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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

mercredi 3 juin 2009

Les Places, ma place sur Terre : environnement proche et "Millenium... le film" !

J'ai un peu négligé cette publication... c'est que j'en ai d'autres qui ont récemment requis une sorte de priorité. Mais je sais que je puis revenir à celui-ci ad libitum. C'est une expression latine et c'est pourquoi je la mets, à propos, en caractères italiques. Mais l'humeur est encore confuse, ces jours-ci : je n'ai toujours pas digéré cet autre printemps (poé)problé(matique)... Il me colle à la peau sous forme d'irrésolution.

J'attends je ne sais quoi mais il y a quand même des impulsions qui proviennent du dehors. L'on a ces jours-ci détruit les immeubles autour de celui que j'habite. Le champ de vision s'est éclairci mais quand je me penche à ma fenêtre je vois l'amoncèlement des gravats.

J'aime bien aussi avoir vue plus directe sur l'autoroute des Laurentides, la 15 qui passe maintenant plus clairement juste sous ma grande fenêtre du salon, on dirait. Excitation, appel du mouvement. Rappel et encore plus clair de l'impermanence de toutes choses, mais aussi appel des prochaines perspectives, quand j'habiterai dans la tour, un des futurs immeubles qui seront construits et où j'aurai ma place, le champ de vision sera tourné vers le nord ou le sud (les deux dans le cas d'un logement traversant !), l'est ou l'ouest ?

C'est à voir mais prochainement : le temps passe vite ! Jean-Marc a commencé à contribuer à mon blog "Prégnances immanentes" mais déjà son commentaire me suggère de modifier le nom... Oh! à peine! Une seule lettre et qui pourrait satisfaire son exigence de rigueur : cela deviendrait "Prégnances imminentes", en accord, si j'ai bien compris, avec l'ontologie heideggerienne. Voilà un autre facteur accélérant et de taille !

Puis je suis allé voir hier, mardi, jour des spéciaux (à 5$ le film dans la chaîne Guzzo) Millénium, le film, version française du film suédois. J'en suis ressorti enchanté, et avec le goût de me faire encore plus plaisir. Si bien que je suis arrêté, en vélo, à la succursale dépôt de la SAQ -Dépôt, au Marché Central où j'étais déjà. J'en suis revenu vers 19 heures, avant le match #3 de la finale Pittsburgh - Détroit, avec un contenant plastique de 1,75 litres de whisky écossais, soit scotch... et dont j'ai quelque peu abusé par la suite.

La soirée s'est écoulée comme au ralenti mais je me réveille poisseux et ne réussis à refaire véritablement surface qu'en après-midi. Je me sens maintenant fébrile de l'effet du café mais j'ai correctement inauguré ma collaboration, sur mon blog ci-dessus nommé avec l'ami Jean-Marc, qui fait sentir, cependant la pression de son exigence.

Ce que je retiens de l'extase dans laquelle m'a plongé, tout à fait ravi, la jouissance de ce film, gros de toute cette intense lecture encore assez récente (les trois gros tomes en huit jours, lors de la seconde semaine de janvier) c'est que le meilleur enseignement est celui d'une enquête minutieuse et technique mais guidée par une compréhension emphatique, voire amoureuse du "sujet" qui est l'objet de l'enquête. Harriet assassinée est en fait disparue, à fui à l'autre bout du monde après avoir tenté d'avertir le patriarche de la folie assassine du frère (père de Harriet) et du fils.

Blomqvist se passionne pour l'enquête et avec l'aide de Lisbeth, il parvient à retrouver la "victime" ! Salander, de son côté l'aide à retrouver une série des victimes parce qu'elle se met à leur place, ayant eu à souffrir et voyant sa mère souffrir d'un père psychopathe (qui se révélera, dans la suite de la trilogie un agent double soviétique ayant fait défection et retourné sa veste pour collaborer avec les services suédois, trop contents de leur "prise" pour lui refuser aucun de ses moindres caprices, mêmes quand ceux-ci, criminels, impliquaient la torture et le meurtre. À commencer la la relation sado-masochiste de la mère de Lisbeth.

Celle-ci tranche par son attitude rigoureuse ou rigide : elle n'a pas la moindre pitié ni compassion pour les bourreaux. Elle laisse "cramer" Martin, le fils et sérial killer démasqué dans sa voiture accidentée, dans le ravin. Elle est l'héroïne attachante parce qu'elle personnifie le courage nécessaire de celles qui refusent le rôle de victimes : elle rend coup pour coup et se fait même à l'occasion l'ange exécutoire d'une sorte de justice. Les deux autres tomes de la trilogie seront portés à l'écran sous forme de série télévisée et je prédis bien sûr un énorme succès. Lisbeth dit, elle aussi, que nous sommes responsables de ce que nous choisissons d'être. C'est pourquoi elle n'excuse pas les assassins sadiques. Et elle, tue pour se défendre, lorsque contrainte.

La série marquant le tome II sera pleine de rebondissements, coup de théâtre, elle meurt, pour renaître en quelque sorte mais à grand-peine. Pénible internement, son procès et le dénouement seront passionnant à suivre. Blomqvist est le héros traditionnel, le chevalier blanc, un peu débonnaire. Il collaborera efficacement et la gloire retombera sur lui. Elle est l'ange terrible de la vengeance, inflexible comme d'un courroux surnaturel. L'exposition de son cas mettra à nu les rouages les moins glorieux de l'État suédois, dans ses aspects du pouvoir clandestins des polices secrètes qui agissent comme si elles se situaient au-dessus des lois.

Le destin si particulier de Lisbeth est la rencontre du drame le plus personnel, intime, avec la mise en question, lourde, cérémonieuse, des grands ensembles : la froide monstruosité des mécanismes de l'État, soi-disant providence. Les monstres foisonnes et le salut exige beaucoup de travail. Voilà ce que je retiens de ce film, mais nourri de la lecture (anticipant sur le suite) des livres !

J'ai à savoir que l'esthétique "trash" ne constitue pas un alibi à toutes épreuves. Et puis des sollicitations instantes font que je devrai, dès demain je crois, ou prochainement, tenter une sortie. J'ai reçu deux appels déjà du réseau des bibliothèques de la ville de Montréal et j'ai appelé aujourd'hui, puisque je ne pouvais accéder à mon compte via internet (oubli du mot de passe) et j'ai pu vérifier que c'est la fameuse Lettre sur l'humanisme, de Heidegger, qui est porté manquante. Je l'avais déposée à la grande bibliothèque mais pas en même temps que l'autre livre emprunté à l'île Bizard, le Chomsky récent : L'Ivresse du pouvoir (2008). Celui-ci est décrit comme en transit, sur le site internet du réseau des bibliothèques montréalaises accessible au public.

Mais le livre essentiel semble introuvable : j'ai cherché, je ne l'ai pas avec moi et je me souviens l'avoir déposé en vitesse juste avant d'aller voir le film Star Treck vendredi soir au Cinéma du Quartier Latin. Me voilà donc bien embêté. Il va falloir que je vérifie avec la grande bibliothèque pour retracer l'erreur et si on ne le retrouve pas je devrai payer pour le remplacement du document. Cela peut aller presque aussi cher que la bouteille de scotch...

Quelques emmerdements en perspective, donc, mais cela demeure pour la bonne cause de l'exact maniement des livres. Je suis un vil lecteur mais tout espoir n'est pas perdu. Je ne suis plus seul dans l'univers et même mon monde, quelque part, communique !

Côté micro-climat et avant les soirs d'été il fait déjà trop chaud chez moi. C'est que le brassement des poussières du chantier de démolition me prévient d'ouvrir les fenêtres le jour. J'arrive à rafraîchir le soir et c'est encore une chance ! Je souffre plus régulièrement de la chaleur que de quoique ce soit d'autre, à part peut-être de nostalgie ou autre forme de privation d'amour. Sentiment diffus de manque qui selon certains nous fait vivre ! Je dirais plutôt qui nous provoque à l'alerte de cette blessure ouverte qu'est, aujourd'hui surtout, dans l'époque, la conscience.

Alors que le soir tombe, que la lumière naturelle se retire, l'obscurité grandit de partout et je dois consentir à tourner le commutateur pour faire jaillir un peu de lumière, artificielle. Car je vis souvent de nuit cette sorte d'existence comme larvaire ou quelque peur parasitaire. Je me suis dit que je ne voulais plus écrire pour me déprimer encore plus. Mais cela n'exclut pas les gestes nécessaires dictés par un reste de lucidité.

Occident, lieu du couchant, en allemand, tombée de la nuit... mais quelle heure est-il, à l'horloge du monde ? Et quelle heure encore à l'horloge cosmique ?

Nous ne connaissons pas, peut-être jamais mais pas encore l'heure galactique qu'on nous montre dans Star Treck. I hope to live long et wish you to prosper.

Salut en "V", puis salut tout court.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

citoyen, par exemple : le citoyen comme acteur de l'aménagement du territoire aux niveaux communal (POS), régional, national et européen (respect de l'environnement, grands projets d'aménagement :autoroute, TGV, aéroport)