publicité pour Aspirine, il ne s'agit plus que de provoquer un petit spasme et l'affaire se réduit à la triste émission d'une chiche giclée de fluide séminal.

Toute cette comédie du sexe devient franchement ridicule dès qu'elle n'est pas aimantée par la troublante magie du désir. Il s'agit là d'envoûtements... qu'il faut avoir connus et, en quelque sorte, personnellement, avant de se croire ou sentir en mesure d'en parler. Mais le tact suggère que la discrétion est le plus souvent de mise en cette matière. Tous ces bavardages où l'on ne parle que de "ça"! Le sexe sans amour est une calamité.

Tout cela est pitoyable et le scandale est à son comble lorsque la danse ne résulte pas d'une progression de l'excitation à la lente reptation, trouble croissant à son rythme dans les méandres de la séduction... Nous vivons dans l'ambiance, car elle est universelle!, de la prostitution de la chair... chère humaine. Découpée des désirs, découpés en morceaux... les corps sanglants acoquinés.

À qui trouver parler dans la splendeur de la neige qui se retire, dans la nuit qui persiste, à qui trouver dire, soupirer ces questions suspendues ? J'ai été tenu loin de la source, trop longtemps...

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