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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

samedi 9 janvier 2010

Ordinaire

Je ne cherche pas le trouble pourtant. Contemplatif. Je ne vais pas me plaindre de l'ennui de ne pas avoir de grands problèmes. J'ai presque même évité tous les petits.
Mais je dis que je veux écrire, une histoire sérieuse, construite et vivante, en prise sur le réel de mon vécu social, s'adressant directement à la formation sociale québécoise mais aussi avec portée universelle... C'est beaucoup exiger. Et pour commencer je ne retrouve pas le carnet dans lequel j'avais noté le coup d'envoi, une première narration.
Puis tout va de travers, je ne peux rien faire. La vaisselle s'accumule, je me sens faible parce que je maigris et même mes méditations ne portent plus profit... Mais là, je sais, tout peut revenir et plus fort. Il faut aussi savoir se contenter, ne pas toujours tout vouloir : c'est courir au-devant du malheur.
J'ai différentes choses en commun avec certain sages taoïstes, mais alors, vraiment indigent. "Je"... Yezi me dit de m'occuper des autres.
La peur de manquer, c'est déjà un élément essentiel de la définition de l'homme ordinaire. Celui qui a su, intérieurement, et non pas seulement extérieurement, comme le riche, s'émanciper de cette peur de manquer, celui-là peut déjà se poser comme un sage.
Et tout commence avec l'aptitude dorée : celle de savoir se contenter en tout temps et tous lieu tout simplement de ce que l'on a. Et le vrai sage vit sa vie comme un cadeau perpétuellement renouvelé, il en révère le sacré, les formes changeantes de la divinité ; et parce qu'il apprécie les merveilles de l'expérience, il ne craint nullement la mort. Et parce qu'il ne craint pas la mort, il accueille le cadeau de nouveau, comme l'enfant qui s'éveille à la vie.

Pour me remonter le moral, prendre du champ, du recul : Cette Petite fiche technique: Sur le "Yang" et le "Yin"
Qu'est-ce que le "yang", qu'est-ce que le "yin" ? Le "yang" étymologiquement le flanc de la montagne qui est au soleil, "adret" -- c'et le soleil, le masculin, le lumineux, le solide, le plein, l'impair, l'ascendant, le convexe, le chaud, le puissant, le plus, etc. Le "yin" -- versant de la montagne à l'ombre, "ubac" -- c'est la lune, le féminin, l'obscur, le mou, le vide, le pair, le passif, le descendant, le concave, le froid, le faible, le moins, etc. C'est entendu : ces "concepts" sont tout relatifs et interdépendants, puisqu'ils croissent et décroissent à l'inverse l'un de l'autre.

in Introduction, par Michelle Loi, à Lu Xun : La vie et la mort injuste des femmes, Éditions Mercure de France, 1985, p.32-3.

Hum! Intéressant, car ne voila-t-il pas, venu du fond des âges, une pensée déjà intrinsèquement à la fois rationnelle et dialectique... ce qui nous semble bien, depuis le XIXe siècle, pratiquement aussi impossible que la quadrature parfaite du cercle.
Ceci nous induit à reconnaître que de grands penseurs, à des époques que nous considérons, selon notre perspective comme très reculées, ont su laisser leur héritage : une pensée souple vivante, suffisamment puissante pour fonder une civilisation qui doit durer tous les millénaires qu'ils faudra pour parvenir à une quelconque conclusion.

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