Les personnes vertueuses de "sattva guna", des gens actifs de "raja guna", des gens torpides de "Tamo guna", se comportent différemment, car ils sont identifiées à des gunas particuliers, et à leurs effets dans des personnes particulières. C'est l'ego en nous qui pense "je suis un samsârin (un "trans-migrant"), je suis un sannyasin (un renonçant), un saint ou un sage. C'est l'ego qui fait qu.on se loue d'être un Rastradipatin (souverain) ou un jagadguru (guru universel). Tous les yogasâdhana (disciplines yogiques), animadi yogasiddhi (pouvoirs yogiques, réalisations), divyasaksatkâra, indrapatavi, jusqu'au Brahmapadavi, sont les glorieuses réalisations du seul ego. Nous ne pouvons nous libérer de la servitude ou de la domination de l'ego par une vraie discrimination (viveka) spirituelle (séparer l'esprit du mental) sous la direction du Sadguru, en comprenant et déterminant que l'ego n'est pas le Soi véritable, mais que la Conscience Témoin qui illumine directement ou observe l'ego est notre Soi véritable. L'ego est le fils aîné de l'ignorance née de l'identification de Soi avec le corps, les sens et le mental, etc. Dans l'illustration de la corde et du serpent, l'ego est le serpent, illusoire, tandis que le Soi véritable est la corde. L'Atman est pris pour le faux ego, à cause de l'ignorance, tout comme la corde est prise pour un serpent illusoire, dans le gris du soir.
(Thus spoke Bhagavan Nityânanda, cité dans Bernard Dubant Ne-pas-faire. Le Pouvoir du Non-Agir Guy Trédaniel éditeur, 2002, p. 39-40.
La différence entre l'homme du retour et l'homme de la possession est aussi celle qu'il y a entre "grand esprit" et "petit esprit". Le grand esprit n'a ni commencement, ni milieu, ni fin ; il ne possède pas, n'est identique à rien,; libre, il ne vise pas à la "libération". Le petit esprit croit avoir un commencement, un milieu, une fin ; croyant être une entité appelée à durer, il cherche par tous les moyens à se renforcer. Il feint de vise à la "libération", croyant ainsi tromper le grand esprit. Il "crée" des entités, qui sont autant de liens. Feignant de délier, il "lie".
L'un ne fait pas, l'autre fait. Ne-pas-faire, c'est la reconnaissance de L'Esprit ; c'est le signe fait à l'Esprit. C'est l'"attention seconde", l'attention au Nagnal, à l'énergie "sauvage", non domestiquée, à la Voie -- "la recherche de la connaissance est une accumulation quotidienne, la pratique du Tao est une perte quotidienne. Perdre encore et toujours, c'est ainsi qu'on atteint au Non Agir, wu wei. Non Agir, mais rien qui reste à réaliser" (Tao Te Ching).
Ibidem., p. 94
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