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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

mardi 12 janvier 2010

Li Yu

Il a écrit sur l'art de vivre, l'érotisme, les contradictions du temporel et de la spiritualité, la quête du pouvoir et du statu social étant rigoureusement contradictoire avec le quête de vérité dans l'illumination. Plus que le Molière chinois, il serait un Shakespeare doublé d'un Francis Bacon naturaliste, dramaturge, romancier, poète et philosophe, mais philosophe de la vie, épicurien, dans le bon sens de la vie heureuse, avec une évolution nettement marquée vers la contemplation, praticien et non abstracteur de concepts exsangues. Une telle diversité de talents a-t-elle son équivalent dans l'histoire de la culture occidentale ? Je n'en suis pas sûr. En tout cas, force est de reconnaître que la culture chinoise, cette longue civilisation pas trop souvent interrompue, permet depuis bien longtemps l'éclosion de tels talents, exceptionnels.

J'en veux pour preuve les œuvres "des huit grands maîtres des Tang et des Song", l'expression, reprise par Li Yu, est due à Mao Kun des Ming. Il s'agit pour les Tang, de Han Yu et Lin Zongyuan ; pour les Song, de Quyang Xiu, des trois Su (Su Xun, Su Shi, et Su Che), de Wang Anshi et Zeng Gong. Sous les Qing, on y ajouta Li Ao et Sun Qiao, et l'on eût les Dix Maîtres !

Citation de Li Yu.

"Ce sont les racines qui déterminent la durée de vie de tous les végétaux."

Développement : "Si l'on veut réussir de belles plantations, il faut ne priorité renforces les racines. C'est de vieux paysans et de vieux jardiniers que je tiens la recette pour vivre en bonne santé. Un homme capable de vision à long terme, cherche en tout à être comme la racine d'un arbre, et de la sorte, pluie et rosée ne lui apportent nulle joie, mais gel et neige, nul effroi. Il se tient, fièrement dressé, et quand approche la hache, c'est que le Ciel a fixé son destin, auquel ni cédrel vénérable ni cyprès antique ne peuvent échapper ! Si sa vertu n'est pas vigoureusement plantée et ne vise qu'au provisoire, son corps est une plante grimpante, capable de ne réussir que grâce à d'autres, dressé s'ils sont dressés, jetés à terre s'ils sont jetés à terre. Quand à celui qui vit comme un hibiscus, sans se soucier du lendemain et qui ne sait même pas ce qu'est une racine, allez donc lui parler de leur profondeur, ou de leur épaisseur ! Celui-là est de la catégorie des annuelles... Las! les gens de ce monde doivent-ils avoir la conduite des annuelles, la longévité des arbres, et le progéniture des grimpantes ? C'est une erreur fortuite de la nature, non le traitement normal des hommes et des créatures entre ciel et terre."

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