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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

jeudi 11 juin 2009

Petite note sur Nietzsche et l'esprit de la musique

Nietzsche est quelqu'un qui a pris au sérieux l'esprit de la musique, surtout l'héroïsme qu'il "contient" ; mais contient, justement, dans des limites audibles... Le penseur héroïque a voulu libérer cette démesure, ce titanesque dans l'esprit de la musique et il affrontait ces forces, dans son combat avec la vie, qui était, bien sûr, combat pour la vie dans sa conception agonique, mais tout cela à ses risques et périls.

La maladie, l'infection syphilitique, était pour lui une "occasion". Infléchissant son destin et je crois en pleine connaissance de cause : pour défier le cosmos en quelque sorte, il l'a saisie cette occasion. Le Leverkuhn du roman de Mann illustre ce saut, extrêmement courageux dans l'inconnu. Il fallait sortir par un coup de force de l'atmosphère lilliputienne du XIXe siècle.

Il ne faut pas se cacher qu'il y a une part d'hystérie, là-dedans, similaire à celle que l'on retrouve dans le personnage d'un Hitler mais qui était, lui, dénué de l'affect de grandeur, en se faisant le véhicule et réceptacle du désir de vengeance de tout un peuple, incarnation, donc, de la haine presque à l'état pur.

L'hystérie de Nietzsche est angélique, elle le porte vers les hauteurs ; celle de Hitler démoniaque. Il ne faut pas oublier, dans les deux cas, le caractère de passage obligé. Retombées du traité injuste concluant la première horreur mondiale dans un cas, percée hors du philistinisme dans l'autre.

Nietzsche n'est pas un modèle de tout repos et c'est une litote de le dire. Sartre remet le dépassement à l'intérieur de l'homme en une approche certes moins poétique, plus technique ou scientifique, si l'on croit qu'il peut y avoir une telle chose qu'une science de l'homme, de l'humain et que son cœur doit être animé par une décision, un projet philosophique.

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