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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

jeudi 19 novembre 2009

Paradoxes de l'Amour à distance...

Pour le commun des mortels, ce sujet est incompréhensible : il n'y a pas de possibilité concrète ni même d'expérience imaginable d'un quelconque "amour à distance". Mais je me fous complètement de cette pitoyablement triste condition du "commun des mortels", justement, parce que je refuse, dans mes bons moments, de m'identifier de quelque façon que ce soit avec ce triste troupeau. On leur autorisera encore quelques pas, quelques soupers, quelques nuits avant l'abattoir.

Moi, je vis, probablement trop intensément, les tribulations d'une histoire d'amour, mais, oui, à distance. Avec la femme qui a capté mon imaginaire mais qui demeure à Beijing. Quelquefois j'ai le sentiment, décourageant, que cette histoire d'amour bat de l'aile. Je n'ai réellement aucun contrôle sur ses états d'esprit, les situations qu'elle vit, concrètement, de par son travail sa situation sociale, ses relations familiale, amicales et... peut-être bien aussi amoureuses... pour ce que j'en sais.

Mais j'ai confiance en elle, le fait qu'elle soit venue vers moi, sur ce site AFF indique son besoin d'une relation profonde, tendre, amoureuse. Je tente de me rendre plus concret, jusqu'au point de la provoquer, quelquefois, aux abords de la perversité et de la tentation pornographique, défiant sa grande réserve naturelle, sa pudeur, sa timidité même... Mais je sens aussi que quelque part elle y prend goût, ou sinon une sorte de plaisir plus ou moins pervers. Émoustillée... Elle en veut un petit peu, mais pas trop !

Alors, pas de contrôle, de la confiance. Le premier paradoxe étant que cette femme a tout pour elle, je n'ai pas grand-chose, matériellement, à lui offrir. Je dois donc faire valoir mes autres qualités. Mais elle n'a pas souvent le temps de se concentrer pour répondre au niveau de questions que je lui adresse... mais elle sait souvent me surprendre par fulgurance : parce que ses processus mentaux me sont largement inconnus, qu'elle est très brillante, et ses modes de pensée s'enracinent dans une culture dont je ne soupçonne que quelques ombres !

Je voudrais aller voir dans sa caverne, plonger dans son être, explorer et nager dans ses humeurs... et je ne sais même pas si un jour je pourrai seulement la toucher... réellement ! C'est là la source d'un... malaise, quelquefois simple inconfort lié à l'incertitude concernant le devenir, du monde, de nos êtres en évolution, de notre relation. Quelquefois la tension du désir, l'angoisse de la perdre : si elle rencontre un autre homme qui lui inspire de vifs désir, s'il se révèle un amant acceptable, voire surprenant!, je suis perdu... ou du moins je perds la prise symbolique, purement subjective que j'ai tenté d'établir sur elle, tentant en retour de capter son imaginaire.

Nous sommes attachés, comme accrochés à une toile d'araignée faite de nos rêves... Je suis transi, craintif, tour à tour surchargé et dépressif. J'ai besoin au moins d'une petite dose, d'elle, quasi-quotidienne.

Mais je vis plus intensément. Elle est plus active, déjà par son travail, mais elle a besoin, aussi, d'un certain type de stimulation, romantique, sensuel, mais suggéré, passant par l'écriture, cette forme d'écriture... Je ne veux pas devenir un poids, je ne peux pas prendre à distance contrôle de sa vie. Je lui demande pourtant de venir au plus vite pour me permettre de prendre le contrôle de son corps, son magique corps d'amour. Je suis fou et malin, naïf et puissant. Pour me faire aimer, je dois faire montre d'une certaine force, mais aussi, elle me prend en pitié pour la guérison qu'elle peut me donner, de mes blessures d'amours passés, des plaies qui suppurent, de ma souffrance actuelle de ne pas être avec elle.

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