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Littérature pour conjurer le trouble, le vertige de cette explosion ! oui !! virtuellement infinie d'images, (nous sommes tous des crapules) pour retrouver un fil conducteur (Ariane!--Au secours !!) dans ce labyrinthe de nos défaites. Que la fête à venir ne soit pas pour oublier le mal mais pour illustrer nos victoires ! ... P.S. : Je vous aime !

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Rimbaud, Arthur

mercredi 17 mars 2010

La Chine m'inquiète --Jean-Luc Domenach, Éd. Perrin, coll. Asies

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Les nouveaux fondements du régime

La sortie du totalitarisme - Une recette chinoise : l'autoritarisme relâché - Naissance d'une opinion publique ? - Au pays des micro-climats - Les serfs sont devenus des individus ! - Une nouvelle lutte des classes ? - La classe plouto-bureaucratique - L'énigme centrale de la Chine post-maoïste

La sortie du totalitarisme

Contrairement à des stéréotypes bien établis, le régime politique chinois s'est à la fois renouvelé et consolidé : il y paraît peu probable que de graves difficultés y trouvent naissance. Le fait essentiel est la sortie, non pas du communisme, mais du communisme totalitaire : le pays demeure certes dirigé de façon dictatoriale par un Parti communiste, mais cette dictature ne se donne pas autant de pouvoir sur les homes et sur les choses qu'autrefois le régime maoïste.
La manière dont Deng a sauvé le régime que les délires maoïstes avait plongé dans la désordre et l'inefficacité est aujourd'hui connue. Une fois revenu au pouvoir en décembre 1978, il a immédiatement promis de concentrer ses effort sur une croissance concrète, et pris de premières mesures en faveur des revenus. Pour consolider la confiance que son prestige lui valait, il a d'emblée supprimé les aspects les moins supportable du totalitarisme maoïste et libéré de nombreux prisonniers politiques. Puis, dans les années 1980, tout en réaffirmant le monopole politique du PCC, il a institutionnalisé le régime, décentralisé l'économie, démantelé les communes populaires et autorisé l'émergence d'un secteur on étatique. Cette transition graduelle a paru menacée par les événements tragiques de Tian'an-men en 1989. Mais, au lieu de se laisser emprisonner politiquement par la répression sanglante qu'il avait ordonné, Deng a su en profiter pour accélérer les réformes économiques et l'ouverture sur le monde sans que quiconque dans le PCC puisse craindre que les "ennemis de classe" en tirent profit.
Deng accordait la priorité au développement économique dans le but de sauver le régime communiste et de l'inscrire dans la durée. Mais, pour remettre au travail la population, il fallait mettre fin à son étouffement. Le passage du totalitarisme à ce que l'universitaire américain Minxin Pei appelle une "autocratie développementale" a donc entraîné une transition de la terreur de masse à une répression de plus en plus sélective et à un contrôle plus souple.(1) Après trois décennies, les résultats sont considérables.
Les prisons et les camps de travail n'abritent aujourd'hui qu'une faible minorité de prisonniers politiques -probablement quelques milliers : autant de trop, certes, mais cela ne place plus la Chine parmi les leaders mondiaux de la répression. Le goulag chinois n'a pas été démantelé et la situation varie suivant les lieux entre le très mauvais, le mauvais et le presque correct, mais l'arbitraire recule et l'espace d'application de la législation officielle s'élargit.
(...)
Le changement fondamental est que le Parti communiste a abandonné toute ambition de transformation globale. Les campagnes de masse se sont espacées et affaiblies, le quadrillage de la population s'est relâché et la surveillance de la vie privée a été abolie en milieu urbain. C'est ainsi que le premier octobre 2003 a été supprimé à Pékin (après la plupart des autres villes), dans l'indifférence de presque toute la presse étrangère, un ressort essentiel du totalitarisme : l'obligation pour les candidats au mariage de présenter un certificat de bonne conduite dressé par leur unité, qui assurait aux comités du Parti un pouvoir sur la vie privée -- de fait, les mutations de l'habitat et de l'organisation économique en réduisaient de plus en plus l'application. Peu après, tous les citadins ont reçu le droit à un passeport sans certificat préalable de la police ou de l'employeur. Ces deux mesures ont symbolisé la sortie définitive du système totalitaire.
Mais cette évolution positive n'a pas empêché une augmentation massive des violations des droits sociaux qui est due à l'importance nouvelle de l'économie et donc de l'argent pour les cadres communistes.
La situation difficile des femmes chinoises est en effet largement due au fait qu'elles sont l'objet de commerces de toutes sortes. Cette situation est très mal connue à l'étranger car elle est peu apparente et souvent niée en Chine, y compris par les intéressées. Pourtant, ce pays est à la fois l'un des rares où les femmes se suicident en plus grand nombre que les hommes, où la proportion de femmes parmi les responsables de toute catégorie est la plus faible et où les ouvrières subissent la domination la plus brutale(2). Cette situation est entretenue à la fois par les habitudes prises avant le communisme, par les "novations" de l'ère maoïste (qui n'a libéré la femme que comme travailleuse) et par la "marchandisation" récente du sexe féminin. Mais il est certain que les autorités publiques, surtout dans les villages, portent une très lourde responsabilité en la matière.
En outre, c'est en tant que travailleur que le citoyen chinois est aujourd'hui le plus mal traité. Malgré la campagne de presse organisée durant l'été 2007 par les autorités et la publication des peines qui ont été infligées aux entreprises, rares sont celles qui respectaient alors la législation officielle. Quatre entreprises sur cinq ne signaient pas de contrats de travail avec leurs employés avant qu'une loi ne fût adoptée, applicable en janvier 2008 -- mais les entreprises s'emploient d'ores et déjà à la tourner : du moins sont-elles désormais dénoncées par la presse. L'irrespect de la législation contribue à expliquer le nombre incroyable des accidents du travail -- 127 000 décès en 2005 -- et le mécontentement ouvrier qui règne dans plusieurs secteurs industriels, en particulier celui des mines : en de nombreux endroits, particulièrement au Shanxi, les fonctionnaires locaux investissent à titre privé dans des mines de charbon illégales où les accidents sont fréquents et meurtriers. Cependant, les employés osent rarement s'organiser car ils sont surveillés par des nervis au service des patrons. Les entreprises s'arrogent en effet souvent des pouvoirs de police (...). Les travailleurs migrants sont soumis à des traitements autoritaires, voire à des formes d'esclavage, ainsi que l'ont montré plusieurs scandales en 2007. Dans tous ces cas, les entreprises bénéficient de la complicité des autorités locales.

Une recette chinoise : l'autoritarisme relâché

De la période maoïste, il reste certes quelques traits inimitables. Ainsi kes dirigeants logent-ils dans le même parc impérial qu'avaient occupé Mao Zedong et ses compagnons en 1949, à deux pas de la Cité interdite. Seuls de rares visiteurs y sont admis et les plus hauts responsables n'accordent jamais d'interviews. Et pourtant, le régime a réduit ses objectifs politiques -- il promet que la Chine restera plus de cinquante ans dans la "phase primaire du socialisme". Le principe de nationalisation du sol a perdu de sa substance en ville, où l'on est en principe propriétaire pour soixante-dix ans. De plus, les autorités ont décollectivisé toute la production agricole et dénationalisé, pour plus de la moitié de leur production, les autres branches d'activité -- en conservant bien sûr la domination des secteurs essentiels et la maîtrise indirecte de l'ensemble de l'économie...
Le contrôle politique sur le corps social n'a pas disparu, mais il s'est relâché. Sont encore réprimés les activités d'opposition, son les opinions individuelles, lesquelles circulent librement dans l'espace familiale et, avec quelques précautions, dans le cercle des amis et des collègues. Il en va autrement de la publication des opinions non conformes. Le contrôle du cinéma, de l'édition et de l'information est constant et sophistiqué, quoique beaucoup moins étroit que par le passé. Chaque projet de film doit être soumis à l'avance aux autorités ; seuls vingt films étrangers par an reçoivent une autorisation de diffusion, mais la censure est moins dure dans l'ensemble. L'édition, elle, est beaucoup plus diverse et ouverte à la littérature étrangère, En 2005, plus de deux cent mille nouveaux titres ont été publiés, soit une progression globale de 6,8% - et de 20% dans les sciences humaines et sociales. De plus en plus de livres contribuent à la mémoire de la Chine ancienne et à celle des héros fondateurs du régime mais aussi au souvenir des souffrances récentes, et en particulier des tragédies familiales(3).
De même, le régime maintient un contrôle de l'information solide et le concentre sur un certain nombre de secteurs stratégiques : les titres de première page, les éditoriaux et les journaux télévisés -- tous les mêmes ! Ce contrôle est si puissant et si omniprésent qu'il ne nécessite généralement pas de mesures répressives. Les emprisonnements de journalistes que dénoncent les organisations de défense des droits de l'homme -- et qui touchent une trentaine des cinq cent cinquante mille journalistes chinois -- sont en général des règlements de comptes commandités par des mafias locales. De fait, la presse critique de plus en plus souvent les erreurs des autorités provinciales : ainsi a-t-on vu à l'automne 2006 celles du Fujian laisser éclater leur colère contre l'agence Chine Nouvelle pour ses reportages jugés négatifs sur la façon dont elles avaient dirigé la lutte contre de graves inondations.
En outre, le contrôle de la presse fonctionne dans chaque organe à travers des circuits hiérarchiques qui laissent leur place aux rivalités de personnes, aux désaccords professionnels et aux nuances éditoriales. Si donc l'information est en général biaisée, c'est de façon inégale. Elle laisse percer des fragments de vérité qui permettent aux lecteurs ou aux auditeurs de se former un jugement (...).
Il arrive même de plus en plus souvent que le pouvoir central trouve avantage à la révélation de certains scandales locaux. Ainsi, en janvier 200, c'est un quotidien du Sichuan qui a révélé le scandale du sang contaminé au Henan et, dans l'été 2007, des journalistes ont "sorti" une affaire d'esclavage industriel. Mais la liberté ainsi concédée est réduite et transitoire. (...)
Les nouveaux moyens d'information sont bien plus difficiles à contrôler. Récemment, à Davos, le PDG de China Mobile révélait ingénument qu'il fournit aux autorités toutes les informations qu'elles demandent sur ses clients. On sait par ailleurs que la propagande officielle peut dans beaucoup d'endroits être automatiquement diffusée sur les téléphones portables. Mais il paraît tout de même difficile de surveiller les SMS et les conversations des six cent millions d'usagers, et l'expérience prouve que de nombreuses protestations populaires sont organisées grâce aux téléphones portables(4).
Il en est de même pour internet, dont les usagers sont environ quatre cent millions. Sans doute les autorités se sont-elles dotées, a l'intérieur du bureau d'information du Conseil des affaires de l'Etat, de remarquables équipes techniques qui ont été capables en octobre 2007, durant quelques heures, de bloquer les moteurs de recherche américains de Google, Yahoo et Live pour réexpédier automatiquement les internautes sur le site du moteur chinois Baidu. Mais les manœuvres de ces derniers sont adroites et sans cesse renouvelées. Les campagnes de répression n'en sont que plus brutales : fermetures de cybercafés, destruction de certains sites ou d'adresse électroniques, descentes de police... Les protestation internationales contre les tentatives récurrentes du pouvoir chinois d'affirmer son contrôle et d'intimider les sites étrangers ne doivent pas cacher, cependant, que la Toile chinoise est devenue une extraordinaire fenêtre sur le monde en même temps qu'une vraie plate-forme d'opinion.
Sur cette scène mouvant et multiple se préparent sans doute les grandes mutations de l'avenir. D'après une enquête récente, 53% des internautes chinois estiment s'y exprimer plus librement que dans la vie réelle et 50% reconnaissent que l'usage d'internet a modifié leur personnalité(5). Les autorités le savent et s'inquiètent des mutations souterraines de l'état d'esprit populaire. C'est sans doute à ce phénomène que Hu Jintao faisait allusion quand il s'est plaint dans son rapport au XVIIe congrès du PCC en octobre 2007 que "nos succès... ne répondent pas toujours aux attentes du peuple... les gens sont aujourd'hui plus indépendants, plus sélectifs et plus changeants.".
Comme ailleurs, donc, internet est en Chine un espace d'information et de socialisation, mais aussi de circulation des opinion. Des mobilisations spontanées s'y produisent, soit sur les inquiétudes sociales du moment (par exemple le coût des logements dans l'été 2007), soit très souvent sur des thèmes nationalistes (...). Le courrier électronique permet aussi la constitution de listes d'interlocuteurs qui sont autant d'amorces d'associations : j'en témoigne, pour avoir été membre de plusieurs d'entre elles, dont les animateurs sont surveillés, certes, mais n'ont jusqu'à présent pas été sérieusement inquiétés. Les blogs se multiplient et la plupart de leurs auteurs parviennent à rester anonymes. Au total, ce sont des masses d'informations qui circulent par ces canaux. Face à ces phénomènes massifs, l'arrestation d'une cinquantaine de cyberdissidents est un fait scandaleux mais secondaire.


__________
1. Cf. Mixin Pei, China's Trapped Transition, the Limits of Developmental Autocracy
2. Cf. Pun Ngai, Made in China : Women Factory Workers in a Global Workplace, Hong Kong, Durham et Londres, Hong Kong University Press et Duke University Press, 2005.
3. Elles sont admirablement restituées dans la revue Lao Zhaopian ("Vieilles photos"), que l'on trouve dans toutes les bonnes librairies chinoises.
4. AFP, Pékin 27 janvier 2008.
5. Aujourd'hui la Chine, 27 novembre 2007.

mardi 16 mars 2010

La création comme autothérapie

...l'art de vivre, qui est aussi l'art de créer, ne fait qu'un avec l'acte d'éprouver, de questionner, d'être étonné, de voir et d'apprendre sans cesse au fil des instants. C'est dans cette dimension invisible, inévaluable, laissée pour compte par tout pont de vue nécessairement extérieur -- dimension que l'on ne peut décrire que bien imparfaitement puisqu'on ne peut le faire qu'à partir d'une distance et qu'en l'extériorisant -- que se trouve la vraie vie ou la vraie réalité. Par l'acte de créer, nous cherchons à nous donner une grande santé, une fois dit que celle-ci n'est jamais acquise, mais qu'il faut sans cesse la reconquérir. Je parle de l'acte de créer et non de l'œuvre en tant qu'elle est l'aboutissement de cet acte. Certes, c'est l'œuvre qui est remarquée, mais ce qui fait du bien, c'est l'acte même de créer. C'est pourquoi il nous faut créer encore. De même qu'on ne peut pas dire "J'ai vécu" -- la vie ne se conjuguant vraiment qu'au présent. L'acte de vivre et de créer est un défi toujours nouveau. Il ne faut donc pas nous fier aux apparences. L'œuvre donne souvent l'apparence de la force. Mais la source de la création est la fragilité. L'acte de créer est souvent une façon de faire face à des événements ou a des épreuves qui nous dépassent. C'est parce que nous nous sentons perdus, que nous ignorons, que nous nous trouvons dans une impasse, que nous ne pouvons résoudre telle énigme vitale, que nous sommes aux prises avec des forces plus grandes que nous -- que nous n'avons pas le choix et devons enfourcher la ligne de création. Nous créons pour être plus vivants, car tant d'éléments de la situation dans laquelle nous nous trouvons ont pour effet de réduire ou d'étouffer la vie. Certains de ces éléments sont incontournables et tiennent à notre finitude. Nous sommes sur ce plan limités de mille façons, aux prises avec mille contraintes. L'acte de créer permet de produire un espace de liberté au sein de ces limites et de ces contraintes. D'autres éléments appartiennent au contexte historique et culturel dans lequel nous nous trouvons. Créer est une manière de résister, de faire entendre notre voix au milieu des consensus préfabriqués. D'autres éléments encore tiennent à nous-mêmes, aux limites que nous nous imposons. Créer consiste alors à nous mettre nous-mêmes au pied du mur, à nous dépasser. L'acte de créer n'aboutit a aucune fin, à aucune conclusion, à aucune vérité qui pourrait être formulée. Il fait lui aussi partie du mystère de la vie ou de la réalité. Il n'occupe aucune position de survol, mais appartient de plain-pied à l'immense processus de création de la nature dont l'être humain n'est qu'un fragment minuscule. L'acte de créer n'est qu'une manifestation de la vie, l'une des plus intenses sans doute, car se trouvant au plus près du mystère de la réalité même.

Sagesses chinoises II

La culture chinoise demain ?

Après les guerre de l'Opium, des générations de défenseurs chinois de la culture chinoise ont lutté pour résister aux vagues déferlantes de l'influence culturelle occidentale. Résistance que fortifiait la légitimité patriotique ru refus de céder à la force par laquelle l'Occident prétendait dicter ses vues, la diplomatie de la canonnière à l'appui. Du jour où, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, colonialisme et semi-colonialisme ont été liquidés, tant dans leur forme native que dans leur succédané japonais, c'est de son propre mouvement que la Chine s'est lancée à corps perdu dans l'occidentalisation, mais en optant alors pour ce qui, aux yeux des révolutionnaires chinois, apparaissait comme l'aboutissement le plus avancé de la culture occidentale : le communisme soviétique.

Refusant net de verser dans l'anticommunisme, les partisans les plus fervents du renouveau du confucianisme cessèrent du cop de s'opposer à l'antitraditionalisme : Xiong Shili (1884-1968), Liang Shuming (1893-1988), Feng Yulan (1895-1990) crurent voir dans les communes populaires une renaissance du communautarisme traditionnel. Mao Zedong ne prétendait-il pas adapter le marxisme à ce que la tradition chinoise comportant de meilleur ? Si quelque équivoque a peut-être été temporairement entretenue, par exemple par les références classiques dont Mao émaillait ses discours et par son goût de la calligraphie, la Révolution culturelle a brutalement déchiré le voile d'ambiguïtés qui pouvait cacher ce que le maoïsme recélait de radicalement réfractaire à toute culture, en détruisant tout ce qu'il était possible de détruire du patrimoine culturel chinois.

Une sous-culture internationale

Aujourd'hui, tandis que cette destruction paraît irrémédiable et que, d'autre part, le reste de formalisme marxiste-léniniste maintenu en façade par la régime a partout perdu toute crédibilité, plus rien ne fait obstacle à l'idéologie capitaliste dont on assiste à l'inexorable montée en Chine comme sur le reste de la planète.

Mais il ne faudrait pas confondre la culture occidentale avec l'idéologie capitaliste. Celle-ci n'est guère que l'écume de la civilisation industrielle -- écume malheureusement acide qui corrode toute culture authentique, à commencer par celle même de l'Occident. Ce qui est menacé, ce n'est pas simplement la culture chinoise, ce sont toutes les cultures du monde, y compris la culture occidentale, partout dénaturées en une unique sous-culture pétrie d'une même bouillie télévisuelle, relevée se star-system et sucrée de publicité euphorisante, que sécrète un idéologie du productivisme effréné, de la surconsommation et de la mercantilisation de tous les rapports humains.

Il est vrai qu'il y a toujours eu partout des sous-cultures. Sous-littératures, sous-peintures, sous-musiques... Ce qui distingue cependant le phénomène actuel, c'est que, fabriquée industriellement, notamment par les multinationales de médias, il n'y a plus qu'une seule sous-culture, uniforme sur toute la planète, d'une épaisseur de plus en plus étouffante. Qu'il suffise d'évoquer l'invasion de la Chine, patrie d'une des plus grandes traditions de l'art des jardins, par la pseudo-architecture paysagiste à finalité purement commerciale des parcs d'attractions qui se répandent sur toute la planète. Dans la province de Canton, entre autres à Shenzhen, près de Hong Kong, un Splendid China Park réunit une mini-Grande Muraille et des répliques en miniature de toues les types de villages de la Chine, han et non-han, cependant que, non loin de là, le Window of the World Park, qui reçoit de six mille â dix mille visiteurs par jour, présente à ceux-ci la tour Eiffel, les Pyramides, le mont Fuji et les chutes du Niagara.

Ce qui menace les cultures dans la richesse de leur diversité n'est assurément pas le rayonnement des grandes œuvres étrangères, qui stimulent au contraire l'originalité créatrice par-dessus les barrières culturelles et linguistiques. N'est-ce pas chez Gogol et Maupassant que le plus grand et le plus chinois des écrivains de la Chie d'après le mouvement du 4-Mai, Lu Xun, a trouvé l'inspiration de ses nouvelles inimitables ? Et dans l'autre sens, d'où vient le souffle du Soulier de satin ou du théâtre de Brecht, sinon du théâtre chinois ?

La véritable menace est celle de la pollution, de plus en plus épaisse sur toute la planète, des ersatz commerciaux de la culture qui étouffent l'authenticité.

Vers un renouveau culturel ?

La culture chinoise, plurimillénaire mais atteinte jusqu'au tréfonds par les séismes successifs d'une révolution à multiples rebondissements, pourra-t-elle triompher de l'asphyxie ? On peut l'espérer, si du moins l'esprit de création n'a pas à continuer de subir la formidable pression politique que lui inflige la régime. N'A-t-il par suffi de la réapparition d'un minimum d'espace de liberté d'expression personnelle, dans la faille que provoquait au sei du totalitarisme la crise latente de l'idéologie officielle, pour que se rouvrent les voies d'une rénovation culturelle créatrice ?

Dans le domaine littéraire, A. Cheng (Le joueur d'échecs) et Mo Yan (Le chant du sorgho rouge) ne retrouvent-ils pas l'esprit de création grâce auquel, dans l'entre-deux guerres, Lu Xun, Lao She ou Ba Jin avaient été les refondateurs d'une nouvelle littérature chinoise ?

Dans le domaine si spécifiquement occidental du cinéma, n'a-t-on pas pu assister, à la fin des années 80, dans les studios de Xi'an, à l'éclosion d'un cinéma d'auteur profondément chinois, avec des films comme La Terre jaune (1984), de Chen Kaige, ou Le Sorgho rouge, de Zhang Yimou (Ours d'or du festival de Berlin 1988), adaptation du roman de Mo Yan ?

Dans le domaine de la peinture, ne peut-on reconnaître une remarquable renaissance de la culture zen, bien plus significative que tout ce qui se manigeste au Japon (où le zen est resté pris au piège duconformisme de son propre anticonformisme), dans certaines tendances sarcastiquement contestataires de la jeune école des années 90, que ce soit chez Fang Kijun, dans la déformation grotesque des portraits prolétariens, ou chez Wang Guangyi, dans l'afficahge dérisoire d'images publicitaires au-dessus des scènes de la Révolution culturelle ? N'est-ce pas le même esprit retrouvé du zen qui donne un ton bien plus chinois qu'américain au rock vitriolique du chanteur Cui Jian ?

En tout cas, si en Chine finit par s'ouvrir, grâce à la mutation en valeurs politiques des valeurs purement sociales traditionnelles, un véritable espace de libertés publiques, ce sera certainement bien moins sous l'effet des protestations hypocrites de l'Occident en faveur des droits de l'homme -- un Occident qui a oublié qu'il a, pendant plus d'un siècle après l'installation à Canton de la Compagnie des Indes, obligé les Chinois a consommer de l'opium (que la géographie d'Élisée Reclus signale comme la première importation en valeur du port de Tianjin encore en 1911)-- que par le travail de l'opinion qui s'opère en profondeur à partir de ces foyers de vrai renouveau de la culture chinoise.

Jean de Miribel et Léon Vandermeersch Sagesses chinoises, Dominos, Flammarion, 1997, pp. 107 à 118.

lundi 15 mars 2010

Sagesses chinoises

UNE VISION DU MONDE RÉARTICULÉE PAR L'IDÉOGRAPHIE

La clé de toute culture est la langue dans laquelle celle-ci s'exprime et qui est l'instrument primordial de sa manière de déchiffrer le monde. Pour la Chine, cet instrument a été très savamment réélaboré dans une écriture idéographique raffinée, au point que la langue naturelle a été transmuée dans ce que l'on peut à bon droit considérer comme une langue graphique sui generis.

Une écriture idéographique

En Chine, l'écriture fut inventée à l'époque des Yin (les trois derniers siècles de l'avant-dernier millénaire av. J.-C. marquant la fin de la dynastie préhistorique des Shang) par les devins en vue d'enregistrer des protocole de divination. La divination en usage était une forme particulièrement sohistiquée de scapulomancie(interprétation des os éclatés à la chaleur), pratiquée sur des omoplates de bovidés ou des écailles de tortue, sur lesquelles furent dès lors directement notées les protocoles de divinisation sous forme de courtes notices caractéristiques de ce que l'on appelle les inscriptions oraculaires. Le lexique de ces inscription comporte près de quatre mille idéogrammes. Une telle quantité de graphies n'aurait pu être maîtrisée sans une rationalisation très poussée du sustème de l'éciture idéograpique. Les devins y réussirent si bien que, à la différence des autres écritures, qui ont toutes évolué de l'idéographie à l'écriture alphabétique, l'écriture chinoise a achevé de se perfectionner dans sa forme idéographique, qu'elle a conservée jusqu'à nos jours.

Ce perfectionnement a été opéré par le moyen d'une remarquable réorganisation de la structure des graphies, toutes ramenées à une combinaison de guère plus de deux ou trois des quelques deux cents strutures graphiques identifiées comme élémentaires, qu'on peu appeler sous-grpahies. Ces sous-graphies sont elles-mêmes composées d'un petit nombre de traits de pinceau (trait horizontal, trait oblique de droite à gauche, trait oblique de gauche à droite, trait en crochet..., en tout huit traits de pinceau) dégagés comme pertinents par Cui Ziyi (fin du IIe siècle - début du IIIe siècle de notre ère), un des premiers spcialistes de l'analyse de la calligraphie. De plus et surtout, la recomposition de chaque idéogramme a été traitée de manière à faire apparaître une de ses sous-graphies comme radical sémantique (significatif de telle ou telle classe de choses : eau, air, feu, arbre, main, etc.) et une autre comme discriminant phonétique (indiquant plus ou moins exactement la prononciation de l'idéogramme par celle, similaire, d'une autre graphie).

À travers cette systématisation de tout le corpus des idéogrammes (qui a fini par s'élever à quelque cinquate milliers, quoique jamais plus du dixième n'ait été usuel), c'est tout le lexique des mots de la langue, que les idéogrammes précisément servent à représenter, qui a été restructuré. Et comme la syntaxe même du discours noté idéographiquement est restée profondément marquée par l'extrême concision et le parallélisme (la parfaite symétrie terme à terme de deux propositions couplées) des formules oraculaires originelles, s'est en définitive opérée dans la Chine ancienne la formation d'une langue graphique spécifique, bien plus éloignées de la langue parlée que ne l'est en général la langue écrite.

Lillérature, calligraphie et peinture

Lorsque, après Confucius, au terme de près de dix siècles d'usage purement rituel et administratif, cette langue graphique s'est ouverte à une utilisation proprement littéraire, elle a donné naissance à une littérature totalement détournée des genres qui ailleurs sont les premiers piliers de la création littéraire (ceux de l'épopée, du thâtre, du roman), mais qui n'en a pas moins extraordinairement brillé dans ce qui faut considérer comme les deux grands genres de la littérature chinoise : la prose d'idées, où la langue graphique est apte à procurer à la pensée une force d'expression incomparable, et la poésie du sentiment de la nature, où elle peut atteindre un lyrisme sans égal.

C'est que la langue graphique est, littérairement, un instrument bien plus perfectionné que tout ce que peut prêter à la création littéraire une écriture alphabétique, en cela qu'elle double le registre des effets phoniques (ici d'autant plus riches que les prononciations des graphies sont affectées de tons : le chinois est une langue tonale, c'est-à-dire une langue où les oppositions de hauteur dans la prononciation des voyelles ont valeur distinctive) d'une extraordinaire palette d'images sémantiques, dont le déploiement aussi bien que la très forte prégnance sont assurée par la remarquable systématisation du lexique des idéogrammes.

Sans doute la langue graphique est-elle aujourd'hui tombée en désuétude, entièrement remplacée parce que l'on appelle la langue parlée écrite, laquelle n'est plus une traduction en langue graphique du discours parlé mais la transcription mot à mot de ce discours. L'écriture idéographique a été pliée à ce nuvel usage à partir de la fin des Tang, vers le IXe siècle, ce qui a d'ailleurs bientôt entraîné le développement de l'épopée, du théâtre et du roman chinois, précédemment inexistants.

Mais elle n'a pour autant rien perdu de sa vitalité comme art, un art que les Chinois continuent de placer au premier rang des arts plastiques : la calligraphie, art d'exalter plastiquement les images sémantique de l'idéographie. Et si, à la différence de la calligraphie arabe, la calligraphie chinoise n'est pas simplement ornementale mais a toujours été cultivée par et pour elle-même, c'est que son registre n'est pas seulement celui de la trentaite de lettres d'un alphabet, fussent-elles traitées au second degré comme celles d'une écriture sainte, mais celui du sens même des choses, déchiffré par l'idéographie.

Observons encore que la peinture chinoise par excellence, la peinture à l'encre, est fille de la calligraphie : avec la même technique de pinceau que le lettré calligraphe, le peintre lettré ne fait rien d'autre que de substituer, sur son rouleau de papier, aux idéologrammes déchiffrant la réalité du monde, les représentations des objets déchiffrés, peintes en traits de pinceau répondant au même code que celui qui règne sur la calligraphie. En somme, dans la peinture à l'encre comme dans la calligraphie, comme dans la littérature, c'est une même culture idéographique qui décrypte le monde.

samedi 13 mars 2010

- Parce que... / - Because...

you are so idealistic
your heart is so big
your soul is so large
your consciousness so wide
your self is so deep (nobody can see those roots at bottom)
your spirit is so strong and compassionate
your mouth is so wise (but even more your words and speeches)
your lips are so sweet
your attention so delicate
your face is so expressive
your expression so subtle
your smile so gentle
your long nose so noble in aspect,
so fierce and sensitive

your love so dear, unexpected ;
heavenly rose, like a gift of life from God

Because, also, then, you are not afraid to be alone :
this is great strength, rarely seen, and I share this with you.

All that is (partly) why, dazzled . .... ...

mercredi 10 mars 2010

feel real good

printemps hâtif pourquoi ne pas se réjouir el ninio fut de notre bord encore survécu un hiver mais la joie éclate sans raison les premières fleurs percent même la neige qui dit que la vie n'est pas magique je chauffe une bouteille de saké au bain-marie le canadien gagne toutes ses parties mon amour chinois me donne la chance de m'exprimer de me faire valoir peut-être ma dentiste est super gentille je vais gagner quelque chose peut-être pas le gros-lot mais si par magie oui je connecte avec Yezi alors oui la vie est magique l'amour la femme celle-là la plus difficile et la plus merveilleuse! j'ai une chance encore de vivre et d'être heureux alors I drink to that ce soir et je te salue aussi toi mon cher ami patrick mais ne me parle jamais plus de tes perversions il n'y a rien qui m'intéresse moins au monde que tes perversions le saké chaud est divin il a été donné en cadeau par matthieu le fils de mon ami daniel autotte je ne pourrai pas me payer ça normalement mais je sais comment y faire il faut chauffer ce sublime alcool de riz mais doucement comme j'ai dit plus haut au bain-marie c'est-à-dire dans une casserole de pyrex remplie d'eau la bouteille est plongée le feux moyen-faible une bouteille se boit sans problème mais c'est un alcool assez fort quand même plus qu'un vin régulier 16% d'alcool oop peu laye! ouin visite de mireille petite discussion elle accepte mon verre de saké sinon on n'aurait pas pu discuter je l'aime bien sûr elle est belle elle n'a qu'à demander pour gagner son point pourquoi elle gagne toujours sur moi c'est parce qu'elle sait quelque part que je l'aime et que moi aussi je sais qu'elle m'aime d'une certaine manière et aussi surtout je sais qu'elle le sait alors c'est winner en général et surtout en particulier ce genre de relation-là toutes sortes de formes d'amours se répandent en tous sens et la vie ne serait pas vivable sans ça déjà que les sociétés et les compagnies les entreprises le sont invivables mais la vie finalement c'est tout ce qu'il nous reste et je peux vous le dire moi spécialement qui ai renoncé au travail à la patrie à l'amour et aux femmes à cause de la consommation la questions des femmes est intimement liée à mon point de vue avec la question de la consommation et du mode ou style de vie lifestyle disent les chinois je suis heureux maintenant parce que c'est le printemps mais aussi parce que tout espoir n'est pas perdu pour moi pour mon coin de pays bafoué ma province négligée ma ville méconnue ma présence impossible inaperçue contestée loup solitaire encore heureux que je m'abstienne de mordre je ne veux le malheur de personne seulement la cessation du mien mais je vais prendre des mesures tout ne se passe pas si mal après tout et finalement peut-être que ça ira mieux demain parce que la conscience fait son chemin dear yezi your business is perfectly okay my life is strange but look at this in some way I am perfectly happy to be me i think that you feel the same about yourself you approve you this is common ground not so many people nowadays partakes this sense of genuineness ultimately good or wrong who knows first step is to be truthful thank you my dear for being you

lundi 8 mars 2010

Équinoxe (du printemps)

Le moment de l'équinoxe survient autour de 13h30, samedi le 20 mars, cette année.

Mais c'est cette fin de semaine que l'on replace l'heure pour l'été.

WHY?

Pourquoi ce calme ?
Pourquoi cette plainte ?
pourquoi la nuit ?
pourquoi l'amour ?
Pourquoi pourquoi ?

équinoxe

le printemps arrive à 13h30 environ cette année officiellement l'équinoxe moi je n'entends plus son chant ce sont peut-être mes acouphènes qui m'empêchent de l'entendre mais je ne crois plus quelle m'aide ni même qu'elle pense à moi voilà je pense qu'elle s'occupe maintenant de quelqu'un d'autre malheureusement d'une autre histoire d'amour j'ai laissé passer le moment l'occasion? en jouant stupidement aux échecs je crois bien que mes voisins m'ont encore gâché ma nuit de sommeil puisque j'ai été réveillé avant cinq heures ce matin mais maintenant c'est officiellement le printemps alors je refuse de me laisser désespérer ce soir grande soirée je vais fêter la nuit de l'équinoxe amour ou pas et d'ailleurs ma belle vivi m'a appelé hier me redonnant quelques espoirs je vais jouer au loto 41 millions le gros lot au 6/49 puis un petit pari sportif sélection des gagnants au hockey petite sieste après lecture agitée de lu yi magnifique roman de la chair à l'extase ou la chair comme natte de prière ce sont les deux titres des éditions françaises manifestation de santé? non excitation malsaine mais je ne veux plus retomber dans l'ornière de la perte d'un amour il faudra que je m'aime un peu et mieux et je n'aurai à me plaindre de perdre l'amour parce que celui-ci sera moins exclusivement attaché à un objet extérieur c'est une étape importante du chemin spirituel pas seulement l'égoïsme ou son dépassement mais un ancrage intérieur comme l'œil du cyclone la pensée se contrôle nous calmons et dépassons le mental éprouvons notre rattachement au tout le fameux sentiment océanique auquel freud ne disait attacher aucune foi mais c'est un calme du yoga confirmation de la personnalité spirituelle du sage l'amour de yezi est aussi l'amour de dieu et c'est pourquoi seulement et uniquement pourquoi il ne peut manquer je crois bien que je vais me faire des patates à l'eau petites pommes de terre rouge en pelure à l'eau la marguerite dans un grand chaudron et l'écriture est pour parler de l'amour dorénavant non plus de la déprime du mal de vivre et autre douleur de ne pas souffrir assez les séries s'en viennent et ce soir nous rencontrons une équipe qui ne les fera pas mais qui s'arrange toujours d'une manière ou d'une autre pour nous faire mal ce sont des ennemis de longue date les maples leafs de toronto affrontent mes canadiens équipe méconnaissable après le grand ménage de l'été dernier je ne sais pas trop à quoi m'attendre mais je pense bien j'espère que les leafs vont en manger toute une ils vont probablement essayer de nous bousculer cela va commencer à l'instant dans mes bons moments comme maintenant je trouve que je suis chanceux d'être moi

you see yezi this text is an example of my writing in my first novel with continuous stream of thoughts like spitted in the paper bit by bit letter by letter inspiration come from joyce in some parts of ulysses but more like finnegan's wake i saw on you rprofile you read portrait of the artist as a young man and i know that you can understand some good part of christian psuche heavy load of guilt for sin especially regarding flesch phenomonon of the flesh affairs desires longing for affection love and anguish lust wicked wishes masturbation and need for sexual intercourses seduction young stephen dedalus is a typical western man for this time when intellectuals began to shake up grip of traditional catholicism for example very good example also for conflicts in any male teen ager tring hard and harder coming of age

mais la partie commence i take a typical sample of current montreal living this sathurday night watching hockey by tv sorry my dear i drink beer fiesta printannière halak fait le boulot iaroslav halak is the best goaltender for my team il faut une savante violence au lit la femme est heureuse quand son homme sait diriger son ouragan maintenant oui je peut le dire je suis heureux le bonheur avant d'être un état que l'on aurait réussi par miracle à rendre permanent est un moment des moments puis une succession de moments qui s'appellent les uns les autres enfin peut-être un état d'esprit qui se joue des difficultés et des problèmes qui se rit des aléas de la vie se moque des épreuve et poursuit son chemin comme le sage qui monte à la montagne la joie au coeur la beauté partout contemplation de la merveilleuse unité de l'univers

pour le moment ce que je vois c'est que toronto est averti du brio montréalais et tente de ne pas avoir l'air fou déclassé côté hockey c'est facile après tu vois yezi je laisse filer j'ouvre les vannes et puis s'il le faut je peut ensuite revenir corriger les textes et inclure une ponctuation pour les exigences de la lisibilité conventionnelle mon équipe est en contrôle mais ils n'ont pas encore marqué au milieu de la première période je me concentre pour étirer dans le temps la joie concentré d'un cri que je n'ai pas pleinement poussé halak assure reste calme et domine pleinement la situtation je ne sais pas quel est le nom du gardien du côté leafs pas le grand et gros suédois en tout cas i am happy my dear yezi is it because of you your influence no yes yes no but yes your presence/absence this particular type of longing in my life now your withdrawal you remain anyway like an huge sign milestone in my road and i admire very mcu the wonderful scenery yes rest assured that my openeness to you is large

les leafs comptent le premier but j'en suis à la deuxième bière et j'ai pris aussi du vin blanc pour fêter ce soir spécial du blanc avec un idée de poisson cette prose détaillée peut-être un peu raffinée ou capricieuse mais on pas maniérée sera je pense aussi difficile à traduire que tes plus ésotériques poèmes de l'antique tradition chinoise fin de la première période mais c'est à eux de gagner leur match et c'est à moi de réussir ma vie yezi je te le jure je veux très fort intensément que d'une manière ou d'une autre tu fasses partie de ma vie il le faut en tout cas il me le faut à toi voir cependant comment nous allons interagir selon tes règles respectant tes rythmes je t'aime mais je veux tenter d'ouvrir mon amour aux dimensions de l'univers les miens comptent un but juste avant la fin de la première période et c'est maintenant jeu égal 1 à 1

oops j'ai envoyé un email à savitri felicia lauw savitri lukito à 20h30 j'appelle pour lui dire en substance c'est ce dont je rêve mais je ne le dirai pas comme ça écoute chérie viens ici je vais te carresser et te faire très plaisir si tu veux ok? l'allégeance affective aux faibles degrés d'intensité est une question de choix framing mais quand la passion s'empare d'un individu celui-ci devient une partie entité dépendante d'une relation plus large parfois parcelle d'un vaste réseau ben oui c'est gustavsson le grand et gros gardien suédois celui des leafs this is all about emotion but yes with this new surge in tension i feel like anew living i feel intensely alive again this is a token in this moment of what spring can do sometimes to me but i have to decide for myself plus de 12000 parties entre ces deux équipes

tout un tir! les leafs nous font tout un match il faudra augmenter cadence intensité kessel talent de marqueur mais j'avoue que maintenant je pense à tout autre chose qu'au hockey et à scorer puisqu'il le fait tout autrement! un être humain qui n'est pas en amour n'est pas un humain activé et un écrivain ne peut pas être pas en amour il est passé neuf heures et je n'ai pas encore appelé mais oui je le veux deuxième but de gionta en avantage numérique cette fois il reste cinq minutes en temps régulier et c'est 2-2
oh oh on va perdre en fusillade! eh… problème! ils ne sont pas capables de gagner contre la plus faible équipe de la conférence! my dear yezi je n’ai pas encore osé appeler dès ce soir une amoureuse pour me calmer les sens

mercredi 3 mars 2010

Désert

Mais le soleil insiste, le printemps est en bon chemin, la neige va achever de fondre. Je vais sortir mon vélo. Nous avons encore survécu un hiver !

Ces jours-ci, ce mois-ci, je ne fête pas, en fait, car c'est un amer anniversaire. Cela fait 10 ans que je n'ai pas touché une femme. Bien oui, sexuellement, je veux dire. Notez que pour autant je ne me suis pas privé entretemps d'éjaculer, plus ou moins irrégulièrement. Je dois dire que sous cet aspect, l'appareil fonctionne normalement. Cela m'inspire quelques réflexions.

Mais oui, bien sûr, je suis d'un abord difficile, le plus souvent très timide, avec une nette tendance à l'isolement, à l'attitude dominante introvertie, évitante souvent, avec de longues périodes anti-sociales. Je me complaît dans ma solitude. C'est vrai.

Mais je peux être aussi séduisant, avec des journées de sourire. Je n'ose pas trop pousser ma chance mais quand je sors dans de bonnes dispositions je vois assez facilement se multiplier les signes positifs, presque invitants. Je pourrais tenter d'aborder et de parler aux femmes qui ne semblent pas toujours si mal disposées à mon égard. Mais simplement sur la foi d'une apparence à distance.

C'est quand je me rapproche que la peur s'installe : "Oups! (se disent-elles) ici on a affaire à un marginal! Attention!" Le conformisme instinctif, si fort particulièrement parmi la gent féminine, s'alarme et la réceptivité diminue très rapidement. Ce gars-là n'est pas normal !

Ben non, cela fait trop longtemps que j'ai eu des rapports détendus, confiants, relax, une bonne communication affective, jusques-et-y-compris des rapports sexuels normaux avec des femmes ! Bien sûr que je ne suis pas normal ! Je suis même pauvre ! Ce qui n'est pas pour arranger les choses !

Non seulement je ne suis pas riche, mais en plus je suis mesquin, radin, près de mes rares sous, très économe. Donc pas vraiment fréquentable dans une société de consommation. Cela devient le facteur le plus lourd quand nous vivons dans cette période du capitalisme sénile, en décadence avancée, sous la dictature de l'image dans la société du spectacle.

Le profil du consommateur y est le plus immédiatement sensible à l'attention discriminante. Je ne suis pas "look high class". Anyway, fuck you! Je suis heureux de pouvoir me contenter de peu. Matériellement s'entend, parce spirituellement je ne me contente que du meilleur : dans les domaines intellectuels et artistiques. Et je méprise toutes ces larves dites humaines au moignon d'esprit englué dans la matière.

Je ne me sens aucune fidélité envers cette société, qui permet la dégradation de telle situations personnelles. Mais en même temps je profite perversement de cette liberté d'indifférence. On m'a depuis longtemps laisser tomber entre les mailles du filet et des réseaux sociaux. Je me rattrape comme je peux, avec des périodes fastes, d'autres nettement plus difficiles.

Je n'ai aucune allégeance à cette société corrompue, presque entièrement et je trouve que c'est dommage. Qu'y puis-je ? Je pourrais bien sûr tenter des efforts pour tâcher d'améliorer un petit peu au moins un petit coin de l'univers, celui où le hasard, sinon la nécessité, m'a parachuté. Mais qu'est-ce que cela me donnerait, à part bien de la peine ? J'avoue que je suis un peu, des fois beaucoup... très paresseux. Puis je préfère concentrer mes efforts sur l'écriture, mes quelques plaisirs, de lecture etc. Meubler mon temps : il est libre ! C'est ma très grande richesse. Meubler mon temps de la manière pour moi la plus agréable.

Eh bien, le croiriez-vous, à ma manière, je suis heureux ! Puis je travaille, dans l'ombre, à ma manière encore à l'avènement, peut-être, d'un monde meilleur.

Bon sommeil à tous, dormez bien.

samedi 27 février 2010

"When we were Kings"...

C'est la "xième" fois que je revois ce film de Spike Lee sur le phénomène Mohamed Ali et à chaque fois uje suis saisi d'une sorte de transe sacrée. Le parcours de Cassius Clay s'éveillant à la conscience politique d'une autonomie spirituelle et culturelle, jusqu'à son affrontement avec George Foreman, demeure pour moi la plus belle illustration du jihad. L'effort intérieur de la mobilisation totale pour s'élever à la hauteur de son destin sous l'appel de Dieu.

Le réalisateur en a fait un document aux parties variées, comme un panorama de la civilisation américaine de ces deux décennies-là. La présence de B. B. King et de James Brown y est pour beaucoup, l'interview des grands journalistes sportifs, même un écrivain (Norman Mailer) contribue à expliciter la vision, authentique, qui est à la racine de ce film.

Le sens du combat, c'est ce qui nous manque beaucoup, à plusieurs, bien des gens, aujourd'hui, dans notre queue achevante de civilisation "confortable". Ayant perdu le sens du combat je me suis souvent replié sur mon temps sauvé, personnel, égoîste et je le ferai encore... Lorsque cela me cnahtera.

Mes amours chinoises battent de l'aile : difficile de rester en l'air quand il n'y a pas d'appui "à terre". Je ne suis pas encore bien "groundé". Mais cette histoire presque impossible avec Yezi me fournit au moins encore une orientation générale, un ensemble d'objectifs, un but, des buts, qui me redonnent le sens du combat.

Et j'étudie la Chine, sa culture, son histoire, son inquiétant présent. Pendant que l'Occident sortant de sa torpeur va chercher à s'adapter, en redéfinissant de nouveaux équilbres sociaux, insistant sur la science et la créativité artistique et culturelle, la Chine, elle, est engagé dans une grosse mécanique précaire, qui va probablement l'obliger, je crois, à tenter de prendre pratiquement le contrôle de la Terre. Je ne suis pas certain que cela réussisse. Je suis encore moins certain que cette réussite soit souhaitable.

L'avenir, avec ces nombreux défis, un confluent terrible, qui vient, vite, avant la chute peut-être dans le précipice... est, sera passionnant. Je veux en faire partie. Le destin de l'humanité se dessine dans les prochaines décennies.

mercredi 10 février 2010

慈禧太后你是可怕的!-- Tseu Hi, vous êtes terrible ! -- Cixi, you are terrible!

完美的椭圆面 (wán měi de tuǒ yuán miàn)
鼻子高傲性格铁 (bí zi gāo ào xìng gé tiě)
两个眼睛,薄裂缝 (liǎng gè yǎn jīng, báo liè fèng)
打开虚无 (dǎ kāi xū wú)

从美丽的冰恐惧。 (cóng měi lì de bīng kǒng jù。)

你的头时尚 (nǐ de tóu shí shàng)
旋转在长颈天鹅 (xuán zhuǎn zài cháng jǐng tiān é)
计算可怕的决定 (jì suàn kě pà de jué dìng)
这一句话进行的中国命运 (zhè yī jù huà jìn xíng de zhōng guó mìng yùn)

您不为您的臣民的命运案 (nín bù wéi nín de chén mín de mìng yùn àn)
并只对外国野蛮人蔑视, (bìng zhǐ duì wài guó yě mán rén miè shì),
但将来你希望 (dàn jiāng lái nǐ xī wàng)
在过去的伟大的辉煌,沉思固定?(zài guò qù de wěi dà de huī huáng, chén sī gù dìng?)

你的弱点,心紧 (nǐ de ruò diǎn, xīn jǐn)
不知道如何创造艺术 (bù zhī dào rú hé chuàng zào yì shù)
(发明的想法,做一些新的东西!) (fā míng de xiǎng fǎ, zuò yī xiē xīn de dōng xi!)
你知道模仿 (nǐ zhī dào mó fǎng)
模型“美国”立即生命... (mó xíng“měi guó” lì jí shēng mìng...)

没有必要的思想大 (méi yǒu bì yào de sī xiǎng dà)
逮捕千年 (dài bǔ qiān nián)
慈禧太后,你这是可怕的 (cí xī tài hòu, nǐ zhè shì kě pà de)
但空的,对未来的不育。 (dàn kōng hé duì wèi lái de bù yù.)


愿真主保佑我们的战争! (yuàn zhēn zhǔ bǎo yòu wǒ men de zhàn zhēng!)

唉!空虚消费制伏我们。 (āi!kōng xū xiāo fèi zhì fú wǒ men.)
作恶多端的是经过我们。 (zuò è duō duān dì shì jīng guò wǒ men.)
中没有爱情的福地。 (zhōng méi yǒu ài qíng de fú dì.)

活到爱国爱幸福? (huó dào ài guó ài xìng fú?)
当男性进入女性,神笑。 (dāng nán xìng jìn rù nǚ xìng, shén xiào。)
我将刺激长,我美丽的叶子。 (wǒ jiāng cì jī zhǎng, wǒ měi lì de yè zi。)

---

Tseu Hi vous êtes terrible !

L'ovale parfait du visage
au nez altier, caractère de fer
entre deux yeux, minces fentes
ouvertes sur le néant

De grande beauté de glace, l'effroi.

Votre tête élégante
Pivotant sur un long cou de cygne
calcule des décisions terribles
qui engagent sur un mot le destin de la Chine

Vous ne faites aucun cas du sort de vos sujets
et n'avez que mépris pour les barbares étrangers,
mais quel avenir pouvez-vous espérer,
fixée dans la contemplation des grandes gloires du passé?

Votre faiblesse, le coeur serré
est de ne pas savoir créer l'art,
(inventer des idées, faire du neuf!)
vous ne savez qu'imiter
les modèles "américains" pour la vie immédiate...

Sans la Grande Pensée nécessaire
qui appréhende les millénaires
Tseu Hi, vous êtes terrible pour le présent
mais vaine et stérile pour l'avenir

Que Dieu nous préserve de la guerre !
Hélas! Le Vide dévorant nous submerge.
Les diables sont à nos trousses.

Qui vivra l'Amour au pays béni ?
Quand le mâle pénètre sa femelle, les dieux rient !
Je vais longuement te lutiner, ma belle Yezi !

Ci Xi, You are terrible!

The perfect oval face
nose haughty character of iron
between two eyes, thin cracks
open on nothingness

From this great frozen beauty, dread.

Your head stylish
Swivel on a swan long neck
calculates terrible decisions
that engage in a word the fate of China

You make no case for the fate of your subjects
and have only contempt for the foreign barbarians,
but what kind of future do you hope
fixed in contemplation of great glories of the past?

Your weakness, heart tight
not able to create art, concepts
you never invent something new!
all you can is imitate "American"
as models for the immediate life

Without the necessary Long Thinking
apprehending millenniums to be :
Cíxǐ, you are terrible for now
but empty and sterile for the future.

May God preserve us from the war!
Alas! sucking void is hungry!
Many devils are after us.

Who will enjoy Love in the favored land?
When male enter his female, gods are laughing.
I will practice you slowly, my dear Yezi.

vendredi 29 janvier 2010

Horoscope

On me dit que Mars, le guerrier, est confronté au Soleil. Cela me met dans la position d'une bouilloire qui, trop exposée directement à la situation chauffante, n'a pas la ressource de prendre du recul avant d'émettre son jet de vapeur... C'est vrai que je me suis senti un peu (beaucoup) mis sous tension ces jours derniers. Même de pénibles tâches physiques, sales boulots n'ont pas pu épuiser mon énergie.

Le mois prochain, Mars tourne plus favorablement pour moi, mais pour le moment on me conseille de capter quand même le plus possible d'énergie à convertir de manière créatrice. Constructrice, constructive ... Je vais revenir bientôt sur mes bases pour assurer mes arrières a domo.

Un "Tiens!" de sécurité et d'avenir me vaut mieux que deux "tu l'auras" de rêves et d'amour. En passant, je remets en compétition Orchidée du printemps avec Y... Ce sont deux relations qui ne se développent vraiment pas selon le même rythme et qui peuvent être complémentaires. L'une représente l'idéal à long terme, alors que l'autre déploie devant elle un chemin plus praticable et pourra offrir bientôt peut-être un réel débouché.

Heureusement une longue méditation aujourd'hui m'a éclairci l'esprit... et me permet peut-être encore de sauver les meubles ! (À suivre)

vendredi 22 janvier 2010

Gao Xingjian ---La Montagne de l'Âme...

Ce qui caractérise l'esprit du grand peng, c'est que son ambition la plus élevée consiste dans la libération totale de son corps et de son esprit et que, pour cela, il déploie des efforts constants afin de briser le cercle, afin de s'élever toujours plus haut, afin de toujours se rapprocher de l'univers. Telle est la vie spirituelle de Gao Xingjian. Ce qui caractérise sa vie et sa création, c'est sa volonté permanente de s'échapper de la prison qu'impose l'esprit, c'est-à-dire des limites imposées par l'action de l'homme. La Montagne de l'Âme, que l'on peut considérer comme la pièce majeure de son œuvre romanesque, peut être décrite comme une quête de cette fameuse montagne, mais aussi comme l'évasion spirituelle d'un prisonnier spirituel. (...) Au cours de ces vingts années de recherche, a-t-il fini par trouver la "montagne de l'Âme" ? La réponse à cette question n'apparaît pas directement dans son œuvre, mais, à sa lecture, nous pouvons dire qu'il ne l'a pas trouvée, et nous pouvons aussi dire qu'il l'a trouvée. La montagne de l'Âme n'est pas extérieure à nous, elle est en nous. La montagne de l'Âme n'est pas cachée quelque part derrière les chutes d'eau et la brume, elle est au centre de notre âme. La montagne de l'Âme, ce sont ces yeux ouverts qui contemplent le monde et qui nous contemplent nous-mêmes, c'est cette lueur éternelle cachée au plus profond de la vie, et dont il est question dans le dernier chapitre du Livre d'un homme seul. Il faut, pour s'évader de sa prison spirituelle, franchir les murs les uns après les autres. Le dernier obstacle, le plus difficile à franchir, est l'enfer du moi. La vérité exprimée dans cet ouvrage unique qu'est Le Livre d'un homme seul est la voie de salut la plus réele, la plus efficace qui soit, celle du salut par soi-même. Cette voie n'est pas celle du salut universel des chrétiens, elle est celle du bouddhisme chan (zen), celle qui consiste à gagner sa liberté en puisant dans sa seule force intérieure, à vivre pleinement l'instant présent et à s'exprimer pleinement.


Pour décrire en termes académiques le parcours et les choix spirituels de Gao Xinjian, on peut dire, concernant les années 1980 et 1990 dans leur ensemble, qu'il s'est trouvé au début de cette période tel un grand peng emprisonné, et qu'il n'a eu de cesse de "s'évader" du piège qui le retenait. Il est ce grand écrivain dont l'originalité, par rapport aux écrivains contemporains de Chine et du monde, est de revendiquer haut et fort l'évasion, et de refuser l'engagement politique. Il a su non seulement se dégager de l'ombre de la politique, mais aussi de tous les cadres de pensée et de toutes les références spirituelles qui viennent entraver la liberté créatrice. J'ai exposé en détail dans mon livre la façon dont il s'est dégagé de trois cadres dont les écrivains chinois contemporains ont beaucoup de mal à s'affranchir : le cadre de l'orthodoxie politique, le cadre thématique et psychologique du "contexte chinois", enfin le cadre linguistique et stylistique, avec la langue chinoise comme principal outil. Écrire en s'affranchissant de ces trois cadres sans pour autant éluder les problèmes de l'homme en général (et non pas seulement les problèmes de la Chine), voilà ce qu'est une écriture à caractère universel. Gao Xingjian, à travers la pratique de cette écriture, a à nouveau déployé ses ailes pour échapper à des obstacles spirituels difficile à surmonter. On peut appeler cela une évasion des couches profondes de l'esprit.


extrait de "Un oiseau-roc universel, parti de Chine --la quête de Gao Xingjian ; par Liu Zaifu, pp. 35 à 46, in L'ÉCRITURE ROMANESQUE ET THÉÂTRALE DE GAO XINGJIAN, Éd. du Seuil, avril 2006

Entrevue par Denis Bourgeois :
Gao Xingjian : Quand l'écriture vient les sons laissent le champs à des traces universelles. Le travail de l'écrivain consiste à renouer avec ces sons originaires de la langue. C'est une activation des possibilités de la langue. On doit retravailler les mots, et leur ajouter quelque chose de sensible, de personne, pour les revivifier. Ça devient vrai, vivant, mais c'est un autre genre de travail que la peinture.
La langue écrite, c'est comme le cristal de la civilisation beaucoup 0plus délicat que l'image. L'écriture suppose un travail très délicat : on doit en permanence se poser la question de savoir comment faire revivre ces mots morts, muets. Ce qui est important dans ce travail c'est la sensibilité de la langue. Sans cette sensibilité, on tombe dans une écriture académique, qui peut transmettre des connaissances, mais rien de plus. Quelle est la spécificité de l'écriture littéraire ? inspirer cette sensibilité dans des mots morts. À partir de là, on peut parler de musicalité d'une langue. Derrière les phrases, on sent un ton, un souffle vivant.
(..) Tous les grands écrivains ont une quête du réel. Ils apportent involontairement quelque chose de nouveau de par leur volonté d'approcher la réalité. Mais si on fait exprès de créer quelque chose de nouveau, ça devient mort.

- Et comment passes-tu du chinois au français?
Gao Xingjian : - Les structures des deux langues sont tellement différentes. Je suis incapable de traduire mes propres textes mot par mot ou phrase par phrase ; j'y ai renoncé. quand je travaille directement en français, je dois oublier ma sensibilité de la langue chinoise. Pour bien faire, il faudrait séparer franchement : une période pour le chinois, une autre pour le français. La phrase chinoise est très hachée. Quatre mots suffisent amplement à faire une phrase. Tandis que dans les langues indo-européennes, et en particulier en français, les phrases sont tellement langues et enchaînées. En français, la musicalité de la langue dépend beaucoup de cet enchaînement syllabique, des allitération, tandis qu'en chinois, c'est plutôt une question de tonalité, la façon d'articuler les quatre tons. Il n'y a guère de correspondance.

mercredi 13 janvier 2010

Cold outside !

Here in the night, Montreal, it is as cold as the coldest in Beijing nights recently. But you enjoy a dryer atmosphere, still with some dusts, maybe... Here, there is some clouds and from time to time, some snowflake, but they are no more billions...

You are nationalist, you are thinking always in terms and references about the situation in China. Yes you are thinking globally but the core of your attention will still remain centered on situation for the Chinese people seen as whole entity. I respect that. But that is why you will reluctantly leave China, and always with the need to return. For you, national view is the frame of your global thinking...

For me, similar and dissimilar aspects. The fact that I belong to a proud national minority, relatively marginal French speaking community in Northern America alters my view in many ways. I do not have the problem of fending against hegemonian tempations but set aside, I can keep distance with so-called "American" nightmare (1). Why nightmare ? Because it seems so nice from the outside, glamorous images, and so mean, uncontrolled avidity and predatorial passions, so ugly from the inside.

I feel that a proud intellectual can not be so proud of being, like they say, "an American". As Canadian, I am an American too. As a Québécois, I am a French speaking American, and this is very interesting cultural situation to build a bridge with European Union, where French, English and German, with Italian and Spanish, share the stage. Poles, Danes, Swedish... interesting : they learn the three first above mentioned languages.

But if to seduce you I have to become a Chinese, we have to convene that my chances are very slim. At me age, even immersion would not go so far in results to impress you. I took some infos : it would cost me up to 5000$ for immersion stage, intensive course (4.5 hours each day, for one month), in Beijing or Shanghai just to acquire basic knowledge. And I am sure this is worth the trip, wonderful experience, even beside You. But still remain for me delays problem to secure this amount in reserve.

In this winter, so cold outside!, we can only dream, for the moment, to go away, out in foreign countries. Only the rich can fly to south and stay at the sunny beach. But we are rich inside. You are willing to sacrifice your personal happiness to help people in your country. Or more even so : your personal happiness is to help people in your country. So, chances are that foreign love affair appear just like a beautiful dream.

Still, this dream is feasible. Yes, we can do it ! Can we become as One ? We already did, in some ways... Future is not written, desire unites us. When there is a will, there is a way !
____________________
(1) I write "so-called American" because in fact the elites of the United-States have usurped the name for the whole continent to characterize the people living only in the United-States. But this continent, Northern America is shared, really, by three big and great countries, of which Mexico and Canada. In fact, this country, very noisy and turbulent that take himself so seriously, trying to pump to their use the maximum resources of the planet, is a country with no name ! United States of America : is this a name ? Are their citizen called "Satesians"... or "Unitedians"... or even "Unite-Statesians"... You see, absurdity. This country is yet to name... in his own language... Because in your benevolent Chinese language, you gave a name too gentle...

mardi 12 janvier 2010

Li Yu

Il a écrit sur l'art de vivre, l'érotisme, les contradictions du temporel et de la spiritualité, la quête du pouvoir et du statu social étant rigoureusement contradictoire avec le quête de vérité dans l'illumination. Plus que le Molière chinois, il serait un Shakespeare doublé d'un Francis Bacon naturaliste, dramaturge, romancier, poète et philosophe, mais philosophe de la vie, épicurien, dans le bon sens de la vie heureuse, avec une évolution nettement marquée vers la contemplation, praticien et non abstracteur de concepts exsangues. Une telle diversité de talents a-t-elle son équivalent dans l'histoire de la culture occidentale ? Je n'en suis pas sûr. En tout cas, force est de reconnaître que la culture chinoise, cette longue civilisation pas trop souvent interrompue, permet depuis bien longtemps l'éclosion de tels talents, exceptionnels.

J'en veux pour preuve les œuvres "des huit grands maîtres des Tang et des Song", l'expression, reprise par Li Yu, est due à Mao Kun des Ming. Il s'agit pour les Tang, de Han Yu et Lin Zongyuan ; pour les Song, de Quyang Xiu, des trois Su (Su Xun, Su Shi, et Su Che), de Wang Anshi et Zeng Gong. Sous les Qing, on y ajouta Li Ao et Sun Qiao, et l'on eût les Dix Maîtres !

Citation de Li Yu.

"Ce sont les racines qui déterminent la durée de vie de tous les végétaux."

Développement : "Si l'on veut réussir de belles plantations, il faut ne priorité renforces les racines. C'est de vieux paysans et de vieux jardiniers que je tiens la recette pour vivre en bonne santé. Un homme capable de vision à long terme, cherche en tout à être comme la racine d'un arbre, et de la sorte, pluie et rosée ne lui apportent nulle joie, mais gel et neige, nul effroi. Il se tient, fièrement dressé, et quand approche la hache, c'est que le Ciel a fixé son destin, auquel ni cédrel vénérable ni cyprès antique ne peuvent échapper ! Si sa vertu n'est pas vigoureusement plantée et ne vise qu'au provisoire, son corps est une plante grimpante, capable de ne réussir que grâce à d'autres, dressé s'ils sont dressés, jetés à terre s'ils sont jetés à terre. Quand à celui qui vit comme un hibiscus, sans se soucier du lendemain et qui ne sait même pas ce qu'est une racine, allez donc lui parler de leur profondeur, ou de leur épaisseur ! Celui-là est de la catégorie des annuelles... Las! les gens de ce monde doivent-ils avoir la conduite des annuelles, la longévité des arbres, et le progéniture des grimpantes ? C'est une erreur fortuite de la nature, non le traitement normal des hommes et des créatures entre ciel et terre."

samedi 9 janvier 2010

Ordinaire

Je ne cherche pas le trouble pourtant. Contemplatif. Je ne vais pas me plaindre de l'ennui de ne pas avoir de grands problèmes. J'ai presque même évité tous les petits.
Mais je dis que je veux écrire, une histoire sérieuse, construite et vivante, en prise sur le réel de mon vécu social, s'adressant directement à la formation sociale québécoise mais aussi avec portée universelle... C'est beaucoup exiger. Et pour commencer je ne retrouve pas le carnet dans lequel j'avais noté le coup d'envoi, une première narration.
Puis tout va de travers, je ne peux rien faire. La vaisselle s'accumule, je me sens faible parce que je maigris et même mes méditations ne portent plus profit... Mais là, je sais, tout peut revenir et plus fort. Il faut aussi savoir se contenter, ne pas toujours tout vouloir : c'est courir au-devant du malheur.
J'ai différentes choses en commun avec certain sages taoïstes, mais alors, vraiment indigent. "Je"... Yezi me dit de m'occuper des autres.
La peur de manquer, c'est déjà un élément essentiel de la définition de l'homme ordinaire. Celui qui a su, intérieurement, et non pas seulement extérieurement, comme le riche, s'émanciper de cette peur de manquer, celui-là peut déjà se poser comme un sage.
Et tout commence avec l'aptitude dorée : celle de savoir se contenter en tout temps et tous lieu tout simplement de ce que l'on a. Et le vrai sage vit sa vie comme un cadeau perpétuellement renouvelé, il en révère le sacré, les formes changeantes de la divinité ; et parce qu'il apprécie les merveilles de l'expérience, il ne craint nullement la mort. Et parce qu'il ne craint pas la mort, il accueille le cadeau de nouveau, comme l'enfant qui s'éveille à la vie.

Pour me remonter le moral, prendre du champ, du recul : Cette Petite fiche technique: Sur le "Yang" et le "Yin"
Qu'est-ce que le "yang", qu'est-ce que le "yin" ? Le "yang" étymologiquement le flanc de la montagne qui est au soleil, "adret" -- c'et le soleil, le masculin, le lumineux, le solide, le plein, l'impair, l'ascendant, le convexe, le chaud, le puissant, le plus, etc. Le "yin" -- versant de la montagne à l'ombre, "ubac" -- c'est la lune, le féminin, l'obscur, le mou, le vide, le pair, le passif, le descendant, le concave, le froid, le faible, le moins, etc. C'est entendu : ces "concepts" sont tout relatifs et interdépendants, puisqu'ils croissent et décroissent à l'inverse l'un de l'autre.

in Introduction, par Michelle Loi, à Lu Xun : La vie et la mort injuste des femmes, Éditions Mercure de France, 1985, p.32-3.

Hum! Intéressant, car ne voila-t-il pas, venu du fond des âges, une pensée déjà intrinsèquement à la fois rationnelle et dialectique... ce qui nous semble bien, depuis le XIXe siècle, pratiquement aussi impossible que la quadrature parfaite du cercle.
Ceci nous induit à reconnaître que de grands penseurs, à des époques que nous considérons, selon notre perspective comme très reculées, ont su laisser leur héritage : une pensée souple vivante, suffisamment puissante pour fonder une civilisation qui doit durer tous les millénaires qu'ils faudra pour parvenir à une quelconque conclusion.

mercredi 30 décembre 2009

On sex (entry on Starship for Yezi)

On sex

Sex is seen everywhere, a bit diversely but always highlighted, in western “culture”… Some caution with this word, culture, because mainstream here is devoted to instant. Plain instant that connect truly to nothing, real plain lack of spirit, so certainly not linked to infinity or any kind of eternity of anything.

Often seen like a sport here or a disease, but always essential to comfort ego. Sex is considered as a normal appetite ; a bit like drinking, water or whatever (alcohol, beer my dear), like eating… And more than often, quantity is considered rather than quality : so, the more sex the better for the infatuated ego. This could be the moto of narcissic individuals in western “culture”.

But since sex is reduce to a merchandise, here you have, like in all other aspects, those who have and those who have not : the rich and the poor. When you have not in this “field”, this add a whole new dimension to your misery.

“No money, no candy!” is the simplest thing. There is more than that. Being rejected for numerous reason, or because you choose to be yourself instead of imitate conventional things, affects you deep inside. If you have not already strong mind and spirit, if no attachment to powerful values does not save you, your self esteem is destroyed and your own life is at risk virtually at each heartbeat, each respiration is oppressed.

With widespread Freudian prejudice, they expect you with a set of neurosis. Looks and constraints all conspire to tame the savage beast. The poor guy who needs to fuck is the target for all wishful and other well behaving so-called respected citizen, and falls into sticky hands of sex industry, prostitutes, huge pornography showing.

You cannot live alone, under this spell and huge pressures, everywhere in publicity, in medias, without suffering at least some ailment, and most probably with established patterns, causing distorted in self, imaginations and mind set.

Connection with love is a major problem here, because true Love is more related with religion, since the whole dimension of the sacred is deeply involved, and sex is simply seen as a bodily function. More profane that that you die! Like drinking a glass of water… “Fountain, fountain… never say fountain I won’t drink…” are the common metaphors. Despair in the desert , every birds of love had flown away…

Of course, if, by any chance, Life was seen as sacred too… Oh then, it would make a huge difference. Because then, mind could reconciliate spirit and body, as the temple…

But in the process of massive industry, at shop were body is seen and used as tool of the machine that runs and plan production and consumption, body is functions and faculties put together into one organism, spoilable and expendable as mean of growth in Capital !

So, never mind sacred Life, you little robot of flesh and blood and hide your feelings in your nightmares. Do not disturb public order, rate at shop (follow rhythm of machine) and go to hell hide your love away ! No surprise so many fantasize them as "sex machines" !

But when people stop for a while and consider some wonders in life, when they sing that they “Dream of a white Christmas”, I dream of making love with a special Asian woman, and I think I know her name. Here I dream sex and Love can conjugate, but maybe sex is not that important after all, when warmth and lights are so high : you happen to see and feel things differently.

Yes, I choose to believe --against mainstream culture that wants not and will have no future--, that the body, with divine spark, is temple of spirit. I often think about that, try to meditate better and try to make a mind about that. I have to be strong… I have to become strong…

Oh, please, please, help me my dear !

dimanche 27 décembre 2009

Définition de l'homme

Voici une définition, je l'ai trouvée. Est-elle nouvelle ? Non, c'est une très vieille, je crois et seule réelle.

L'humanité est l'espèce qui a vécu, et survécu avec l'aide du spirituel. Nos ancêtres allaient chercher du secours dans les mondes parallèles. Ils n'auraient pas pu survivre sans cette aide.

L'homme préhistorique était un visionnaire, plus qu'aucun poète de nos jours ne le peut encore être. Ne le pourra peut-être jamais plus... Nous avons peut-être perdu pour toujours ce sentier. Sentier de Lumière... nous lui devons la vie.

Mais il nous faudra peut-être le retrouver pour sauver la Vie !

Anciens chamans, vieux rishis, trouvaient leurs chemins de sauvegarde dans les univers parallèles, avec l'Aide de Dieu, Créateur de l'univers-multivers.

2009 -- Étonné d'être encore en Vie !

Voici que je touche à la fin d'une année intéressante. Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Qu'est-ce que j'en retiens ?

C'est l'année où j'ai failli renoncer. Définitivement. J'ai eu la chance ou un réflexe, de survie?, d'exploration? Mais toujours est-il que dans l'arrière-saison, à la fin de l'été en fait, j'ai appris à redécouvrir l'amour. Eh oui... sur Internet. Et encore! : en ligne mais à l'autre bout du monde. Mais oui : en Chine.

J'entends déjà ricaner les incrédules, les sceptiques : j'entends se moquer les "réalistes", les dinosaures néo-libéralistes. Mon ami Benson en est un foutu bel exemple.

La beauté disparaît, lorsque l'on n'y prend garde, même d'un beau naturel.

Où est l'urgence ? Il faut commencer par faire le nécessaire.

vendredi 25 décembre 2009

Email à Yezi, 25.12.2009

From Tchouang-Tseu (Zhuangzi !)

Phoenix, O Phoenix
Look, your virtue is decadence
One can not expect for a future
One can not go back to past.
When the world in order,
The wise fulfill his mission.
When the world is out of bounds,
The wise saves his life…
Nowadays we seek only to avoid torture :
Happiness is lighter than a feather,
And nobody can catch it.
Unhappiness is heavier than earth,
Yet nobody able to let it go…
Alas, Finish !
The one who wants to improve virtue in man.
Danger ! Peril !
To the one who choose a country for serving.
Bramble and thorns,
Do not scorch my heels !
Get back, get back…
For I injure my feet no more.

Yes, today I read big chunk of complete work by this Zhuangzi, and you are right, more often this is lot like me, intuitions, expressions. But we diverge in one major point : I do not agree life is similar, kind of reverse comparing to dream. Life is not a dream, and dream is more like pale companion to life, just comforts incapacity to endure. Phantomatic life to hide in despair.

This is not enough for me.

Your Jacques

vendredi 11 décembre 2009

Huo Datong --La Chine sur le divan

Avant rendre ce livre à la bibliothèque, je veux noter les idées à retenir de ce psychanalyste pratiquant. Il était resté à Chengdu lors de la Révolution (en fait anti-)culturelle et a eu accès à la bibliothèque réservée aux cadres du Parti, tout jeune.

Après l'échec de la Révolution Culturelle, il estime que la Chine avait "tout perdu". Il fallait reconstruire mais cela donnait la possiblité de choisir une nouvelle orientation. Il pratique à l'Université du Sichuan, à Chengdu.

Les Chinois semblent comme nous, du moins ils semblent avoir beaucoup en commun avec les Occidentaux. Les différences sont subtiles mais néanmoins importantes. Ils sont faits différemment, et profondément. Portés par une longue tradition culturelle et mis au monde dans un clan (famille élergie, coexistant sur trois générations), ils surestiment moins la conscience individuelle et se confient à la solidité du groupe. Collaboration plus que réalisation personnelle. Faire sa part, réussir pour la famille, oui. Réalisation du grand Ego d'artiste : très rarement.

Leur inconscient est structuré en famille, mais le rapport de filiation semble primer sur la relation maternelle. L'accent est mis plus sur la transmission culturelle que sur la sexualité.

Pruderie et grande méconnaissance du sexe (coupure avec les riches traditions littéraires, taoîste, depuis 1949), mais pas répression traumatique, psycho-personnelle. La culpabilité est plutôt liée à l'image sociale : l'obligation de ne pas perdre la face, de ne pas prêter flanc aux soupcons, de ne pas donner prise aux ragots. Les Chinois sont naturellement modestes (seconde nature, acquise bien sûr, par la pression continuel du touffu groupe social).

Les enfants dorment souvent dans le même lit que les parents, prennent très tôt plus ou moins conscience des rapports sexuels. Le refoulement en n'est que plus diffus, honteux... Ils refoulent même leurs fantasmes !!! Jene sais pas si c'est grave.

Mais c'est peut-être moins traumatique : pas de grande scène originaire. Attention au retour du refoulé cependant. Grand potentiel de cruauté et d'explosion de violence lorsque la libido ne trouve pas de chemin libre.

Pas de culpabilité liée à la castration de type judéo-chrétien, mais plutôt liée au succès et à la reproduction : la famille prime tout et il faut s'assurer d'une descendance (mâle, de préférence). Si on ne fait pas avancer le clan, si on n'a pas de descendance, on a manqué sa vie, malgré toute autre réussite et il en résulte une grande amertume.

Mais tout le monde ne peut pas avoir suivi les préceptes confucianistes. Ainsi, le fait de ne pas avoir eu de graçon reste comme une marque indélébile pour la personne concernée. Il ressentira un très fort sentment d'échec : "J'ai raté ma vie." La morale dominante du peuple ne peut s'imposer à tous. Afin d'éviter une totale malédiction, on trouve alors une issue salutaire dans la pratique du bouddhisme et du taoîsme.
La philosophie bouddhiste appelle à un détachement de toute souffrance comme de tous les bonheurs. Loin des émotions humaines, vous acceptez la fatalité de la vie et de son triste quotidien. Vos aspirations dépassent les contingences terrestres. Hors du monde, la mort n'inquiète pas, elle s'insère dans un cycle infini. L'approche taoîste vise à trouver l'équilibre et l'harmonie en soi à travers la maîtrise de son corps. En poussant la logique jusqu'ua bout, le taoîsme vous mène à la "vie éternelle". Cette démarche n'a jamais cessé de hanter tous les empereurs de la Chine depuis les origines. Le premier d'entre eux avait envoyé des missions au-delà des mers afin de rapporter l'élixir de vie. Les maître du tao ont toujours joué un rôle très important auprès de la Cour impériale et des mandarins. Leur connaissance de la médecine chinoise, des herbes, des animaux, les rendait indispensables. Ils préconisaient des exercices de respiration spécifiques afin de préserver sa santé et un bon équilibre physique. au coeur de ces enseignements, on retrouve des pratiques sexuelles destinées à prolonger sa jeunesse, préserver son énergie positive,s e maintenir en "harmonie".
Il s'agit bien sûr de l'esprit chinois à l'état pur. De nombreux manuels de sexualité existent depuis des siècles dans les bibliothèques des mandarins et des lettrés. On y trouve là aussi une des justifications de la polygamie. Faire souvent l'amour et avec justesse vous remplit de l'énergie de l'autre sans perdre la vôtre. Les moines taoîstes parlent d'un échange d'énergie entre l'homme et la femme. Si un homme ne fait que prendre l'énergie de la femme, le résultat ne donne rien de bon pour les deux. En ce sens, aller dans une maison de prostituées ne contribue pas à un meilleur bien-être. Le taoïsme a énormément contribué à la médecine chinoise depuis trois mille ans. De nombreux traités existent et traitent de toutes les parties du corps, organes sexuels inclus. La sexualité entre dans le catégorie des activités saines pour le corps dans la pensée chinoise.


Mais en Chine aussi, à cause de l'ouverture sur le monde et d'une tendance à l'occidentalisation dans la vie pratique, le patriarchat bat en retraite. Confusion des genres, avec la politique de l'enfant unique : tendance unisexe.

Peur du miroir, peur de la mort, fondamentale. L'importance du nom, déterminant et pesant sur le destin personnel comme pression du désir parental. Naisant dans le Sichuan, province surtout paysanne, la psychanalyse chinoise est très en retard sur l'ébullition culturelle qui se produit dans les villes, affectant profondément les styles de vie et l'humeur, les névroses et conflits psychiques encore non répertoriés. Tout est à faire... si...

L'"enfant empereur" vit une crise déjà au jardin d'enfant, agravée au moment de l'entrée au collège par la pression du succès à tout prix. L'homosexualité est très mal vécue, car toujours taboue. Certains cercles s'émancipent dans les grandes ville où le pouvoir tolère.

Les Chinois (Han) sont très racistes. Ils ont toute un hiérarchie en tête, mais ils sont très tolérants... quand ils sont les plus forts ! Il faut craindre à l'avenir de se retrouver en travers de leur route. Il faudra plutôt trouver des manières habiles de "faire avec"...

...je comprends que la dimension démesurée de la Chine puisse effrayer. Par rapport à notre population, l'Occident se sent minuscule. Les privilégiés issus de la révolution industrielle en Europe déclinent. Les usines ferment en Europe et aux États-Unis. Vous êtes aussi en train de vivre une mutation historique sans équivalent. Vous vivez la fin d'une époque, la fin d'un cycle, et le déséquilibre que cela provoque tuche au narcissisme occidental. De la même façon que les bateaux et les canons anglais ont blessé le narcissisme chinois. C'est pourquoi je peux comprendre vos douleurs.
Dans le même temps, la Chine veut être respectée à sa juste valeur. Le monde va devoir accepter un déplacement du "centre" vital -- l'Occident -- vers la chine. Ce n'est pas la fin du monde. L'Occident n'est pas en train de mourir. Nous aussi, en 1846, au début des guerres de l'opium, nous avons imaginé que c'était la fin de notre histoire. Nous n'avons pas succombé. Les caractères chinois n'ont pas été remplacés par l'alphabet latin... L'histoire chinoise a subi des secousses mais a toujours survécu.


La question est de savoir s'il faut s'en plaindre ou s'en réjouir. Je demande à voir et je demeure sur la brèche pour la poursuite de longues études...

Corruption, jeu, dépendances : les Chinois n'ont pas intériorisé la loi. La limite est toujours floue entre le licite et l'illicite. Tempéramment de joueur ici. On va essayer un peu, tester les limites. Approche pragmatique. Justifie peut-être la méthode répressive dure. Seule la peur fait reculer le joueur pragmatique !

Il me semble qu'actuellement pour la Chine, les États-Unis déclinants sont un fabuleux partenaire d'entraînement... au grand sport de la domination mondiale !

mercredi 2 décembre 2009

L'Amour en question...

La pleine lune est au zénith
Elle m'annonce le temps clair
Du soleil qui revient


Longtemps je me suis traîné au fond des mers et sur le plancher des profondeurs océanes à la recherche de la perle d'amour. Étais-je crabe, étais-je pieuvre ?

Il fut un temps où je ne doutais pas, puis un autre où je doutais de pouvoir devenir dauphin. Lorsque tu m'as trouvé, j'étais échoué sur la berge...

L'air allait me manquer. Sous ton inspiration, je me suis inventé des poumons.

Je me redresse maintenant et marche dans les rues.

Les airs portent mes messages et tu me réponds ma belle, la perle enfin trouvée !

Tu me parles d'eau et de lumière, tu me fais l'océan et la montagne et je marche sur tes brisées. Tu es la reine de mon coeur.

Mais maintenant, dis-moi : Qu'est-ce que tu vas faire de moi ?

mardi 24 novembre 2009

Petite feuille dans le vent

Ma belle est dans la tourmente. Au moins je ne suis pas cause de souci pour elle. Mais elle en a déjà tant que, sensible, fragile au fond, elle en perd le sommeil. Elle est trop exigeante, se met de la pression et voudrais être parfaite. J'ai essayé de la conseiller hier, mais je ne sais pas si elle a bien compris. Le mieux est l'ennemi du bien.

Elle dit que je ne la comprends pas. Elle dit aussi qu'elle me comprend. Elle croit me comprendre bien... Je crains plusieurs formes de déséquilibres...

samedi 21 novembre 2009

rêves de haut-jeu de la séduction

On a beau rêver lorsque l'on a dormi profond : ne peut pas noter son rêve qui veut et l'attraper par la queue est plus ou moins difficile selon les circonstances : lorsqu'une envie de pipi est contrariée par une érection aussi solide que résiduelle et qui la contrarie aussi... l'entrée dans le journal des rêves risque d'être sommaire et de toute façon après coup. Moi je dois maintenant apprendre à jouer le jeu de l'attente, de la vérification discrète et oui, apprendre à me laisser (un peu, juste assez, pas trop ...) désirer.

Quel peut-être le sens, quand le temps passe... il est passé! ... quel peut-être le sens, après coup, sûrement, l'émotion retombe... quelque peut-être le sens de ce qui s'écrit et s'est écrit sur les nuages, qui passent... et se transforment, protéiformes... ou pire sur le vent. Le sens ? Du désir qui s'écrit dans le temps. Lorsque la vague retombe... dans l'océan du temps, ma vague se confond...

L'image rémanente s'éteint doucement mais disparaît bien vite sur la rétine des yeux fermés, image d'un bonheur qui aurait pu être... le mien!, le tien ? ...

Sinon la mort dans l'âme, parce que, tout de même, c'est trop grave, mais du moins avec une grande tristesse, je prends la résolution de ne pas donner signe de vie à Yezi durant trois jours, de jeûne, de sevrage et pour éprouver sa patience, voir ses réactions, ou son contrôle, car elle doit être maîtresse dans ce jeu, de contrôle de ses émotion. Ce qui me mène à mardi matin (jour de guerre...) et à moins, simplement, d'une demande et exigence expresse de rompre ce silence, qui serait alors compris comme délibéré.

À moins que mon cœur et la communication rétablie au sien ne me disent le contraire... Parce que, sur le fond, je ne suis pas en guerre, je suis en amour !

jeudi 19 novembre 2009

Paradoxes de l'Amour à distance...

Pour le commun des mortels, ce sujet est incompréhensible : il n'y a pas de possibilité concrète ni même d'expérience imaginable d'un quelconque "amour à distance". Mais je me fous complètement de cette pitoyablement triste condition du "commun des mortels", justement, parce que je refuse, dans mes bons moments, de m'identifier de quelque façon que ce soit avec ce triste troupeau. On leur autorisera encore quelques pas, quelques soupers, quelques nuits avant l'abattoir.

Moi, je vis, probablement trop intensément, les tribulations d'une histoire d'amour, mais, oui, à distance. Avec la femme qui a capté mon imaginaire mais qui demeure à Beijing. Quelquefois j'ai le sentiment, décourageant, que cette histoire d'amour bat de l'aile. Je n'ai réellement aucun contrôle sur ses états d'esprit, les situations qu'elle vit, concrètement, de par son travail sa situation sociale, ses relations familiale, amicales et... peut-être bien aussi amoureuses... pour ce que j'en sais.

Mais j'ai confiance en elle, le fait qu'elle soit venue vers moi, sur ce site AFF indique son besoin d'une relation profonde, tendre, amoureuse. Je tente de me rendre plus concret, jusqu'au point de la provoquer, quelquefois, aux abords de la perversité et de la tentation pornographique, défiant sa grande réserve naturelle, sa pudeur, sa timidité même... Mais je sens aussi que quelque part elle y prend goût, ou sinon une sorte de plaisir plus ou moins pervers. Émoustillée... Elle en veut un petit peu, mais pas trop !

Alors, pas de contrôle, de la confiance. Le premier paradoxe étant que cette femme a tout pour elle, je n'ai pas grand-chose, matériellement, à lui offrir. Je dois donc faire valoir mes autres qualités. Mais elle n'a pas souvent le temps de se concentrer pour répondre au niveau de questions que je lui adresse... mais elle sait souvent me surprendre par fulgurance : parce que ses processus mentaux me sont largement inconnus, qu'elle est très brillante, et ses modes de pensée s'enracinent dans une culture dont je ne soupçonne que quelques ombres !

Je voudrais aller voir dans sa caverne, plonger dans son être, explorer et nager dans ses humeurs... et je ne sais même pas si un jour je pourrai seulement la toucher... réellement ! C'est là la source d'un... malaise, quelquefois simple inconfort lié à l'incertitude concernant le devenir, du monde, de nos êtres en évolution, de notre relation. Quelquefois la tension du désir, l'angoisse de la perdre : si elle rencontre un autre homme qui lui inspire de vifs désir, s'il se révèle un amant acceptable, voire surprenant!, je suis perdu... ou du moins je perds la prise symbolique, purement subjective que j'ai tenté d'établir sur elle, tentant en retour de capter son imaginaire.

Nous sommes attachés, comme accrochés à une toile d'araignée faite de nos rêves... Je suis transi, craintif, tour à tour surchargé et dépressif. J'ai besoin au moins d'une petite dose, d'elle, quasi-quotidienne.

Mais je vis plus intensément. Elle est plus active, déjà par son travail, mais elle a besoin, aussi, d'un certain type de stimulation, romantique, sensuel, mais suggéré, passant par l'écriture, cette forme d'écriture... Je ne veux pas devenir un poids, je ne peux pas prendre à distance contrôle de sa vie. Je lui demande pourtant de venir au plus vite pour me permettre de prendre le contrôle de son corps, son magique corps d'amour. Je suis fou et malin, naïf et puissant. Pour me faire aimer, je dois faire montre d'une certaine force, mais aussi, elle me prend en pitié pour la guérison qu'elle peut me donner, de mes blessures d'amours passés, des plaies qui suppurent, de ma souffrance actuelle de ne pas être avec elle.

vendredi 6 novembre 2009

Yes, dear, I am okay...

Il est bien certain que les données objectives de ma situation atypique rendent plus difficiles mes amours. Depuis longtemps déjà je renonce sur ce plan à satisfaire de manière triomphante mes appétits... En fait, c'est cette misère sexuelle à laquelle je suis condamné depuis de très longues années déjà que je ressens comme la pire humiliation de mon existence, qui n'a pourtant pas dit encore son dernier mot.

Je voyais se présenter un renversement complet de perspective avec le développement foudroyant de ce nouvel amour chinois : une femme exceptionnelle, probablement trop bien pour moi, et avec laquelle je m'efforce encore, pour le moment, de ne pas rompre le contact car il est celui d'une communication étonnante, de justesse et de pertinence intellectuelles mais aussi de puissance et de potentiel de développement spirituels.

J'ai su hier qu'elle était encore menstruée à 51 ans. Cela fut une partie de son problème dans ses amours passés, elle tombait enceinte trop facilement et des avortements à répétition ont eu raison de son deuxième couple il y a quatre ans. Avant hier, en plus d'un sévère mal de dents l'hémorragie libératrice se déclenchait. Mon réflexe a été de lui demander de venir me voir au plus vite pour que je puisse lui faire un enfant.

Je lui ai ensuite envoyé un email avouant que pour la première fois je regrettais de ne pas être riche : c'était tout ce qui m'empêchait de m'envoler pour Beijing pour la mettre en scène lors de sa prochaine période de fertilité, c'est-à-dire dans deux semaines, environ-... si elle y consentait, bien sûr ! En fait, elle ne tient pas à prendre le risque, à son âge, dit-elle, de porter un enfant. Et pas seulement par soucis de santé, mais aussi par réalisme socio-économique, ai-je dû comprendre.

Désespéré, découragé... en y repensant, un bonne dose de réalisme est une bonne douche froide et nous est nécessaire si nous devons nous organiser pour tenir la distance : elle ne peut pas songer à prendre sa retraite avant au moins trois ans.

Moi je peux, mais elle, voudra-t-elle m'attendre... Surtout que c'est elle qui fait le trois quart des efforts et que c'est elle qui devra venir ici me rencontrer, puisque dans un avenir prévisible je serai dans la rigoureuse impossibilité de voyager si loin...

C'est, en tout cas pour moi, ma passionnante histoire à suivre...

Elle est belle et brillante, trop bien pour moi, plus forte, puissante spirituellement... mon guru et mon amour. Je m'accroche du mieux que je peux tant qu'elle voudra bien entendre parler de moi.

Je suis aussi la vérité.