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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

jeudi 25 novembre 2010

été indien (or a little bird named yezi)

(Écrit sur mon balcon au soleil le mardi 16 novembre 2010.)

Nous vivons maintenant les plus belles journées d’un été indien tardif, cette année… qu’est-ce que je peux faire de toute cette splendeur? être réceptif d’abord, m’emplir à raz-bord de cette bénédiction. Je lève les yeux au ciel, évitant de défier le soleil du regard, il me crèverait les yeux, Apollon, de sa flèche assassine!

Tout est bleu sattvique, pas un nuage dans tout ce ciel où l’on respire comme une impression de liberté sans limite. L’air est léger, d’une toute petite fraîcheur, il coule naturellement et te dit qu’il est l’ami de tes poumons et sa visite fréquente, rythmée, répétée donne la vie, l’énergie de consumer dans la claire conscience et la joie et la peine et ce soleil qui me cogne sur le caillou comme un guru à ma porte. Il me dit qu’il peut lui aussi déjà brûler et purifier jusqu’aux scories attardées de mon âme, des poumons au sang clair, des poumons au cœur pur et du soleil jusqu’à l’âme la splendeur d’en-haut éclaire, stimule, éveille la splendeur d’en-bas qui se retrouvera comme le Soi, ouverture, image vivante, miroir cosmique, source de vie divine.

brûlent, brûlent les scories de mon âme

chante chante la chanson de la vie

car la Joie est Divine

un petit oiseau me l’a dit!

Dans ma méditation guillerette au soleil, des pensées poussent comme des légumes, beaux, grands, blancs, nourrissant, avec des fleurs de toutes les couleurs, et en cet instant de sérénité, les malheurs du monde ne m’atteignent pas (qu’il se suffise à lui-même, le monde, et je suivrai mon chemin) — Se dit la part en moi du penser égoïste — dans les rivières de vérité, plusieurs ruisseaux coulent en même temps.

Puisque j’en ai ces jours derniers cruellement manqué, je fais le plein de toute cette joie offerte et mon cœur dilaté chante, avec ce petit oiseau que j’ai dit (petit oiseau nommé Yezi).

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