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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

vendredi 5 août 2011

ridicule canicule

(19.07.2011) La panne de courant m'a surpris en plein... action, mettons... Désâmé, je ne savais plus quoi faire de mon corps. Apparemment incapable de me retrouver en relation avec un être humain. Moi qui aurait pourtant bien besoin de sexer! Cette panne est illustrative. L'imprévu me laisse complètement désorganisé. J'ai lu hier... je n'ai pas trop bien dormi. J'ai pu étudier un peu mais après avoir mangé j'avais besoin de me reposer. Puis j'ai décidé de voir du sexe sur internet mais après une heure, tout a foiré. Toute l'électricité de l'appartement a manqué d'un coup. Puis j'ai vu que c'était une panne de secteur. Deux camions de pompiers sont venus. Une si belle journée... pas encore toute manquée mais je suis dans de mauvaises dispositions. Prendre le vélo, sortir! aller voir à la boutique qui garde mon vélo #1 depuis presque deux semaines déjà. Hum, hum! Et pas de nouvelles depuis samedi soir de la semaine précédente. avant de démarrer la "navigation privée" j'ai vu que Ruby avait laissé un petit message pour moi sur le site ChineseLoveLink. Même pas une phrase complète, en anglais grossier pour dire qu'elle s'était acheté un écran pour écrire à main et qu'elle allait m'écrire bientôt. Ne se doute-t-elle pas que cela compliquera de beaucoup la traduction, si elle écrit en caractères chinois. Ne sait-elle pas que son anglais très approximatif sera encore plus imbuvable lorsque écrit à la main? Je ne sais pas trop ce qu'elle pense. Son retard à répondre à mon dernier message m'avait fait croire que le lien, d'espoir, était rompu. Si la panne se prolonge j'aurai le temps d'écrire tout un chapitre. Je continue aussi ce texte, ce test d'un nouveau modèle de crayon, par cher, qui écrit bien et très fin mais je veux aussi me rendre compte de sa durabilité. Pour 1,50$ les dix crayons, stylos au gel, je crois bien, s'étend bien plus uniformément que l'encre, on ne va tout de même pas dire que c'est cher. Trouvé au Dollarama près du site du tournoi la semaine prochaine. J'avais commencé ce test hier en recopiant des passages du livre de Günther Anders, L’Obsolescence de l'homme, qui transmet une philosophie dont j'ai tout de suite senti la justesse. Il aurait très largement influencé Sartre, sur ses concepts centraux, dès 1930. Il conclut plus tard cependant à la détresse de l'homme et à l'impuissance écrasée, malheureusement, de la notion de liberté en ce terrible vingtième siècle, pour en faire un monde. La saisie d'un monde, corrélatif d'une présence, échappe désormais à l'homme... qui peut aller se rhabiller sur toutes les scènes imaginaires, ontologiquement ineptes maintenant. Le travailleur, le consommateur, s'acharnent, mais plus qu'aliénés, sur la touche, ils sont privés de monde, de la possibilité même de faire sens. L'engagement, n'importe lequel, devient une farce jouée dans un théâtre d'ombres. Dans les représentations sportives le spectateur assiste à des simulacres d'actes glorieux. Je viens de copier une fiche: "détresse", op. cit, p. 52.

Mais rapidement je m'aperçois qu'il y a quand même quelque chose de désespéré, pas seulement exagéré mais aussi perdu et à côté, décalé dans le tableau qu'il nous dépeint et sinon dans son diagnostic. La bière n'avait pas bon goût hier et encore moins le vin. J'avais pris un petit comprimé de colchicine dans l'avant-midi au même moment et en plus de mes médicaments habituels. Quotidiens. tous les jours. Aténolol, allopurinol et petite aspirine (acide acétylsalicylique) . J'ai remarqué que la colchicine donnait un goût inintéressant à l'alcool sous toutes ses formes, gâchant le plaisir. et le relent dure : je ne peux même pas dire que le plaisir est rétabli cet après-midi. La bière que je viens de terminer, une Beck's, pourtant, que j'aime bien habituellement, ne m'a pas vraiment plu. Mais là, que faire? Je suis accidentellement dans une situation où il me faut, en quelque sorte, sinon "tuer le temps", du moins la frustration qui accroît le poids, intolérable par moments, de son passage. Bon, voilà maintenant que par la radio dans la chambre je viens de constater que le courant est rétabli. Il est 14h43, la panne aura duré près de une heure et quarante-cinq minutes.

Le soleil se perd déjà dans la brume et va se coucher. J'ai manqué cette journée parfaite par un simple déséquilibre sexuel. Le manque de contrôle n'a été que renforcé par l'accident de la panne de courant. J'étais déjà à "l’œuvre du diable" lorsqu'elle est survenue. Au moins je me dis que c'est la dernière incartade avant le tournoi. Je recommence déjà à empiler de l'énergie.


RIDICULE CANICULE

Ils me font rire avec leur canicule. Canadienne? À Montréal!!?? La plus chaude journée de l'année. Attention aux morts! par insolation ou quoi?! Actuellement (9h20, 21.07.2011) le ciel est couvert. Les crevards devront trouver d'autres excuses. (-- en fait, je ne m'en fais pas, je suis certain que l'on s'en chargera pour eux... -- ) Quand je pense aux pays qui croulent sous un soleil de plomb qui leur file 40 degrés à l'ombre la majeure partie de l'année. Non, il n'y a pas à pavoiser, le canada est vraiment un pays nordique. 34 degrés annoncés pour aujourd'hui à Montréal. À cela il faudrait ajouter un "facteur humidex"... Non, mais, sans rire! En fait d'humidex nous avons toute l'eau désirée et encore bien plus. Non, la véritable épreuve c'est d'avoir à traverser le désert, sans! ...

Cela montre à quel point nous sommes peu habitués à la chaleur, comme à n'importe quel inconfort. Et quand je dis "nous", quelques Inuits, oui et quelques québécois de souche. Mais bien des immigrants doivent se bidonner quand ils voient ces alertes dans les médias qui viennent des pays chauds! Nous ne réalisons pas à quel point il fait bon vivre au Canada --ou alors, nous voulons le cacher..., et par dessus tout, nous sommes chanceux d’habiter au Québec. Montréal est une des plus belles grandes villes du monde, au tout premier rang dans les villes agréables à vivre (sauf pour les nids-de-poule sous les roues des automobiles et vélos! nous n'avons pas à nous plaindre.) Nous n'avons à nous plaindre, occasionnellement, que de la piètre qualité de l'air. Le smog, trop souvent s'installe. Il arrive, quelquefois, que l'air soit véritablement pénible à respirer. Là il y a lieu de s'alarmer. Mais là, que faire?... problèmes globaux, effets locaux. Fatale combinaison. quand faudra-t-il payer son oxygène, se promener avec des masques purificateurs d'air ou carrément en scaphandres... "autonomes"... Alors, on comprendra qu'il est temps d'émigrer vers d'autres planètes.

Non, cette ridicule alerte à la canicule illustre ce besoin de se plaindre, quitte à exagérer s'il le faut pour avoir sa ration de malheur. On aurait mauvaise conscience à admettre que nous sommes trop bien. On se sentirait capables, devant les souffrances du monde, bien plus réelles mais à l'écran et surexposées... cela nous fout des complexes! On devient paranoïaques d'imaginer que tout le monde nous envie. Une petite dose de malheur, petite goutte distillée, artificiellement au besoin, rétablit l'équilibre, et nous rend apte à tolérer tous les malheurs du monde !

Bon, par ailleurs il est vrai que nous sommes incommodés par la chaleur, et qu'un fort de gré d'humidité accompagnant cette chaleur nous devient vite désagréable. Mais cela se produit si rarement, ne dure pas longtemps. C'est idiot de se plaindre de l'été. Nous aurons tout un long hiver pour le regretter.

En résumé, la chaleur est accablante parce que nous n'y sommes pas habitués et parce qu'elle est accompagnée (effet d'étuve) d'humidité et de smog. La chaleur en elle-même, par temps sec et clair, par exemple, serait un moindre problème : nous nous y habituerions.

(4 août 2011) Myriade de pensées, pluie déposée de lectures abondantes, nuages, sur des sujets divers, comme la faillite de l'économie américaine, qui tente d'entraîner le monde entier dans sa chute, l'idée communiste, Nietzsche, l'obsolescence de l'homme, phénoménologie d'un monde hanté par la possession médiatique ; mais je cherche le croisement de ces trajectoires, gouttes ou flèches... ici, vers 12h24, intrusion du facteur local : l'alarme se déclenche... je mets un certain temps à m'habiller et trouver mes bouchons de mousse-plastique pour les oreilles. Maintenant même las stridence du bruit est supportable. cela commence à être un problème et nous devons trouver le défaut du système ou tout connement qui s'amuse ainsi à emmerder tout le monde dans l'immeuble. c'est la fable de l'appel au loup. Quand il y aura un vrai problème plus personne n'y croira.

De pensée, ChineseDancer n'est pas dépourvue mais elle joue surtout un rôle dans un réseau. Je me suis mis presque complètement à l'écart des réseaux... mais je déborde de pensées. c'est-à-dire que mon réseau n'est pas surtout contemporain. Il consiste surtout en une longue chaîne de transmission à travers le temps.

J'aurais dû me servir de ces bouchons pour mieux dormir lors du tournoi d'échecs. Question à poser à Boutin, sus son site à propos de la défaite par défaut. J'ai été victime de son injustice mais c'est la moindre. Je me suis surtout fait tort à moi-même.

Les pompiers sont là mais c'est de la frime. deux camions cette fois-ci et juste pour arrêter l'alarme à 12h39. Demain mon anniversaire de naissance, 57e, Hiroshima est partout.

Benson a amené hier le résultat de son travail sur le rapport d'impôts de Viviane. LA voie de Morin est intermédiaire entre la désespérance de Günther Andres et la renaissance perpétuelle de l'idée communiste. Mon désir, mon esprit et mon cœur vont à l'extrême-gauche. seule ma paresse est à droite, alors que mon manque de courage, détermination est petit-bourgeois, vacillement qui veut se faire croire, avec Morin, dialectique. Pensée toujours immature, de journaliste en fait, hétéroclite, éclectique.

quand l'urgence échoit de la menace, il n'y a plus de troisième voie, plus d'atermoiements. Il faut alors résister ou se rendre à l’ignominie, esclave! Il faut vaincre ou mourir !

Serait assez terrifiant d'être sourd, Puis apaisant finalement. Je me demande si j'entendrais toujours mes acouphènes qui maintenant (que je n'ai pas encore retiré mes bouchons) dominent mon paysage sonore. Les poètes revitalisent le dicible.

Si je répondais maintenant ou demain, solennellement, à cette question du moine bouddhiste (version plus rationelle des 3 souhaits au génie de la lampe), de choisir trois souhaits à réaliser en trois ans, je mettrais, je crois 1) devenir écrivain reconnu, 2) maître aux échecs et 3) amoureux d'une merveilleuse compagne. Je crains que si je mettais 3 en premier lieu, j'affaiblirais mes chance pour l'ensemble.

Mais il fait encore beau, il faudrait bouger.

(envers de la feuille) Irrésolution. Je ne crois pas en la voie de Morin, 2) j'ai des doutes sur l'idée communiste et 3) Nietzsche est mort et enterré, pas de quoi partir une religion. Il ne me reste que la phénoménologie, un peu de temps et espoirs en souffle de vie.

Me rapproche de Anders (Stern) la honte d'être humain. et je ne suis pas loin de suivre son chemin jusqu'au bout, lui qui écrivait : "Même si elle n'a jamais lieu, la possibilité de notre destruction définitive constitue la destruction définitive de nos possibilités." L'erreur, poétique, tient peut-être à l'usage mécanique d'une formule dialectique. Mais je persiste à croire que que cela fasse toute une différence que l'on échappe durablement à l'autodestruction. Je sais qu'il ne faut pas être naïf mais je crois que cette attitude parfaitement désespérée est outrée, au fond complaisante et paresseuse. Il y a probablement un désir, histrionique, de trouver le style parfait, l'attitude, d'incarner le cas de figure qui correspond aux pires traits de l'époque, pris comme essentiels, de se poser en champion dans la compétition des mauvaise nouvelles, en développant un humour grinçant au-delà même de Kafka. C'était sa marque de commerce et il était obsédé par la gloire, même posthume, un peu comme certains antiques prophètes Juifs, sans doute, Jérémie...

Mais je veux toujours croire que l'humain, une part en lui lutte vaillamment, pour trouver une voie, pour progressivement desserrer les liens du pièges qu'il s'est lui-même forgé et tissé. Je ne dis pas que nous y arriverons, je connais la profondeur abyssale, la suffocante atmosphère du problème. Je dis que nous pourrons toujours tenter le coup, l'échec n'est pas fatal. L'avenir n'est pas consommé. Pas complètement, même si et lorsque largement hypothéqué.

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