Enfin, j'ai bien dormi. Prendre de la distance. Liberté dans l'emploi du temps. Chance inouïe d'avoir évité les esclavages. Peut-être même je pourrais revenir un peu en arrière sur ce blog et réécrire, compléter l'envol manqué du printemps. Le printemps n'est pas fini. En fait, il commence à peine à faire chaud, ici, au fond de cette bouche ouverte sur l'Atlantique, dans la gorge nordique de l'Amérique. Première journée mais presque d'été. 29* celsius annoncé comme max. aujourd'hui.
J'ai fait ce qu'il fallait. J'ai profité de la coupure d'électricité annoncée pour tout fermer, même éteindre les bougies, et me coucher dans l'obscurité. La coupure fut très brève, à peine dix minutes je crois bien, mais j'ai continué à reposer écoutant la radio très bas. J'ai remarqué que cette très légère tension de l'attention est très facilement trompée et que c'est presque une recette infaillible pour s'endormir. Réveils souvent. Rendormissements faciles.
Alors je me lève dans la lumière du soleil et une nouvelle semaine commence, qui pourrait être resplendissante. J'écoute la poésie de Miron sur cd. Notre Gaston, notre poète national, mais encore inaccomplie, la nation ! Le contentement du repos, le remplissement du sommeil permet de sortir de l'hystérie, fuir un moment cette frénésie où le café bien vite me ramène. "Nous serons devenus des bêtes féroces de l'espoir!"
Nous n'en avons pas eu beaucoup! en tout cas d'aussi "grand". Grand? Oui, une grandeur dans le simple, c'est-à-dire qui atteint la force, la puissance étonnante du simple. Et pas de recette : c'est dans l'épousement de l'expérience et la sensation à peine questionnée de cette existence que s'éprouve la force de l'appartenance, une sorte de propulsion du destin. Il n'y a pas de recette et c'est ainsi que ce poète atteint sa grandeur. Grandeur alors qui lui est propre, sienne, son exacte grandeur, faite en grande partie d'abandon. Laissée comme une marque sur la carte, une borne indiquant la route.
Le poème exècre le volontarisme, le poète meurt de toute posture outrée. Il fuit les acteurs qui le poursuivent et veulent, doivent se coller à sa gloire. Car c'est lui qui forge la gloire, et le feu de ses soufflets, des instruments rougis la transmet. Il crée la lumière dans laquelle nous voulons voir.
Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !
Voyelles
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !Rimbaud, Arthur
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !Rimbaud, Arthur
lundi 27 avril 2009
jeudi 23 avril 2009
insomnie
les yeux fermés longtemps mais une tension monte blanche dans la tête des pensées hasardeuses obsédantes fragmentaires lentes obsessions puis morceaux heurtés j'ouvre les yeux dans la pénombre ils restent longtemps ouverts et c'est gris il faut que je me relève pour écrire il est quatre heures passées que faire? planifier? demain? il y a beaucoup à faire je le sais mais chacune de ces choses en elles-mêmes ne font pas grande différence dans ma vie alors j'ai tendance à en faire moins attendre reporter sinon le moins possible et réfléchir sur la non-agir grotesque préjugé occidental que de penser qu'il y a toujours quelque chose à faire et que d'agir c'est toujours mieux agitation d'extraverti hystérique wu wei la puissance simple du non-agir taoïste par exemple moi tout de suite je ressens trop de tension pour simplement demeurer là couché dans un respir insatisfait élimination honteuse du canadien contre boston "humiliation historique" ai-je écrit en talkback sur rds sous les colonnes de "une élimination amère" tension accumulée par le jeu poker texas hold'em sur internet la tension est dorée chauffe dans la tête et chaleur sèche dans les reins qu'est-ce que je vais faire de tout ce temps qui me reste alors que j'ai basculé de l'autre côté du pays de l'amour alors que je me replie dans cette forteresse de solitude et de pauvreté alors que même mon temps celui des plaisirs n'est plus riche quelquefois que vais-je faire des lents demains ? mon dieu que vais-je faire de tous des lents demains ? il y aura des jours de soleil et des sorties à bicyclette mais trop souvent je fuis le soleil et les jours il y aura quelques moments de joie le bricolage autour des repas et toutes ces tâches que je repousse qui me rattrapent la vaisselle le lavage presque rien lavé depuis octobre j'ai beaucoup de vieux vêtements ils font encore l'affaire mais maintenant presque tout est sale je ne me soucie pas des odeurs puisque je ne vois personne plutôt j'aime bien vivre dans mes odeurs mais en reclus? puisque des soirs de hockey se libèrent j'aurai peut-être un peu plus de temps pour ménager des sorties tenter un retour dans le monde des autres multimonde merci insomnie merci cerveau prêtés je sais que vous n'êtes pas à moi mais j'en ai l'usage il y a des espaces mais il n'y a pas de places assurées dans le monde des autres et moi en plus j'entends d'avance le grondement montant des catastrophes approchantes moutons noirs des nuages immenses troupeaux de bisons fantômes sur nos plaines dévastées l'amérique est foutue je vous l'avais bien dit... coincé en bordure sur la touche j'attends les prémices de la chute les ruées du délire le tremblement des fous la nef dans la tempête
samedi 18 avril 2009
comédie du sexe
Le sexe(malheureusement) est dénaturé. (La racine est pourrie! d'où nous provenons. Mais le flux continue de la vie : où allons-nous?) Quand la pulsion ressentie trouve un "objet" de substitution tout préparé, mis en boîte, scellé sous le cliché, présenté pour un "soulagement rapide et efficace", comme le dit la publicité pour Aspirine, il ne s'agit plus que de provoquer un petit spasme et l'affaire se réduit à la triste émission d'une chiche giclée de fluide séminal.
Toute cette comédie du sexe devient franchement ridicule dès qu'elle n'est pas aimantée par la troublante magie du désir. Il s'agit là d'envoûtements... qu'il faut avoir connus et, en quelque sorte, personnellement, avant de se croire ou sentir en mesure d'en parler. Mais le tact suggère que la discrétion est le plus souvent de mise en cette matière. Tous ces bavardages où l'on ne parle que de "ça"! Le sexe sans amour est une calamité.
Tout cela est pitoyable et le scandale est à son comble lorsque la danse ne résulte pas d'une progression de l'excitation à la lente reptation, trouble croissant à son rythme dans les méandres de la séduction... Nous vivons dans l'ambiance, car elle est universelle!, de la prostitution de la chair... chère humaine. Découpée des désirs, découpés en morceaux... les corps sanglants acoquinés.
À qui trouver parler dans la splendeur de la neige qui se retire, dans la nuit qui persiste, à qui trouver dire, soupirer ces questions suspendues ? J'ai été tenu loin de la source, trop longtemps...
Toute cette comédie du sexe devient franchement ridicule dès qu'elle n'est pas aimantée par la troublante magie du désir. Il s'agit là d'envoûtements... qu'il faut avoir connus et, en quelque sorte, personnellement, avant de se croire ou sentir en mesure d'en parler. Mais le tact suggère que la discrétion est le plus souvent de mise en cette matière. Tous ces bavardages où l'on ne parle que de "ça"! Le sexe sans amour est une calamité.
Tout cela est pitoyable et le scandale est à son comble lorsque la danse ne résulte pas d'une progression de l'excitation à la lente reptation, trouble croissant à son rythme dans les méandres de la séduction... Nous vivons dans l'ambiance, car elle est universelle!, de la prostitution de la chair... chère humaine. Découpée des désirs, découpés en morceaux... les corps sanglants acoquinés.
À qui trouver parler dans la splendeur de la neige qui se retire, dans la nuit qui persiste, à qui trouver dire, soupirer ces questions suspendues ? J'ai été tenu loin de la source, trop longtemps...
vendredi 17 avril 2009
explosion
Laisse dire ce qui va :
un jet de lumière s'empare de ma demeure
(d'où provient-il sinon)
issu de la lampe du projecteur ?
illuminant malgré de temps de détresse
bien trop tôt sonnera l'heure
il ne faut nommer hors propos la déesse
bientôt viendra son heure
impossible d'éluder ses dons
ni la flamme de sa sagesse
Comme lorsque j'écris j'ai l'impression quelquefois de jouer sur le clavier de l'âme je crois que Dieu, le grand Artiste, joue, lui, sur le clavier de l'ADN. Quand la vie est semée sur une planète, l'aventure commence dont la programmation est déjà largement avancée, encryptée d'une certaine manière dans les tendances aggrégatives mêmes de la matière fondamentale : de longues étapes sont nécessaires et de prédations apparemment insensées pendant des milliers de millénaires mais, finalement advient ce qui se dégage de la simple prédation, physique, nutritionnelle et pour tout dire sanguinaire, pour en arriver au décollage du jeu un peu plus subtil des plaisirs et tourments de l'esprit.
Notre science (des causes) efficiente(s), c'est-à-dire se concentrant sur les enchaînements antécédents des causes matérielles, ne laisse pas deviner l'ombre programmatrice qui semble-t-il préside à ce jeu, l'appelle du fonds des éons et abîmes glaciaux des espaces cosmiques. Les espèces dépositaires du grand jeu de la vie, reprennent tour à tour ou simultanément le flambeau de ce jeu pétillant, feu éclairant de l'esprit qui combat férocement pour l'extension du domaine de la lutte, son domaine illuminé par la conscience, indispensable autoréflexion, qui révèle à plus grande distance les enjeux d'une persistante expansion.
Volonté de puissance en son essence, puisqu'il lui faut manger, la vie, surmonter en quelque sorte la froide dévoration du néant.
un jet de lumière s'empare de ma demeure
(d'où provient-il sinon)
issu de la lampe du projecteur ?
illuminant malgré de temps de détresse
bien trop tôt sonnera l'heure
il ne faut nommer hors propos la déesse
bientôt viendra son heure
impossible d'éluder ses dons
ni la flamme de sa sagesse
Comme lorsque j'écris j'ai l'impression quelquefois de jouer sur le clavier de l'âme je crois que Dieu, le grand Artiste, joue, lui, sur le clavier de l'ADN. Quand la vie est semée sur une planète, l'aventure commence dont la programmation est déjà largement avancée, encryptée d'une certaine manière dans les tendances aggrégatives mêmes de la matière fondamentale : de longues étapes sont nécessaires et de prédations apparemment insensées pendant des milliers de millénaires mais, finalement advient ce qui se dégage de la simple prédation, physique, nutritionnelle et pour tout dire sanguinaire, pour en arriver au décollage du jeu un peu plus subtil des plaisirs et tourments de l'esprit.
Notre science (des causes) efficiente(s), c'est-à-dire se concentrant sur les enchaînements antécédents des causes matérielles, ne laisse pas deviner l'ombre programmatrice qui semble-t-il préside à ce jeu, l'appelle du fonds des éons et abîmes glaciaux des espaces cosmiques. Les espèces dépositaires du grand jeu de la vie, reprennent tour à tour ou simultanément le flambeau de ce jeu pétillant, feu éclairant de l'esprit qui combat férocement pour l'extension du domaine de la lutte, son domaine illuminé par la conscience, indispensable autoréflexion, qui révèle à plus grande distance les enjeux d'une persistante expansion.
Volonté de puissance en son essence, puisqu'il lui faut manger, la vie, surmonter en quelque sorte la froide dévoration du néant.
lundi 23 mars 2009
joie ?
pendant que craquent les vieux cadres de la société vermoulue à travers les souffrances atroces de l'enfantement au mépris des catastrophes annoncées pourtant un monde nouveau vagissant et rutilant achève de naître
il étendra ses membres et profitant de la crise des anciennes manières essaiera ses forces pour sauver le monde et construire un futur viable
il faudra briser les idoles grimaçantes et assoiffées du sang des sacrifices humains
mais pas encore dans la danse assis sur le bord du précipice je m'interroge je sais que c'est le printemps mais je ne sens pas encore la joie
il étendra ses membres et profitant de la crise des anciennes manières essaiera ses forces pour sauver le monde et construire un futur viable
il faudra briser les idoles grimaçantes et assoiffées du sang des sacrifices humains
mais pas encore dans la danse assis sur le bord du précipice je m'interroge je sais que c'est le printemps mais je ne sens pas encore la joie
lundi 16 mars 2009
dépression
physique économique psychologique historique ou les quatre ?
petit moment de passage à vide les impossibilités s'empilent les barrages tiennent-ils sur le flot mouvant de l'actualité? difficile de suivre quand je dérape Obama peine à justifier son impuissance à empêcher l'abus qui continue des primes et bonus de 165 millions de dollars aux dirigeants par exemple responsables pourtant de la déconfiture de AIG il s'agit de ceux-là mêmes qui ont parrainné les paris exagérément risqués par les traders de produits dérivés qui ont occasionnés de telles dettes et c'est ce qui a contraint l'état au couteux sauvetage que l'on sait vont-ils finir par la tuer cette poule aux œufs d'or? je dois décider si je vais mettre plein de textes déjà écrits en ligne ici y a-t-il des lecteurs? ou plutôt errants vous arrêtez-vous quelquefois ici pour voir...
sorti en après-midi rendez-vous chez le dentiste il faisait un soleil radieux qui commence à s'occuper sérieusement de la fonte des neiges quand je reviens du centre d'achat sur sallaberry j'aime bien passer par la petite avenue laure conan encaissée entre les rues james morrice et pasteur elle est la première rue au nord de dudemaine laure conan quel pseudonyme savoureux bien senti et bien trouvé par cette écrivaine avant-gardiste dans le XIXe siècle québécois laure une lorette est une jeune femme élégante et de mœurs facile du début du XIXe ainsi nommée d'après le quartier parisien notre-dame-de-lorette son vrai nom félicité angers angéline de montbrun est le premier roman psychologique 1884 de la littérature dite canadienne-française je veux en savoir plus sur elle mais je n'ai pas encore lu ce roman l'air était frais mais j'étais à plat le pensomètre à zéro reste que le printemps s'en vient et qu'il faudra se décider à habiter toute cette lumière
mais on dirait qu'en soirée cela pourrait s'arranger finalement président Obama montre du dépit devant l'obligation de respecter les contrats signés avant les mesures de sauvetage il prend acte de la colère exprimée indignation de l'opinion publique mais le procureur général cherche une manière d'inculper les abuseurs il y aurait fraude des subpoenas sont émis il y aura enquête plus serrée elle a vécu à la malbaie village de 4000 habitants sa tristesse l'enferme dans la religion et la littérature un amour de jeunesse qui aura mal tourné il se dérobe prétextant un vague vœux de chasteté qu'il fallait attendre de voir levé par l'église pierre-alexis tremblay politicien ambitieux qui en mariera une autre en 1870 mary ellen connoly sur une photo elle ressemble à tant de femmes disciplinées rigides au visage sévère qui n'auront connu de l'amour que ses tourments se changeant en douleur sourde et résignation dans la fausse permanence d'une vie statique
le malheur est la chose du monde la plus largement partagée l'amour réussi semble plus rare et même les fortunes s'envolent en fumées mais pendant que les coeurs se lamentent les glaciers continuent de fondre les larmes sont vaines marie-louise-félicité angers dans angéline de montbrun : on cesse de s'aimer si personne ne nous aime et dante qu'elle cite : Amor ch'a nullo amato amor perdona moi aussi j'ai rêvé adolescent de devenir astronaute mais la vie passe et je suis toujours dans la lune
bonjour tristesse !
petit moment de passage à vide les impossibilités s'empilent les barrages tiennent-ils sur le flot mouvant de l'actualité? difficile de suivre quand je dérape Obama peine à justifier son impuissance à empêcher l'abus qui continue des primes et bonus de 165 millions de dollars aux dirigeants par exemple responsables pourtant de la déconfiture de AIG il s'agit de ceux-là mêmes qui ont parrainné les paris exagérément risqués par les traders de produits dérivés qui ont occasionnés de telles dettes et c'est ce qui a contraint l'état au couteux sauvetage que l'on sait vont-ils finir par la tuer cette poule aux œufs d'or? je dois décider si je vais mettre plein de textes déjà écrits en ligne ici y a-t-il des lecteurs? ou plutôt errants vous arrêtez-vous quelquefois ici pour voir...
sorti en après-midi rendez-vous chez le dentiste il faisait un soleil radieux qui commence à s'occuper sérieusement de la fonte des neiges quand je reviens du centre d'achat sur sallaberry j'aime bien passer par la petite avenue laure conan encaissée entre les rues james morrice et pasteur elle est la première rue au nord de dudemaine laure conan quel pseudonyme savoureux bien senti et bien trouvé par cette écrivaine avant-gardiste dans le XIXe siècle québécois laure une lorette est une jeune femme élégante et de mœurs facile du début du XIXe ainsi nommée d'après le quartier parisien notre-dame-de-lorette son vrai nom félicité angers angéline de montbrun est le premier roman psychologique 1884 de la littérature dite canadienne-française je veux en savoir plus sur elle mais je n'ai pas encore lu ce roman l'air était frais mais j'étais à plat le pensomètre à zéro reste que le printemps s'en vient et qu'il faudra se décider à habiter toute cette lumière
mais on dirait qu'en soirée cela pourrait s'arranger finalement président Obama montre du dépit devant l'obligation de respecter les contrats signés avant les mesures de sauvetage il prend acte de la colère exprimée indignation de l'opinion publique mais le procureur général cherche une manière d'inculper les abuseurs il y aurait fraude des subpoenas sont émis il y aura enquête plus serrée elle a vécu à la malbaie village de 4000 habitants sa tristesse l'enferme dans la religion et la littérature un amour de jeunesse qui aura mal tourné il se dérobe prétextant un vague vœux de chasteté qu'il fallait attendre de voir levé par l'église pierre-alexis tremblay politicien ambitieux qui en mariera une autre en 1870 mary ellen connoly sur une photo elle ressemble à tant de femmes disciplinées rigides au visage sévère qui n'auront connu de l'amour que ses tourments se changeant en douleur sourde et résignation dans la fausse permanence d'une vie statique
le malheur est la chose du monde la plus largement partagée l'amour réussi semble plus rare et même les fortunes s'envolent en fumées mais pendant que les coeurs se lamentent les glaciers continuent de fondre les larmes sont vaines marie-louise-félicité angers dans angéline de montbrun : on cesse de s'aimer si personne ne nous aime et dante qu'elle cite : Amor ch'a nullo amato amor perdona moi aussi j'ai rêvé adolescent de devenir astronaute mais la vie passe et je suis toujours dans la lune
bonjour tristesse !
dimanche 15 mars 2009
personne
J'écris pour ne plus personne. Je ne veux pas dire que je n'écris plus, quoique cela soit vrai par moments. Je ne veux pas dire "je n'écris plus pour personne"... quoique cela soit tout à fait vrai... d'un certain point de vue. En fait, j'écris pour personne. Et c'est le plus simple. À la fois et le plus vrai. Et faux ! À la fois...
Tout le monde est personne et personne n'est tout le monde, pourtant le penseur recherche cette sorte d'attribut dit-on de dieu, l'ubiquité. Il ne s'agit pourtant pas tant d'être, en corps et en présence partout, mais plutôt, en intellect, comme , de voir et de se situer, de manière à voir ou comprendre partout.
Nous avons besoin de penseurs mais on ne veut plus le savoir. Personne, c'est tout le monde, depuis Ulysse qui adopte cet alias pour échapper à la colère de Zeus, père, entre autres monstres, de Polyphème. Le jeu de mot en grec est beaucoup plus éclairant, subtil, car il joue sur une homophonie avec "Odysseus". L'Odyssée et le voyage vers nulle-part.
Personne ne veut être un héros, personne ne veut être un penseur... C'est surtout que personne ne veut faire l'effort de se hisser dans ces positions stratégiques qui décident du sens d'une époque et que c'est par la peur des situations subites, des sensations subies que les décisions se prennent
Donc, j'écris pour personne. Peut-être sont-ils nombreux : ils se reconnaîtrons ! Puis-je espérer ? Je m'en fous. Déconnecté de la vie et à la fois si plein de vie, je ne veux plus rien savoir de toutes ces incertitudes. Y a-t-il une vraie personne dans salle ? Je ne veux même plus le savoir. Je crois que c'est à peu près impossible. Il n'y a plus de personnes, il n'y a plus de vraies personnes.
Pourquoi ? Parce que le monde est foutu, l'histoire nulle et non avenue. Tout cela va se résoudre en un vaste effondrement. Nous sommes au-dessous de tout et surtout de toute vérité.
Privation d'ispéïté ? Nullement. C'est pourquoi personne ne veut être personne, mais tout le monde sait, même l'esclave au fond de son cachot humide, privé de tout sauf de conscience, qu'il est une personne. En proie à l'atroce supplice, au-delà de la simple injustice.
La personne humaine est un modèle pour les anges. Déchus ?
Tout le monde est personne et personne n'est tout le monde, pourtant le penseur recherche cette sorte d'attribut dit-on de dieu, l'ubiquité. Il ne s'agit pourtant pas tant d'être, en corps et en présence partout, mais plutôt, en intellect, comme , de voir et de se situer, de manière à voir ou comprendre partout.
Nous avons besoin de penseurs mais on ne veut plus le savoir. Personne, c'est tout le monde, depuis Ulysse qui adopte cet alias pour échapper à la colère de Zeus, père, entre autres monstres, de Polyphème. Le jeu de mot en grec est beaucoup plus éclairant, subtil, car il joue sur une homophonie avec "Odysseus". L'Odyssée et le voyage vers nulle-part.
Personne ne veut être un héros, personne ne veut être un penseur... C'est surtout que personne ne veut faire l'effort de se hisser dans ces positions stratégiques qui décident du sens d'une époque et que c'est par la peur des situations subites, des sensations subies que les décisions se prennent
Donc, j'écris pour personne. Peut-être sont-ils nombreux : ils se reconnaîtrons ! Puis-je espérer ? Je m'en fous. Déconnecté de la vie et à la fois si plein de vie, je ne veux plus rien savoir de toutes ces incertitudes. Y a-t-il une vraie personne dans salle ? Je ne veux même plus le savoir. Je crois que c'est à peu près impossible. Il n'y a plus de personnes, il n'y a plus de vraies personnes.
Pourquoi ? Parce que le monde est foutu, l'histoire nulle et non avenue. Tout cela va se résoudre en un vaste effondrement. Nous sommes au-dessous de tout et surtout de toute vérité.
Privation d'ispéïté ? Nullement. C'est pourquoi personne ne veut être personne, mais tout le monde sait, même l'esclave au fond de son cachot humide, privé de tout sauf de conscience, qu'il est une personne. En proie à l'atroce supplice, au-delà de la simple injustice.
La personne humaine est un modèle pour les anges. Déchus ?
samedi 14 mars 2009
Philosopher à l'ère des catastrophes
Cela n'est pas évident. Dans les époques de calme apparent la préoccupation philosophique, le souci des "grandes questions" passe facilement pour une sorte de maladie mentale et déjà Aristote avait ses théories sur la mélancolie des hommes de génie. Mais c'est une création de la tradition philosophique occidentale que de considérer que l'histoire humaine est une et de bout en bout.
Et vous, n'avez-vous pas l'impression qu'il serait intéressant de savoir à quel bout nous en sommes ? Dans l'époque où nous sommes, celle des catastrophes approchantes et qui plus est, pour ce que nous en savons, catastrophes qui sont de notre propre fait, dans l'étalement massif de notre style de civilisation.
Ni au début, peut-être pas à la fin mais... au beau milieu d'une crise qui est plus qu'une simple crise de croissance, plus qu'une crise du concept même de la croissance : les économistes clairvoyants, comme les écologistes nous disent que la croisssance, telle du moins que nous la connaissons, n'est absolument pas soutenable.
Il n'est vraiment pas exagéré de dire que cette crise, que je croyais jadis être celle de l'adolescence de l'humanité est, plus exactement une crise existentielle où c'est la question de la poursuite dans l'existant qui est posée, soit le mode panique de la question souvent trop "pausée" de l'être. Le thème du tragique, ici, de l'existence humaine dans cette histoire sur cette planète, pas la seule et de loin!, est celui introduit par le génie sensitif que fut William Shakespeare. Mais la traduction qu'on nous propose est édulcorée, elle-même faite à partir du passage original en anglais où la ponctuation est défectueuse, ce qui détruit la radicalité du sens de la question qui est posée. Nous croyons qu'il faille lire :
"Être ou ne pas... mais être!, oui, voilà ce dont il s'agit !" C'est le moment crucial de la décision d'être, largement volontariste, qui voit la naissance du sujet moderne qui selon nous traduit plus nettement le problème posé par l'énoncé anglais à la ponctuation correcte : "To be or not... To be! That is the question".
Il y a plus de trente ans que je me tue, littéralement, à dire que la question qui se pose à cette époque où j'ai eu la chance de naître est une question existentielle de la décision d'être mais pour toute l'humanité, quitte à m'engager dans une vie personnelle malheureuse. (Avec obsession sexuelle mais malheureusement incapacité à communiquer mon désir). Voilà pour la confession personnelle.
Mais aujourd'hui, où nous nous trouvons au-dessous de toute vérité, tant que cette question n'aura pas été nettement posée et en partie résolue, il est tout à fait légitime de dire : je vis ici et maintenant et puisque dans trente ans il est devenu inévitable que s'installe l'enfer sur terre, où ne survivra pas même 10% de la surpopulation actuelle (parce qu'il faut nourrir tout ce monde, alors qu'il n'y aura même plus assez d'eau à boire!) mon plaisir, aussi trash soit-il est la règle absolue de ma conduite.
Cette position de nihilisme subjectif, sous-variante d'un nihilisme actif, est aujourd'hui beaucoup plus répandue que l'on ne pense. Les discours officiels et les institutions perdurantes (c'est leur fonction) excluent l'expression de cette véritable stimmung de l'époque mais ne peuvent rien contre sa dominance. Mes sympathies en passant pour ceux qui trouvent encore la ressource de faire des enfants et de s'en occuper.
Philosopher aujourd'hui, oui mais, pourquoi : pour guider l'action ou pour justifier la destruction ? La seule chose qui m'est certaine c'est que l'on ne s'en tirera pas sans l'une et l'autre.
À bientôt, chers dinosaures.
Et vous, n'avez-vous pas l'impression qu'il serait intéressant de savoir à quel bout nous en sommes ? Dans l'époque où nous sommes, celle des catastrophes approchantes et qui plus est, pour ce que nous en savons, catastrophes qui sont de notre propre fait, dans l'étalement massif de notre style de civilisation.
Ni au début, peut-être pas à la fin mais... au beau milieu d'une crise qui est plus qu'une simple crise de croissance, plus qu'une crise du concept même de la croissance : les économistes clairvoyants, comme les écologistes nous disent que la croisssance, telle du moins que nous la connaissons, n'est absolument pas soutenable.
Il n'est vraiment pas exagéré de dire que cette crise, que je croyais jadis être celle de l'adolescence de l'humanité est, plus exactement une crise existentielle où c'est la question de la poursuite dans l'existant qui est posée, soit le mode panique de la question souvent trop "pausée" de l'être. Le thème du tragique, ici, de l'existence humaine dans cette histoire sur cette planète, pas la seule et de loin!, est celui introduit par le génie sensitif que fut William Shakespeare. Mais la traduction qu'on nous propose est édulcorée, elle-même faite à partir du passage original en anglais où la ponctuation est défectueuse, ce qui détruit la radicalité du sens de la question qui est posée. Nous croyons qu'il faille lire :
"Être ou ne pas... mais être!, oui, voilà ce dont il s'agit !" C'est le moment crucial de la décision d'être, largement volontariste, qui voit la naissance du sujet moderne qui selon nous traduit plus nettement le problème posé par l'énoncé anglais à la ponctuation correcte : "To be or not... To be! That is the question".
Il y a plus de trente ans que je me tue, littéralement, à dire que la question qui se pose à cette époque où j'ai eu la chance de naître est une question existentielle de la décision d'être mais pour toute l'humanité, quitte à m'engager dans une vie personnelle malheureuse. (Avec obsession sexuelle mais malheureusement incapacité à communiquer mon désir). Voilà pour la confession personnelle.
Mais aujourd'hui, où nous nous trouvons au-dessous de toute vérité, tant que cette question n'aura pas été nettement posée et en partie résolue, il est tout à fait légitime de dire : je vis ici et maintenant et puisque dans trente ans il est devenu inévitable que s'installe l'enfer sur terre, où ne survivra pas même 10% de la surpopulation actuelle (parce qu'il faut nourrir tout ce monde, alors qu'il n'y aura même plus assez d'eau à boire!) mon plaisir, aussi trash soit-il est la règle absolue de ma conduite.
Cette position de nihilisme subjectif, sous-variante d'un nihilisme actif, est aujourd'hui beaucoup plus répandue que l'on ne pense. Les discours officiels et les institutions perdurantes (c'est leur fonction) excluent l'expression de cette véritable stimmung de l'époque mais ne peuvent rien contre sa dominance. Mes sympathies en passant pour ceux qui trouvent encore la ressource de faire des enfants et de s'en occuper.
Philosopher aujourd'hui, oui mais, pourquoi : pour guider l'action ou pour justifier la destruction ? La seule chose qui m'est certaine c'est que l'on ne s'en tirera pas sans l'une et l'autre.
À bientôt, chers dinosaures.
mercredi 21 mai 2008
Dis - positions
Il faudrait travailler à se changer -- c'est-à-dire la programmation de la machine dite humaine -- et nous y sommes, les temps sont commencés. Plusieurs y travaillent depuis déjà des lustres. À quelques-uns de ces mutants seront confiées les clefs de la révolution nouvelle.
Mais qui pourra survivre aux catastrophes approchantes ?
Comment pourrons-nous encore prétendre simplement écrire ?
Le texte le corps la lettre sont liés.
Torture gravée sur la peau, en dedans le cancer.
L'électromagnétisme nous tient lieu de pensée. Triste époque.
Mais qui pourra survivre aux catastrophes approchantes ?
Comment pourrons-nous encore prétendre simplement écrire ?
Le texte le corps la lettre sont liés.
Torture gravée sur la peau, en dedans le cancer.
L'électromagnétisme nous tient lieu de pensée. Triste époque.
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