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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

samedi 27 août 2011

Adieu Jack

Il nous faut encore penser à l'avenir, et aussi agir, autant que possible, dans le sens, je crois, beaucoup, que tu indiquais, Jack. Vers plus d'égalité et de justice sociale.

Jack n'a eu que récemment du succès dans son engagement politique au niveau fédéral canadien, mais il n'a jamais lâché, convaincu de la valeur de ses choix pour l'avenir. Une grande part des sentiments profonds et si largement partagés dans la population tient à une certaine forme de sentiment de culpabilité de ne pas avoir plus voté pour lui plus tôt. Par soi-disant "réalisme politique", calcul sceptique en fait, manque d'imagination.

Certaines idées demeurent essentielles. On peu choisir de les voir sous l'angle d'un rêve irréalisable, de l'utopie du paradis sur terre et autres imaginations. Il est de bon ton dans certains milieux proches du pouvoir de se moquer de l'attitude du "daydreaming", du rêve éveillé comme une attitude immature et/ou nostalgique de l'enfance.

L'Idée communiste est une telle idée. Elle ressemble à un fantôme mais qui traverse les siècles. Comme la taupe elle se creuse un trou et souterraine, dans ses couloirs cachés, l'on n'entend plus parler d'elle pour longtemps. Mais occasionnellement elle ressurgit avec force parce qu'elle est aussi inévitable que le besoin qui la suscite.

Or aujourd'hui un grand besoin d'égalité et de plus de justice hante notre réalité cruellement despotique, inégalitaire en faveurs des pouvoirs de l'argent, réalité débalancée et qui ne peut se continuer sans passage à travers de grands moments de rupture.

Aujourd'hui on a vu, si l'on veut bien regarder et tâcher de comprendre ce qui arrive sous nos yeux, combien le capitalisme qui se cherche toujours des ennemis, parce qu'il est essentiellement mobilisation totalitaire des forces productives et qu'il cherche des défis, des motivations et prétextes à une telle folie (qu'est aussi cette forme de tendance vers les extrêmes), tend à s'autodétruire quand il ne lui reste plus d'ennemi extérieur identifiable. comme les dinosaures, c'est son trop grand succès qui risque maintenant de lui être fatal.

La concentration de la richesse atteint de telles proportions qu'elle semble créer de l'instabilité dans tout le système mondial. Le plus atteint est le cœur de l'impérialisme occidental car l'hyper-puissance américaine est en chute libre.

La diversité et les multiplicités sont des garde-fous. Il y a la montée de plusieurs centres qui concurrencent la puissance déclinante. L'avenir n'est pas joué, aucun résultat n'est fatal. Mais la débâcle américaine est une tendance lourde maintenant et longtemps préparée, par un sens injustifié de l'"exceptionnalisme", par la jouissance aveugle et excessive d'une situation extrêmement privilégiée. Cette tendance lourde l'est à tel point qu'elle sera extrêmement difficile à renverser et cela prendra pas mal de temps. Certainement plus qu'une décennie.

Le monde qui émergera au milieu du siècle sera par bien des côtés très différent de celui dans lequel nous vivons encore maintenant. Mais il y a des époques de changement si profonds que c'est le manque d'imagination, sous prétexte de "réalisme" qui se révèle la plus grande tare. Je suis intimement convaincu que nous en sommes rendus à une telle période cruciale, charnière, de profonde transition.

Transition entre deux modes de production ? Hum... difficile à dire. Mais une chose est certaine, je crois. Nous ne pouvons plus nous payer le luxe ruineux de laisser dicter le destin de nos sociétés par la domination exclusive d'intérêts économiques extrêmement irrationnels.

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